Née dans une famille catholique, Nelly Trumel grandit à La Varenne-Saint-Hilaire. Fille d'un père qu'elle qualifie de tyrannique et d'une mère qui, plus tôt contrainte d'arrêter ses études, poussa sa fille à en suivre, elle passe un baccalauréat scientifique au lycée Marcelin-Berthelot, puis intègre l'École polytechnique féminine. Elle se marie et abandonne ses études en dernière année. Le couple a un fils en 1960 puis une fille en 1966. Femme au foyer, Nelly Trumel souffre de la violence de son mari[4].
Elle entame sa vie militante à la Fédération des conseils de parents d'élèves (FCPE), où elle est active de 1970 à 1984. Elle s'investit ainsi comme parent d'élèves avec son mari, jusqu'à la fin de la scolarité de sa fille. Cet investissement participe à la faire sortir du domaine domestique. Pendant trois mois, elle est aussi membre de la Grande Loge féminine de France[4].
Renouant avec la peinture, qu'elle pratiquait dans la jeunesse, elle se forme en autodidacte, devenant copiste au musée du Louvre. La prise d'autonomie progressive de Nelly Trumel suscite la jalousie de son mari, mais elle lui résiste. En 1973, elle commence une psychanalyse, comprenant les violences que lui fait subir ce dernier. Après 14 ans de thérapie, elle divorce. Pour subvenir à ses besoins et financer les études de sa fille, elle doit exercer des petits métiers, vendant également des copies de peinture[4].
Femmes libres
Femmes libres, Femmes qui se libèrent ! Femmes qui se révoltent ! Femmes qui luttent ! Femmes qui témoignent ! C’est Femmes Libres sur Radio libertaire ![6]
À partir de la fin des années 1990, elle se concentre sur sa carrière d'artiste, peignant des toiles d'une précision acérée sur les thèmes de la lumière et des objets du quotidiens, qu'elle expose à Paris. Elle apprécie ainsi représenter les « patates germées », qu'elle présente comme le « signe de l'éternel esclavage des femmes » ainsi que des armes à « balancer à la tête de son oppresseur ». Elle est sociétaire de la Société des artistes français, du Salon violet et de la Fondation Taylor[4].
↑Nicole Beaurain, Christiane Passevant, Femmes et anarchistes : De Mujeres libres aux anarchaféministes, in Actualité de l'anarchisme, L'Homme et la société, no 123-124, 1997. page 88, DOI10.3406/homso.1997.2880.
↑Fonds Nelly Trumel 42 AF, Centre des archives du féminisme, Répertoire numérique détaillé, Bibliothèque universitaire d'Angers, été 2015 (lire en ligne).
↑Fonds Nelly Trumel, in France Chabod, Les Acquisitions patrimoniales de la bibliothèque universitaire d’Angers depuis 2008, Archives d’Anjou : mélanges d’histoire et d’archéologie angevines, 2014, p. 127-137 ([lire en ligne]).
Marie-Jo Bonnet (dir.), Le Jardin d'Eden de Nelly Trumel, Éditions Souffles d'elles, 2008, (BNF41390566).
Autoportrait, Université d'Angers, , [lire en ligne].
Nelly Trumel, « Femmes Libres », Radio libertaire, in Arlène Doumit-El Khoury, Féminisme, avez-vous dit ?, Vacarme, 1997/4, p. 54-58, [lire en ligne], DOI10.3917/vaca.004.0054.