Narcisse Guilbert est le fils unique d'Aimable-Guillaume Guilbert, artisan menuisier, et de Louise Dubreuil. La famille quitte Bouville vers 1887 pour s'installer à Mont-Saint-Aignan. Aimable-Guillaume Guilbert meurt en 1890, sa veuve et son fils déménagent pour s'installer à Rouen. Narcisse Guilbert travaille comme coursier-livreur chez Thierry-Martin, une maison d'habillement. Ses premiers essais de Narcisse datent de 1894 et c'est à Joseph Delattre, dont il a fait la connaissance, qu'il doit ses premières notions de peinture[1]. Il peint sa mère et s'inscrit à l'école des beaux-arts de Rouen vers 1895, y suivant les cours de Philippe Zacharie.
Narcisse Guilbert est membre de la Société des artistes rouennais. Il expose régulièrement au Salon de Rouen de 1907 à 1936, au Salon du Havre en 1909 et 1922 et à la galerie Legrip à Rouen[3]. Il demeure 2 rue Neuve-Saint-Vivien puis 2 rue Albert-Lambert-Père à Rouen.
Dans « des harmonies claires et sonores, des couleurs puissantes et un trait très expressif »[4], ses sujets de prédilection sont les bords de Seine en aval de Rouen : Dieppedalle, Croisset. On lui doit également « des paysages marins autour de Fécamp et Varengeville, l'année 1930 étant celle où il peint le plus de marines, à Étretat cette fois »[2].
Il meurt à la clinique Saint-Hilaire à Rouen à l'âge de 63 ans[5].
Les peintres de l'École de Rouen, Galerie Michel Bertrand, Rouen, juin-juillet 2014.
École normande - French painters of the 19th and 20th century, Findlay Galleries, Palm Beach (Floride) et New York, 2018[9].
Réception critique
« Très sensitif, très spontané, talent nerveux et souple, épris d'harmonies sonores et colorées, il se distingue par la beauté de ses coloris, par une facture vive et expressive, par un très beau métier de peintre. Il est surtout le peintre des cielos de pleine lumière, des ciels d'or et de pourpre. » - Georges Dubosc[10]
« Insensible aux divers courants qui vont influencer le monde des arts - fauvisme, cubisme - Guilbert poursuit consciencieusement son métier et Fernand Guey, conservateur du musée de Rouen, écrira lors de son exposition en 1936 : "Le peintre choisit rarement l'amont, il préfère la Seine-Maritime, celle qui pousse vers la mer ce large flot coloré dont il sait si bien interpréter le miroitement diapré. Aussi plante-t-il le plus souvent son chevalet dans ces régions de Dieppedalle, de Biessard, de Croisset ou de Bapeaume". » - François Lespinasse[11]
« Il se trouve des œuvres parfois hâtives chez ce peintre de l'École de Rouen qui, dans ses bons jours, signe des toiles dans lesquelles les variations impressionnistes sont non plus indiquées comme chez son maître Joseph Delattre, mais au contraire appuyées, soulignées par une touche franche et large à la manière des Fauves. » - Gérald Schurr[12]
↑« À la galerie Legrip, exposition Narcisse Guilbert », Journal de Rouen, 4 mai 1934
↑ Gérald Schurr, Les petits maîtres de la peinture, valeur de demain, Les Éditions de l'Amateur, 1972, page 111.
↑Robert Delamare, « Deux peintres s'en sont allés : Narcisse Guilbert, Gontran Sédille », Journal de Rouen, Rouen, no 48, , p. 1 col. 4 (ISSN2430-8242, lire en ligne [jpg], consulté le ).
↑« François Lespinasse fait découvrir Narcisse Guilbert », Paris Normandie, 11 mai 2006.
↑ Georges Dubosc, L'École de Rouen, ses peintres et ses ferronniers, Éditions Lecerf, Rouen, 1914.
↑ François Lespinasse, La Normandie vue par les peintres, Edita S.A., 1988, pages 104-105.
↑ Gérald Schurr, Le Guidargus de la peinture, Les Éditions de l'Amateur, 1996, page 395.
Annexes
Bibliographie
Emmanuel Bénézit, Dictionnaire des peintres, sculpteurs, dessinateurs et graveurs, Gründ, vol. 6, 1999.
Georges Dubosc, L'École de Rouen, ses peintres et ses ferronniers, Rouen, Éditions Lecerf, 1914.
Caroline Laroche, 7 peintres de l'école de Rouen : Marcel Couchaux, Alfred Dunet, Charles Frechon, Narcisse Guilbert, Pierre Le Trividic, Maurice Louvrier, Robert Pinchon, Paris, Alain Letailleur, 1990
Marc-Henri Tellier, François Depeaux (1853-1920) : le charbonnier et les impressionnistes, Rouen, éditions Marc-Henri Tellier, , 304 p. (ISBN978-2-7466-0515-2, OCLC651049214).
André Watteau, Narcisse Guilbert, 1878-1942, Paris, Éditions Galerie André Watteau, 1968.