Nicolas Henry, né le à Paris, est un artiste photographeplasticien français. Diplômé des Beaux-Arts de Paris, de l'École Nationale Supérieure d'Art de Cergy ainsi que de l'Emily Carr Institue of Art and Design de Vancouver, il commence sa carrière comme éclairagiste et scénographe pour différentes scènes parisiennes. En parallèle, il parcourt le monde pendant trois ans en tant que réalisateur pour le projet 6 milliards d'autres de Yann Arthus-Bertrand[2]. Il en assurera la direction artistique lors de l'exposition au Grand Palais en 2009.
Son travail personnel se constitue lors de ses nombreux voyages autour du monde. Il s'attache à représenter les différentes communautés de la planète. Ses travaux sont majoritairement photographiques mais se mêlent à la peinture, la sculpture ou encore l'installation et sont exposés à travers le monde, de New-York au Japon, en passant par le Népal, le Nigéria, la Corée, l'Argentine[3]...
Son projet Les cabanes de nos grands-parents est édités aux éditions Actes Sud en 2011 et exposé au Rencontres internationales de la photographie d'Arles en 2014 et 2016. Cette même année, il reçoit le prix POPCAP'16 pour la photographie africaine. Son livre Cabanes imaginaires autour du monde - Worlds in the making est édité en 2016, aux éditions Albin Michel et reçoit le prix Méditerranée du livre d'art 2017.
Le sens et l'engagement de la démarche artistique de Nicolas Henry ainsi que son esthétique sont salués par des institutions telles que le DuSable Museum of African American History, le Musée de l’histoire de l’immigration, les acquisitions du FRAC Guyane, les domaines nationaux de Saint Cloud et du Mont Saint Michel, les scènes nationales ou encore la COP 21.
Nicolas Henry travaille auprès de la photographe française Floriane de Lassée.
Projets
Cabanes de nos grands-parents
Cabanes de nos grands-parents[4] constitue un ensemble d'images et de témoignages recueillis auprès d'anciens de différentes communautés par Nicolas Henry à travers ses voyages autour du monde. Partant du postulat que nos sociétés valorise essentiellement la jeunesse et considérant peu le savoir et les connaissances d'une population plus âgée[5], Nicolas Henry souhaite à travers ce projet mettre en avant les anciens et la richesse de leurs expériences. En effet, il décrit dès les premières lignes d'introduction de la monographie dont cette série a fait l'objet "petit, mon grand-père m'a appris à manier le bois, ma grand-mère l'art de coudre. Plus tard, devenu adulte, presque naturellement, je me suis tourné vers eux pour vivre à nouveau ces instants où nous communiquions par le geste et j'ai pris mes premières photographies des cabanes de nos grands-parents"[6].
Nicolas Henry propose ces témoignages à travers des photographies mettant en scène les protagonistes entourés de leurs précieux objets, ceux qui racontent leur histoire personnelle, telle une cabane[7].
Cabanes imaginaires autour du monde - Worlds in the making[8]
« Les photos de Nicolas Henry sont une démonstration parfaite de cette mythique phrase de Shakespeare : « Le monde entier est un théâtre, et tous, hommes et femmes, n'en sont que les acteurs. » Grâce à son œil de poète et à sa façon unique de photographier le monde dans lequel nous vivons, il redonne toute sa splendeur à l'humanité dans une vision magique et utopique, où la beauté de l'homme et de la nature rayonne dans chaque image. »
Irina Brook, auteur de la préface[9]
Cabanes imaginaires autour du monde - Worlds in the making s'inscrit dans la continuité de la série Cabanes de nos grands-parents. Ce nouvel ensemble de photographies et de témoignages représente un grand nombre de communautés à travers le monde. Ce projet s'articule autour de thématiques universelles telles que l'enfance et l'adolescence, les femmes, la discrimination, l'écologie, la liberté ou encore la mort. Nicolas Henry propose des photographies proche de celles d'un théâtre, recueillant une histoire qui l'a touché, c'est une partie des habitants du lieu où il se trouve qui mettent en scène l'image de manière collaborative. De cette façon, le modèle s'engage par sa parole face à sa communauté et à travers le travail du photographe au monde entier[10]. Tout comme Cabanes de nos grands-parents édité chez Actes Sud, Cabanes imaginaires autour du monde - Worlds in the making a fait l'objet d'une monographie éditée par Albin Michel en 2016, et reçu le Prix Méditerranée du Livre d'Art en 2017[11].
Les Aventures de Supershaktimaan est un conte oriental réalisé entre l'Inde (Rajasthan) et Fès au Maroc en 2017 par Nicolas Henry. Cette narration photographique œcuménique raconte une histoire d'amour outrepassant les frontières et les clivages religieux. Shamina, de famille musulmane et Shaktimaan, le superhéros indien vont combattre un ennemi commun : le Shoppingmonster, incarnant une catastrophe écologique globale, et ainsi réconcilier leurs communautés. Il garde le même principe de mise en scène et décors fait sur place avec ce qu'il trouve dans son environnement. Cette série propose des photographies rehaussées, intégrant peinture, collages, costumes et bijoux, reprenant ainsi les traditions de travaux sur les photographies que l'on retrouve dans toute l'Inde principalement au début du début du XXe siècle. Pour ce faire, Nicolas Henry s'est entouré d'une équipe d'artistes indiens, dans le cadre de sa résidence pour mettre en scène son exposition au festival de littérature de Jaipur[13].
The Kitihawa's chandelier est un conte photographique retraçant l'histoire des communautés African-Americans réalisé entre l'Afrique et les Amériques. L'esclavage est raconté à travers la traite, les plantations et la libération. Nicolas Henry met en avant les héros noirs de l'histoire tels Toussain Louverture, Mary Prince, Zumbi dos Palmares, ainsi que les problématiques contemporaines de ségrégation aux États-Unis et celles de l'héritage de la colonisation en Afrique. Partant de l'histoire du fondateur historique de la ville de Chicago : Jean-Baptiste Pointe du Sable, mulâtre, Nicolas Henry réhabilite l'existence de son épouse indienne Potawatomi, dont le nom Kitihawa a été oublié par l'histoire. Pour ce projet Nicolas Henry est allé en Namibie, Éthiopie, Madagascar, Rwanda, sur l'Île de Gorée au Sénégal à l'occasion de la Biennale de Dakar, ainsi qu'en Guyane, au Brésil et dans les quartiers noirs du South Side de Chicago et de Détroit parmi les plus violents aux États-Unis. L'idée du conte est de valoriser l'importance de l'éducation, du devoir de mémoire et de reconnaissance de l'histoire d'autrui pour une cohabitation harmonieuse des communautés. Ce projet a été créé pour Le DuSable Museum of African American History, l'exposition fut proposée en 2017, sous le commissariat de Tiphanie Babinet (white color production[15]). Il a été soutenu par la ville de Chicago, le consulat de France ainsi que l'Illinois Art Council. Il a été présenté à la maison Populaire de Montreuil dans l'exposition L'autre... de l'image à la réalité 1/3: Vers l'autre (commissariat Blandine Roselle), à la galerie Parisa Kind[16] et au LAB à l'occasion du festival Positionen de Francfort, en Allemagne[17].
2018 : Réalisateur du film d'animation en stop motion Comme un seul homme, basé sur la vie du marin Eric Bellion et son Vendée Globe
2018 : Si l'Inde m'était contée : Le temps de Maharajas et Si l'Inde m'était contée : Au rythme du Ladakh, documentaires de la réalisatrice Sybille d'Orgeval, produit par Valérie Abita, Zed Production pour la chaîne Voyage
2017 : The One to Watch - Lights, camera, action : a new vision of photography[71], émission produite par Cartier pour CNN dans laquelle Nicolas Henry incarne la photographie de demain auprès de Yann Arthus-Bertrand et Richard Mosse
2012 : Sortie aux États-Unis du long-métrage Comfortably Lost par le réalisateur Quentin Clausin, film de fiction intégrant le projet Les Cabanes de nos Grands-Parents[72]
2005 - 2008 : Réalisateur du projet 6 milliards d'autres de Yann Arthus-Bertrand puis directeur artistique de l'exposition qui s'est ensuivie au Grand Palais, Paris[72]
Éclairagiste et scénographe
2018 : Tout un monde lointain, mise en scène Lola Doillon, Anthony Leroy et Sandra Moubarak, scène nationale d'Amiens[73]
2015 : Gueules cassées, mise en scène d'Anthony Leroy et Sandra Moubarak, scène nationale d'Amiens[74]
↑ a et bMaison populaire Association d'éducation populairepour l'expression corporelle et scientifique, « Rencontre avec l'artiste Nicolas Henry », sur Maison Populaire (consulté le )
↑Maison populaire Association d'éducation populairepour l'expression corporelle et scientifique, « L'Autre... De l'image à la réalité », sur Maison Populaire (consulté le )