Noviciat de la Compagnie de Jésus à Mayence

L'ancien Noviciat de la Compagnie de Jésus à Mayence était un bâtiment construit entre 1701 et 1719 dans la vieille ville de Mayence (Altstadt), qui servait pour la formation des novices jésuites jusqu'à l'expulsion de cet ordre en 1773. Après avoir servi comme hospice à partir de 1848, le bâtiment est très endommagé en 1942. En 1953, le conseil municipal de Mayence l'a fait remplacer par une 'Maison de retraite municipale' (Altenheim), à l'exception de la chapelle Saint-Joseph qui date de 1715-1719[1].

Chapelle Saint-Joseph, Hintere Christofsgasse, 4

Histoire

L'ancienne université de Mayence avait commencé par des débuts bien modestes, dans une ancienne demeure de famille, la maison Algesheim (Algesheimer Hof) ; on parle alors de Burse Zum Algesheimer[2] qui sert à la fois pour l'enseignement et le logement des étudiants[3]. Le , le prince-électeur Daniel Brendel von Homburg fonde le Collège du prince-électeur (aussi appelé collège des Jésuites), et confie aux Jésuites la responsabilité de la maison Algesheim à partir de 1562[4]. Déjà en 1568, il y avait plusieurs centaines de membres du Collège, reconnu officiellement comme une partie de l'Université du prince-électeur. En 1580, le nombre d'étudiants s'élève à 700. L'occupation suédoise pendant la guerre de Trente Ans interrompt les activités d'enseignement. Les bâtiments servent d'atelier pour les besoins militaires. En 1648, après le départ des troupes, les Jésuites occupent de nouveau les lieux et y établissent leur Noviciat, mais sans plus aucun lien avec l'université[5].

Construction au XVIIIe siècle

Le bâtiment du Noviciat des Jésuites a été construit à partir 1701[6]. La chapelle Saint-Joseph fut édifiée en tant que la chapelle du noviciat dans les années 1715-1719. C'est l'évêque auxiliaire Edmund Gedult von Jungenfeld (de) qui la consacre le , en la fête de saint Louis de Gonzague, étudiant jésuite italien mort au Modèle:XVIIè siècle au service des pestiférés, qi est souvent proposé comme modèle aux jeunes Jésuites.

Jusqu'à l'expulsion des Jésuites de la ville le , cette maison sert de noviciat à la Province du Haut-Rhin de la Compagnie de Jésus. Après 1773, le bâtiment fut utilisé comme séminaire de l'archidiocèse. Le partisan le plus radical de l'esprit des Lumières dans le catholicisme allemand, Félix-Antoine Blau, a été enterré dans ce bâtiment, que l'on appelait Seminarhof.

L'époque de la Révolution française

À l'époque de la Révolution française, les occupants français, ayant expulsé l'archevêque électeur et son entourage, utilisent à partir de 1798 le bâtiment comme École centrale à la française, sous la direction du commissaire Joseph Lakanal, puis, à partir de 1803 comme un lycée[7]. À la fin de l'occupation française, les lieux servent d'hôpital, avant d'être employés comme caserne[8].

Hospice et maison de retraite

En 1848, le site est acquis par la ville de Mayence pour en faire un Hospice pour les nécessiteux. Lors des bombardements de 1942, l'Hospice a été fort endommagé. Le , le maire Franz Stein y a inauguré la nouvelle Maison de retraite municipale (Altenheim)[9].

Personnalité

Bibliographie

  • (de) Fritz Arens, Das Mainzer Jesuitennoviziat : (ehemaliges Invalidenhaus), Mayence, , 3e éd.

Références

  1. (de) « http://www.architektur-bildarchiv.de/image/St.-Josephs-Kapelle-Mainz-18086.html » (consulté le )
  2. (de) « Die Gebäude der alten Universität Mainz. Die Bursen » (consulté le ). Au sens allemand du terme, la Burse — l'équivalent du français bourse d'études est plutôt Stipendium— désignait un lieu d'accueil pour les étudiants, un peu équivalent aux colleges des pays anglo-saxons.
  3. (de) Annette von Berlepsch, « Überblick über die Geschichte des Rabanus-Maurus-Gymnasiums » [archive du ], Mayence, Lycée Raban Maur (consulté le )
  4. « Bâtiments de l'Université de Mayence », sur alte-uni-mainz.de
  5. (de) « Die Gebäude der alten Universität Mainz. Der Hof Zum Algesheimer » (consulté le )
  6. (de) Christiane Reves, Bausteine zur Mainzer Stadtgeschichte : Mainzer Kolloquium 2000, vol. 55, Franz Steiner Verlag, , 238 p. (ISBN 978-3-515-08176-4, lire en ligne), p. 142
  7. À la suite de la décision du 10 frimaire an XI [10 décembre 1802] d'ouvrir des lycées dans les grandes villes, y compris Mayence, cf Philippe Marchand, « Histoire et commémoration : le bicentenaire des lycées (1802-2002) », Histoire de l'éducation, vol. 109,‎ , p. 75-117 (lire en ligne), p. 76, note 4.
  8. (de) Karl Anton Schaab, Geschichte der Stadt Mainz, vol. 1,
  9. « Tradition der sozialen Verpflichtung bewahrt - Mainzer Altenheim 50 Jahre. Vom Invalidenhaus zum modernen Altenwohn- und Pflegeheim », Pressestelle der Stadt Mainze (consulté le )

Source de la traduction

Liens externes