Navet (film)Le terme navet désigne familièrement une œuvre (un film ou une série télévisée) que son spectateur regarde sans en éprouver de plaisir, par analogie avec le légume du même nom au goût fade lorsqu'il est trop cuit[1]. Ce qualificatif, issu de l'art classique — il a été utilisé dans ce sens par l'écrivain Émile Zola[1] — est majoritairement utilisé à l'époque actuelle pour désigner un film de mauvaise qualité. Plusieurs explications sur l'origine de cette expression existent (faible coût du légume ? surnom donné à une statue jugée médiocre ?)[2]. Le « navet » ne doit pas être confondu avec le nanar qui, s'il est lui-aussi un film raté, possède des défauts qui le rendent — le plus souvent et involontairement — comique et distrayant à regarder[3]. Tout comme le film culte, le « navet » a la particularité de ne s'appuyer sur aucun critère précis ou pratique. Il renvoie à la subjectivité du spectateur, surtout quand il est qualifié de « vrai ». Néanmoins, certains prix, volontairement parodiques, sont décernés à des films communément considérés comme des ratages manifestes. Les plus connus sont les Razzie Awards américains et, en France, les Gérard du cinéma. Sur la base des notes de spectateurs, les « navets » sont également fréquemment listés sur les sites de cinéma, tels Allociné[4] ou l'IMDb[5]. Avis de spécialistesSelon le journaliste français et critique de cinéma Éric Neuhoff, un « navet » peut être issu à la fois de la comédie populaire ou du cinéma d'auteur[3]. Il remarque en outre que de nombreuses suites de film sont souvent des navets[3]. Dans sa rubrique du Canard Enchaîné, le critique français Henri Jeanson avait qualifié de « Navet Maria » le film Golgotha (1935) de Julien Duvivier (plus connu pour La Bandera ou La Belle Équipe), que le cinéaste avait consacré à la Passion du Christ[6]. Notes et références
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