Nimr Baqr al-NimrNimr Baqr al-Nimr
Nimr Baqr al-Nimr, aussi appelé cheikh Nimr (en arabe : نمر باقر النمر, aussi orthographié Nimr Baqir al-Nimr[1], Nimr Bakir al-Nimr[2] ou Nimr Baqer Al-Nimr[3]), est un cheikh et ayatollah chiite ainsi qu'un dissident politique saoudien, né le à Al-Awamia et exécuté le [4],[5]. BiographieAl-Nimr était le plus célèbre des clercs chiites d’Arabie saoudite, et il comptait de nombreux disciples à Bahreïn. Pendant des années, il prêcha les vendredis dans la ville chiite d’Al-Awamia où il portait le titre d’Ayatollah[6]. Au début du Printemps arabe de 2011, Nimr s'engagea dans la contestation des autorités saoudiennes. Lors des manifestations de 2011, il appela clairement à la non-violence. Al-Nimr condamnait la discrimination des chiites dans le royaume et demandait qu'on leur accorde la plénitude des droits civiques. Il était considéré comme un critique modéré de la dynastie saoudienne. Au mois d’, il y eut des altercations violentes opposant la police et des membres de la minorité chiite dans l'est du pays, faisant au moins 14 victimes[7]. En juillet 2012, Nimr Baqr al-Nimr condamne le régime syrien de Bachar el-Assad : « L'oppression est refusée. Tu es chiite, n'opprime pas le sunnite (...) Si tu opprimes le sunnite, Dieu ne t'aimera pas (...) La famille Assad en Syrie est injuste. Le chiisme ne les reconnaît pas (...) Nous ne défendons pas les oppresseurs, quels qu'ils soient »[8]. Arrestation, procès et exécutionLors de son arrestation le à Al-Awamia, il est blessé, ce dont témoignent des photos, largement diffusées par la suite, où l'on voit le chef religieux allongé sur la banquette arrière d'une voiture, couvert d'un drap blanc taché de sang[6]. Ces événements ont déchaîné à l'époque de nouvelles manifestations, au cours desquelles au moins deux manifestants ont été victimes de tirs des forces de l'ordre. Après son incarcération, Al-Nimr entreprend une grève de la faim. Son procès débute le devant le tribunal pénal spécial de Riyad[9]. En , ce tribunal le condamne à mort pour incitation à la haine, recherche d’ingérence étrangère et prise d'arme contre les forces de l'ordre, pour vandalisme dans le cimetière de Baqi et rébellion contre les autorités musulmanes à Qatif, haut lieu du chiisme dans la péninsule Arabique et port stratégique du golfe Persique[10],[11]. Reprieve et Amnesty International critiquent cette condamnation à mort[1]. Celle-ci est confirmée par la chambre d'appel du tribunal pénal spécial puis par la Cour suprême[9]. En , il est annoncé que le cheik Nimr sera exécuté par décapitation puis crucifiement en place publique[réf. nécessaire]. Son neveu Ali Mohammed est également emprisonné et condamné à décapitation et crucifiement[12]. Cette dernière exécution n'a pas eu lieu[13],[14]. Le , le ministre de l'Intérieur saoudien annonce qu'Al Nimr a été exécuté en même temps que 47 autres individus condamnés pour terrorisme[15]. Les réactions les plus violentes s'ensuivent en Iran, avec la mise à sac de l'ambassade d'Arabie saoudite à Téhéran[16]. Références
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