Nantes (chanson)

Nantes

Chanson de Barbara
extrait de l'album Dis, quand reviendras-tu ?
Sortie 1964
Durée 4 min 06 s
Genre Chanson française
Auteur-compositeur Barbara
Label CBS

Pistes de Dis, quand reviendras-tu ?

Nantes est une chanson de Barbara, écrite et composée en 1963, enregistrée en 1964.

Historique

Le , Barbara apprend que son père Jacques Serf qui avait quitté Paris une décennie auparavant pour Nantes sans laisser de nouvelles[1] est mort à l'hôpital Saint-Jacques au sud de la ville où il était hospitalisé pour soigner une tumeur cérébro-spinale[2],[3]. Rongé par la honte pour la relation incestueuse qu'il a fait subir à sa fille alors qu'elle a dix ans et demi, Jacques Serf avait sombré dans la dépression et l'alcool. Marginal et solitaire, il vivait de petits boulots (docker, marine marchande) et finissait ses soirées dans d'interminables parties de poker[4]. Elle écrira dans ses mémoires inachevés « Il était un piano noir… » publiés en 1998 : « J'oublie tout le mal qu'il m'a fait, et mon plus grand désespoir sera de ne pas avoir pu dire à ce père que j'ai tant détesté : "Je te pardonne, tu peux dormir tranquille. Je m'en suis sortie, puisque je chante"[5] ».

Au lendemain de l’enterrement dans une fosse commune[6] du cimetière Miséricorde[1] (le principal cimetière nantais), elle commence l’écriture de la chanson Nantes, qu’elle terminera près de quatre ans plus tard, quelques heures avant son passage au théâtre des Capucines le [7].

La chanson paraît en dernière place de l'album Dis, quand reviendras-tu ?

Hommage

Plaque de la rue de la Grange-au-Loup à Nantes.

La rue de la Grange-au-Loup mentionnée dans la chanson comme étant le lieu de décès de son père n'existait pas à l'époque. Elle sera créée une vingtaine d'années plus tard, le , lors de l'inauguration en présence de la chanteuse et de Gérard Depardieu, de cette rue située dans le quartier de Saint-Joseph de Porterie non loin de celui de la Beaujoire, où Jacques Serf habitait avant son décès[2],[1],[8]. Quatorze ans plus tard, le , l'allée Barbara était inaugurée non loin de là, comportant un buste et une fresque évoquant l'artiste[1],[9].

Notes et références

  1. a b c et d Les Nantais - Stéphane Pajot - Page 104
  2. a et b « Madame, soyez au rendez-vous, 25 rue de la Grange au Loup… » - Blog de Francois Faurant
  3. L'hôpital Saint-Jacques était le seul grand hôpital nantais à l'époque, puisque l'Hôtel-Dieu qui avait été démoli par les bombardements de 1943, était en cours de reconstruction et ne sera remis en service qu'en 1964.
  4. Joël July, Les mots de Barbara, Publications de l'Université de Provence, , p. 51
  5. Joël July, Les mots de Barbara, Publications de l'Université de Provence, , p. 47
  6. Barbara, Il était un piano noir... Mémoires interrompus, Fayard, (lire en ligne), n. p. : « On enterre mon père à la fosse commune. Il n'y a pas de fleurs. ».
  7. « Petite histoire de la chanson Nantes », article de Presse-Océan, 10 novembre 2007.
  8. « Les noms de rue les plus insolites de Nantes », article de L'express du 26 février 2009
  9. « Allée Barbara à Nantes »

Voir aussi

Liens externes