Naïma Charaï, née le [1], est une responsable de programmes médico-sociaux et une femme politique française de gauche. Conseillère régionale de Nouvelle-Aquitaine de 2004 à 2021, elle a été la co-présidente du groupe Génération.s de cette assemblée.
À partir de 1976, elle grandit dans le Lot-et-Garonne, à Fumel où elle et sa famille ont rejoint son père qui travaille alors depuis plusieurs années à l’usine de sidérurgie Pont-à-Mousson.
Elle indique avoir eu « la scolarité typique d'une enfant issue de l'immigration, chaotique » et avoir été mal orientée. Ses professeurs lui proposent de suivre un BEP secrétariat, mais elle préfère s’inscrire dans un BEP couture et stylisme à Agen[3].
Elle obtient par la suite un baccalauréat professionnel avec mention. Elle s’installe alors à Bordeaux et s’engage dans des études de psychologie à l'université Bordeaux-Segalen, où elle obtiendra un DESS de psychologie sociale en 1998.
Parcours politique et professionnel
La même année, Naïma Charaï s’engage auprès de la Mission France de Médecins du monde, pour faciliter l’accès aux soins des personnes en situation de très grande précarité. Elle devient coordinatrice d’un réseau de soins pour les toxicomanes avant de fonder, en 2001, puis diriger l’association de soutien aux prostituées « Information, Prévention, Proximité, Orientation » (Ippo). C’est l’époque des maraudes dans les rues de Bordeaux[3].
Au lendemain de la défaite de Lionel Jospin au premier tour de l'élection présidentielle de 2002, et alors que l'extrême droite accède au second tour, elle adhère au Parti socialiste (PS)[3].
En 2004, elle rejoint la liste menée par Alain Rousset pour les élections régionales, laquelle remporte le scrutin. Son action est marquée par la mise en place, en 2008, d’un programme de lutte contre les discriminations, promouvant le recrutement paritaire et les CV anonymes[4].
Présidente de l'association Les Oubliés de la République et elle-même fille d'un ancien goumier ayant combattu en Indochine, elle parvient, avec Alain Rousset, au mois de juillet 2010, à convaincre le président de la République de faire cesser l'injustice de la cristallisation des pensions qui « déshonorait notre pays depuis cinquante ans »[5].
Elle annonce son départ du PS pour rejoindre le Mouvement du , devenu Génération.s, quelques jours après que Benoît Hamon a fondé celui-ci. Elle parle alors de cette décision comme d'une clarification idéologique et d'un préalable pour renforcer la gauche[8]. Elle devient membre du collectif national de ce mouvement politique. Au mois de février 2018, elle quitte le groupe socialiste du conseil régional de Nouvelle-Aquitaine pour former un groupe Génération.s avec Stéphane Delpeyrat, Mathieu Bergé, William Jacquillard et Michel Minvielle[9].
C'est depuis cette même période qu'elle est employée par l'association bordelaise La Case pour coordonner le programme Poppy[10], destiné à faciliter l'accès des personnes en situation de prostitution aux droits fondamentaux, dans un lieu dédié[11].