Noël Pinot
Noël Pinot (Angers, - Angers, ), parfois en latin Natalis Pinot, est un prêtre réfractaire catholique, guillotiné pendant la guerre de Vendée. Il a été béatifié par l'Église catholique qui le considère comme martyr. Il est commémoré le 21 février selon le Martyrologe romain[1]. BiographieDernier des seize enfants d'un tisserand, il perd son père à huit ans et entra au séminaire de sa ville. Ordonné prêtre, a priori, le , il est d'abord nommé vicaire à Bousse puis procuré en 1772, et ensuite vicaire de Coutures puis de Corzé. Il devient aumônier des Incurables à Angers en . En , il devint curé du Louroux-Béconnais[2],[3]. Survient la Révolution française, il refuse de prêter serment à la Constitution civile du clergé[1], au contraire de son vicaire, Mathurin Garanger qui, lui, prête le serment le dimanche . Ce dernier se rétracte plus tard et fut exilé en Espagne. La municipalité se plaignant peu après de ce qu'il intriguait « pour engager les ecclésiastiques des environs à s'opposer à la loi »[2], le jour du dimanche , il monte en chaire pour justifier sa position[3]. Dénoncé, il est arrêté le 5 mars et condamné à une interdiction de séjour par le tribunal du district. Il se retire alors aux Incurables. Le département cherchant à éloigner les réfractaires, il se cache à Beaupréau. Rentré au Louroux en , lors de la guerre de Vendée, il retourne dans la clandestinité après l'échec des insurgés royalistes contre Nantes[2],[4]. Noël Pinot est arrêté dans la nuit du au , chez la veuve Pelletier-Taillandier, dans la commune de la Milandrie où il s'est réfugié. Alors qu’il se cache dans un coffre en bois (une maie), avec « tous les ornements nécessaires pour dire la messe »[5]. Une version erronée de cette arrestation, diffusée en 1863, rapporte qu'il est arrêté alors qu'il donne une messe clandestine[6]; il s'y apprêtait simplement. Il est conduit à Angers, et il comparait devant la commission militaire révolutionnaire. Il est guillotiné le 3 ventôse an II ()[2], sur la Place du Ralliement, dans les vêtements liturgiques qu'il portait au moment de son arrestation[7],[1],[4]. Il serait monté à l'échafaud en récitant les premières prières de la messe : « Introibo ad altare Dei »[6],[3]. Béatification et culteLe , Guillaume Angebault, évêque d'Angers, nomma l'abbé Brouillet, curé du Louroux, commissaire pour procéder à l'« enquête canonique sur la vie et les vertus de son prédécesseur ». Un de ses successeurs, Joseph Rumeau, ayant décidé le qu'il y avait lieu de promouvoir sa béatification, une commission fut nommée pour recueillir les documents ; l'abbé François Uzureau rédigea une notice de ce prêtre à cette occasion[2]. Il est béatifié par Pie XI le . Quatre-vingt dix-neuf autres catholiques d'Angers ont également été béatifiés par Jean-Paul II le [8]. La mémoire liturgique de Noël Pinot est célébrée le 21 février[9],[1]. Une statue de la cathédrale d'Angers le représente gravissant la première marche de « l'autel de Dieu ». Notes et références
Voir aussiBibliographie
Articles connexesLiens externes
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