L'orientalisme juridique est l'ensemble des manières dont les travaux des juristes occidentaux imaginent de façon déformée les institutions et lois « orientales ». La critique de cet imaginaire, introduite par Edward Said dans son ouvrage L'Orientalisme en 1978, expose comment les perceptions européennes ont influencé la construction du discours et des connaissances sur les pays du monde arabe et de l'Asie. L'orientalisme concernant spécifiquement les systèmes juridiques peut être direct, émettant des propositions généralisantes sur le droit chinois par exemple, ou indirect, influençant les processus juridiques nationaux ou internationaux eux-mêmes.
Les critiques de l'orientalisme juridique promeuvent une réflexion éthique qui implique de sensibiliser les comparatistes occidentaux aux préjugés eurocentriques latents dans leurs cultures, mais aussi de déconstruire les dichotomies et d'offrir une description plus nuancée des droits orientalisés[2].
Références
↑(pt) Antonio Carlos Wolkmer et Ana Clara Correa Henning, « APORTES SAIDIANOS PARA UM DIREITO (DES)COLONIAL: SOBRE ICONOLOGIAS DE REVOLUÇOES E ODALISCAS », Sequência (Florianópolis), 2017-sep-dec, p. 51–88 (ISSN0101-9562 et 2177-7055, DOI10.5007/2177-7055.2017v38n77p51, lire en ligne, consulté le ).
(en) Danna Agmon, « Law in Theory, Law in Practice : Legal Orientalism and French Jesuit Knowledge Production in India », Historical Reflections/Réflexions Historiques, vol. 45, no 1, , p. 28–49 (ISSN0315-7997 et 1939-2419, DOI10.3167/hrrh.2019.450103, lire en ligne)
Silvia Falconieri, « Les juristes d’outre-mer entre orientalisme et anthropologie. « Étrangers assimilés aux indigènes » et « métis » dans le façonnage de l’ordre colonial (xixe-xxe siècles) », Clio@Themis. Revue électronique d'histoire du droit, no 4, (ISSN2105-0929, DOI10.35562/cliothemis.1396, lire en ligne)