Ce n'est pas une paroisse à proprement parler, mais un « lieu d'Église », où les personnes de passage peuvent se rendre depuis leur lieu de travail, pour partager sur la façon dont l'Esprit agit dans le milieu du travail. Elle se veut une présence chrétienne et œcuménique au milieu du site de la Défense en se préoccupant prioritairement de ceux qui y travaillent[a].
Elle est encadrée par le CNIT à l'Ouest, la Maison de la Défense au Sud (bâtiment vitré devant lequel se tient l'Araignée rouge de Calder), la tour Trinity au Nord et la Tour Areva au Nord-Est.
Son entrée est située sur une rue piétonne qui chemine entre le CNIT et la Maison de la Défense, accessible depuis le parvis de la Défense et la place de la Défense.
Histoire
La construction de cette maison d'Église a été voulue par François Favreau, évêque de Nanterre. Elle prend la suite du Relais Jean-XXIII, un lieu de prières existant à la Défense, construit en 1976 par l'architecte Jean Beuzard[1].
La mission de la maison d'Église Notre-Dame de Pentecôte est décrite dans la lettre de mission de l'évêque de Nanterre[d]. Elle s'articule autour de six axes :
La position de l'édifice en surplomb de la route donne l'impression qu'il est suspendu au-dessus du vide[8].
La maison d'Église semble avoir été conçue pour s'intégrer dans le site : sa forme générale essentiellement cubique n'adopte pas le plan en croix ni l'orientation vers l'est, habituels de la plupart des églises du IIe millénaire[9].
L'église est signalée par une croix discrète aux abords de l'entrée. La façade s'élève sur une hauteur de 35 mètres, en partie détachée du bâtiment, comparable à un clocher. La façade abrite un carillon à huit cloches. Sur le mur en béton recouvert de vitres en verre opaque gris, deux lignes de couleur plus claire dessinent sur toute la hauteur et dans toute la largeur une autre croix, grande mais discrète, à la manière d'un filigrane. Cet écran monumental, d'une épaisseur de 80 cm[10], est conçu pour résister aux vents forts induits par l'environnement découvert, en se déformant légèrement[11]. Ce dispositif a été imaginé en collaboration avec la société Rice Francis Ritchie (RFR)[12].
Le matériau employé pour le gros œuvre est le béton, ce qui n'est en revanche pas une nouveauté pour les églises du XXe siècle, qui ont commencé à comporter ce type de matériau. Du fait de l'organisation complexe des équipements situés sous la dalle du parvis de la Défense, les fondations de l'édifice ont représenté à elles seules le tiers du coût total (on a recouru à 62 piles, dont certaines inclinées jusqu'à 20° pour éviter les obstacles souterrains)[11].
Les trois parties de la maison d'Église s'organisent verticalement, chacune sur un niveau :
La chambre haute, qui accueille la chapelle, à laquelle on accède par un escalier, avec des bancs en bois pour les fidèles. Elle peut accueillir 300 personnes[13]. La lumière provient du nord / nord-est, mais comme l'ensemble du côté nord est en verre (opaque), cela donne une luminosité satisfaisante, pour l'autel, à laquelle s'ajoute celle des éclairages.
L'autel, l'ambon et le tabernacle sont dus au sculpteur Pierre Sabatier, et sont en acier oxydé. À noter que l'ambon est situé au milieu des fidèles, dans une direction opposée à celle de l'officiant lors de la consécration, reprenant une disposition ancienne courante dans les églises du Ier millénaire. L'autel symbolise la Pentecôte et comporte trois fentes sur chacune des quatre faces, soit 12 comme le nombre d'apôtres. L'ambon évoque le buisson ardent au chapitre 3 du Livre de l'Exode. Le tabernacle symbolise la présence invisible de Dieu. Le grand écran de verre derrière l'autel a été conçu par le vitraillisteJacques Loire. La statue de la Vierge Marie est due au sculpteur Étienne ; elle est surmontée de langues de feu symbolisant la Pentecôte. La tapisserie à droite de la porte d'entrée est due au frère Yves de l'Abbaye Sainte-Marie de la Pierre-qui-Vire et représente le Christ en croix.
Le niveau du rez-de-chaussée est le parvis d'accueil et de rencontre, où est installée une librairie (annexe de la Procure dans le 6e arrondissement de Paris), et où ont lieu des conférences ou des expositions.
Le sous-sol est composé de salles de réunions, d'un restaurant, d'une cuisine ainsi que de toilettes accessibles aux handicapés. Le restaurant permet de servir des repas le mercredi à partir de 13 h 15 environ après la messe du mercredi, ce qui laisse un temps de convivialité avant la reprise du travail à 14 h. La cuisine est de dimension réduite, les repas étant livrés par un traiteur.
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D'autres maisons d'Église ont ouvert en France sur le modèle de Notre-Dame de Pentecôte. En 2020, il y avait ainsi des maisons d'Église dans une quinzaine de diocèses en France[16].
↑France Culture, émission Les Nouveaux Chemins de la connaissance de Raphaël Enthoven : « Les Traces du sacré », diffusé le 30 avril 2008 avec le frère Marc Chauveau, dominicain. Dans cette émission, l'architecte affirme que les édifices religieux actuellement construits « ne s'inscrivent plus dans aucune tradition », c'est ainsi qu'il justifie sa construction qui ne ressemble guère à une église et se félicite qu'elle soit fréquentée et appréciée par les non-croyants.
↑« GRED », sur le site de Notre-Dame de Pentecôte.
Annexes
Bibliographie
Michel Anglarès (ancien responsable de la Maison d'Église), Chrétiens en quartier d'affaires, Une église à La Défense : enjeux pastoraux et théologiques, Paris, L'Harmattan, coll. « Religions et spiritualité », , 106 p. (ISBN978-2-336-00500-3)
Jean-Paul Lannegrace (président de l'OCHRES[N]) et Patrick Vincienne (préf. Michel Camdessus), L'entreprise au risque de l'Évangile : Témoignages et réflexions, Notre-Dame de Pentecôte, La Défense, Bruyères-le-Châtel, Nouvelle Cité, coll. « Vie des hommes », , 251 p. (ISBN978-2-85313-521-4) : synthèse des cahiers repère.
↑L'Observatoire chrétien de l'entreprise et de la société (OCHRES) exerce une mission d'observation des problèmes économiques et sociaux, particulièrement de ceux qui relèvent des interactions entre l'entreprise et la société. Il a été lancé en 1997.
Sur l'architecture :
Jean-Pierre Ménard, « Frank Hammoutène/RFR : voile de verre de Notre-Dame-de-la-Pentecôte, La Défense-Puteaux », AMC Le Moniteur architecture, no 116, , p. 57–59 (résumé).
(de) Markus Feldmann et Wilfried Laufs, « Die Stahl- und Glaskonstruktionen des Neubaus der "Église Notre Dame de Pentecôte" in Paris-La Défense », Stahlbau(de), vol. 70, no 11, , p. 827–834 (ISSN0038-9145).
Markus Feldmann, Martin Baitinger et Bernard Vaudeville, « Le grand écran de verre de la nouvelle église « Notre Dame de Pentecôte » à Paris-La Défense », Construction métallique, vol. 39, no 2, , p. 41–55 (ISSN0045-8198).
(it + en) Stefano Piccardi, « Religiosità urbana : Notre Dame de Pentecôte, Paris la Défense », L'Arca, no 183, , p. 22–29 (ISSN0394-2147).
(en) Andrew Ayers, chap. 27.2 « Notre-Dame-de-la-Pentecôte », dans The Architecture of Paris : An Architectural Guide, Stuttgart & London, Axel Menges, , 415 p. (ISBN3-930698-96-X), p. 311 [lire en ligne].
M. Feldmann, M. Baitinger et B. Vaudeville, « Le grand écran de verre de la nouvelle église « Notre Dame de Pentecôte » à Paris-La Défense », Revue Construction métallique, no 2, , p. 40-55