En numismatique, il est d'usage d'appeler napoléon[1] une pièce de monnaie d'orfrançaise de vingt francs contenant 5,805 grammes d'or pur, créée le (Loi du 7 germinal An 11 - d'où le nom franc germinal qui est resté dans les mémoires de l'histoire tout comme -plus tard - le franc Poincaré) avec un total de fabrication de 1 046 506 pièces par le Premier Consul Napoléon Bonaparte. La pièce de monnaie d'orfrançaise de vingt francs a porté l'effigie de ce dernier aussi comme empereur avec de nouveaux différents tirages puis, au fil des régimes, celles de Louis XVIII, Charles X, Louis-Philippe, Napoléon III ou bien des symboles républicains. La dernière est la 20 francs or dite « coq » avec une Marianne en avers et donc un coq en revers (tirage de 1907 à 1914).
Il existe bien évidement aussi des pièces des deux Napoléons en argent et de différentes valeurs faciales en francs (par exemple 5 francs, 40 francs...).
L'usage de dénomination indiqué au début de cet article en numismatique est effectivement fixé sur le 20 franc or car justement cette valeur a été conservée sur les pièces en or des différents régimes politiques évoqués (empires, Restauration, républiques). Il y a donc une constance et une quantité tirée qui facilite l'activité numismatique (échange, collection, ou achat d'or en épargne de précaution lors de périodes d'inflation ou d'incertitude économique). Les pièces de 5 francs or, 10 francs or, 40 francs or, 50 francs or, 100 francs or, elles, n'ont pas été tirées sous tous les régimes (exemple : le 100 francs or a été tiré uniquement sous Napoléon III, puis la république de 1878 à 1913 et enfin de 1929 à 1936, mais pas sous Napoléon Ier ou sous la Restauration). Des précisions encore plus détaillées sont disponibles dans les ouvrages numismates consacrés au franc (dont certains font plus de 1 200 pages). Citons pour une première approche détaillée : « Le Franc, Les Monnaies » aux éditions Les Chevau-légers de 2009 page 447 à 512.
Historique
Appelée encore couramment louis d'or par habitude, le napoléon prend la suite des monnaies d'or de l'ancien régime, le louis de 24 livres, d'un poids variable selon l'émission, autour de 8 g, et apparu sous le règne de Louis XIII. La dernière émission précédant le napoléon est le louis conventionnel de 24 livres de Louis XVI émis en 1792 et 1793 puis en 1793 sans le buste du roi.
Le napoléon est créé, sous le Consulat, par la loi du 7 germinalan XI (), « sur la fabrication et la vérification des monnaies ». La loi crée le franc dit germinal, de « cinq grammes d'argent, au titre de neuf dixième de fin ». Son article 6 prévoit la fabrication de « pièces d'or de vingt francs » — le napoléon — « et de quarante francs » — le double-napoléon. Son article 7 fixe leur titre à « neuf dixième de fin » — 900 millièmes d'or — « et un dixième d'alliage ». Son article 8 fixe leur poids : « Les pièces de vingt francs seront à la taille de cent cinquante-cinq pièces au kilogramme ; et les pièces de quarante francs à celle de soixante dix-sept et demie ».
Cette pièce qui porte en effigie dans un premier temps le profil de Bonaparte Premier Consul, a la même valeur, au change, que le louis d'or, frappé depuis le règne de Louis XV et la réformation de 1736, qui fixait le format des pièces de 24 livres. Ce module est resté en usage jusqu'à la Première Guerre mondiale, soit 5,805 grammes d'or pur pour 20 francs.
En 1815, au moment de la Restauration et du retour de la monarchie, l'usage veut que cette pièce retrouve son nom de « louis ». Il est vraisemblable que le nom de napoléon, et de son abréviation en « nap », soit devenu effectivement l'usage au cours du Second Empire français, durant l'expansion industrielle, commerciale et bancaire de la France.
Cotation et règlements
Par extension, le nom de napoléon s’applique de ce fait aujourd'hui à de très nombreuses pièces françaises en or de 20 francs frappées de 1803 à 1914. Ces pièces ont été cotées à la bourse de Paris à partir de 1948 jusqu'à la suspension des cotations de l'or à Paris le [2]. Depuis la clôture définitive du marché de l'or[3], il n'existe désormais plus aucune cotation officielle des pièces d'or sur le marché parisien ni ailleurs dans le monde. Les offres présentées par certains négociants laissant penser à l'organisation d'un quelconque marché (parlant de cotation, d'ordre de bourse, pièce boursable, etc.) ne sont pas légitimes, du moins ne peuvent-elles se prémunir d'un quelconque caractère d'autorité ou d'officialité. Durant la crise de la Covid-19, certains de ces négociants ont cessé de vendre les 20 francs napoléon à cause de la forte demande occasionnée par les inquiétudes sanitaires et économique[4]. Les achats de napoléon sont exonérés de TVA au titre de leur admissibilité à l'or d'investissement selon les critères définis par la directive européenne au [5]. Cette notion d'or d'investissement n'a aucun rapport avec l'or de bourse, notion désormais obsolète depuis la clôture définitive du marché de l'or à Paris le .
Liste des émissions de pièces de 20 francs or françaises
Toutes ces pièces titrent 900 millièmes d'or, ont une masse de 6,45 g, un diamètre de 21 mm et une épaisseur de 1,3 mm. La rareté relative des diverses émissions est à moduler en fonction des ateliers d'émission.
Tête laurée - Pièce pour les Cent Jours (frappe du 1er avril au ), ateliers A-H-K-L-M-U-W-Rome (1812 et 1813) et CL et Utrecht (1813), A-L-W (les cent-jours)
Durant cinq ans, de l'an XII (1803) à 1808, les inscriptions « Napoléon Empereur » et « République Française » figurent de part et d'autre des pièces. L’inscription « Empire Français » n'apparaît qu'en 1809.
Monnayages français de la période de Napoléon Ier
Monnayages français de la période de Napoléon Ier
Lettre
Lieu
Lettre
Lieu
Lettre
Lieu
A
Paris
AA
Metz
B
Rouen
BB
Strasbourg
CL
Gênes
D
Lyon
G
Genève
H
La Rochelle
I
Limoges
K
Bordeaux
L
Bayonne
M
Toulouse
MA
Marseille
Q
Perpignan
R
Orléans
T
Nantes
W
Lille
mât et drapeau
Ütrecht
U
Turin
R couronné
Rome
R
Londres
Pièce de 20 francs de 1857.
Pièce de 20 francs de 1907.
Références
Textes législatifs et réglementaires
Loi du 7 germinal an XI (), sur la fabrication et la vérification des monnaies.
7 messidor an XII ().
Décret du , qui substitue, dans la légende des monnaies qui seront fabriquées à compter du , les mots Empire français à ceux République française.
Ordonnance du , relative au type des monnaies.
Ordonnance du .
Ordonnance du .
Ordonnance du .
Décret du Gouvernement provisoire du , relatif à la fabrication des monnaies nationales, publié le .
Décret du Gouvernement provisoire du , qui ouvre un concours pour la gravure des coins des monnaies nationales, publié le .
Décret du , relatif aux monnaies, publié au Bulletin des lois de la République française no 477 (texte intégral).
Décret du , relatif aux monnaies, publié au Bulletin des lois de la République française, XIe série, no 1 (texte intégral).
Ouvrages de référence
Stéphane Desrousseaux, Michel Prieur et Laurent Schmitt, Le franc : Les monnaies, Paris, Les Chevau-légers, , 588 p. (ISBN978-2-916996-34-9, BNF42562021).
Francesco Pastrone, Monnaies Françaises : 1789-2011, Paris, Éditions Victor Gadoury, .
Notes et autres références
↑Entrée « napoléon » [html], sur Dictionnaires Larousse de français (en ligne), Larousse (consulté le ).
↑Communiqué Euronext no 2004 – 2663 du 30 juillet 2004.
↑Communiqué Euronext no 2004 – 2993 du 14 septembre 2004.
↑Directive 98/80/CE du Conseil du 12 octobre 1998 complétant le système de taxe sur la valeur ajoutée et modifiant la directive 77/388/CEE - Régime particulier applicable à l'or d'investissement. (JORF L 281 du 17 octobre 1998) (Notification d'adoption publiée au JOLD du 21/01/1999 p. 1124).