Nœud de Savoie

Le nœud de Savoie est une figure héraldique appelée plus généralement « lacs d’amour » (à prononcer la d’amour). Il est utilisé dans l’emblématique de la maison de Savoie à partir du XIVe siècle, d’où son nom.

Description

Le nœud de Savoie est représenté comme un nœud en huit, c'est-à-dire un nœud lâche, à double boucle, en forme de 8[1]. Il est souvent associé au motto FERT de la maison de Savoie[2]. Son usage n'est attesté qu'après 1382[3].

Instauré durant le règne du comte puis duc de Savoie Amédée VIII avec la mise en place de l'ordre du Collier, il possède un triple sens : « personnel (le comte), dynastique (la maison de Savoie) et institutionnel (l'ordre du Collier)[2] ».

On retrouve une représentation du nœud sur la façade du château d'Azay-le-Rideau[1]. Le roi de France François Ier l'a fait sculpter en hommage à sa mère, Louise de Savoie[1].

Signification

Le nœud symbolise plusieurs notions comme la fixation, l’amour, ainsi que la fidélité[4]. Par opposition, si le nœud est défait, il désignera les notions de crise ou de mort[4].

Usages

Le nœud peut être utilisé sur les meubles sculptés en bois avec pour connotation la notion de « grande valeur[4] ». Sa présence sur l'objet est un signe de sa provenance savoyarde[4].

Autres nœuds

Sous le nom de « cordelière (à nœuds) », il apparaît à la même époque dans l'emblématique des ducs de Bretagne. Le duc François Ier de Bretagne, fiancé dans sa jeunesse à la fille du comte Amédée VIII, avait ajouté à son emblématique une cordelière de même forme, très probablement en référence à l'ordre des frères mineurs, également appelé « ordre des Cordeliers », dédié à saint François d'Assise. Les ducs et duchesses de Bretagne, après François Ier, feront usage de cet emblème, qui passera par héritage aux rois Valois (voir également Ordre de la Cordelière)[5].

Par analogie, le nœud de Savoie est une figure en voltige aérienne, également appelée « huit cubain ».

Notes et références

  1. a b et c Guy de Tervarent, « Nœud à deux boucles » (p. 337, Lire en ligne), in Attributs et symboles dans l'art profane : dictionnaire d'un langage perdu : 1450-1600, Droz, Genève, 1997 (2e éd. rév.) (ISBN 2-600-00507-2).
  2. a et b Bernard Andenmatten, Agostino Paravicini Bagliani, Nadia Pollini, Amédée VIII-Félix V premier Duc de Savoie et Pape (1383-1451). Colloque international, Ripaille-Lausanne, 23-26 octobre 1990, vol. 103 de Bibliothèque historique vaudoise, Fondation Humbert II et Marie José de Savoie, , 523 p., p. 91, 98.
  3. (it) Luisa Gentile, Processi di rappresentazione del potere principesco in area subalpina, XIII-XVI secolo, riti ed emblemi, Dottora di recerca, Torino-Chambéry, 2003, p. 246.
  4. a b c et d Monique Dejammet, « Le mobilier de Savoie (notamment page « III-Décors et motifs ») »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogleQue faire ?), sur le site des Archives départementales de la Savoie et de la Haute-Savoie - Sabaudia.org (consulté le ), p. 7.
  5. Laurent Hablot, « cordelière. Une cordelière à noeuds de franciscain »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogleQue faire ?), sur le site de la Base DEVISE - base-devise.edel.univ-poitiers.fr.

Voir aussi

Articles connexes

Liens externes