MycoplasmaMycoplasma
Mycoplasma est un genre de bactérie caractérisé par l'absence de paroi cellulaire[1]. La forme des bactéries étant stabilisée par leur paroi, les mycoplasmes sont des bactéries pléomorphes. Les espèces de ce genre sont donc insensibles aux familles d'antibiotiques ciblant les parois cellulaires (polypeptides ou bêta-lactamines). Ce genre contient plus de 100 espèces qui sont parasites ou saprotrophes (commensales chez certaines espèces) appartenant à la famille des Mycoplasmataceae. Les maladies sexuellement transmissibles bactériennes à Mycoplasma (dues à Mycoplasma genitalium ou Ureaplasma urealyticum) n'ont été que relativement récemment identifiées, dans les années 1980. Elles semblent en plein développement chez l'humain[2]. Mycoplasma a surpassé Neisseria gonorrhoeae comme cause d’IST chez les jeunes adultes nord-américains et Ureaplasma est la première cause d'uréthrites non induites par gonocoques ou chlamydia. Comme les mycoplasmes étaient autrefois difficiles à identifier ou non-identifiés, il reste difficile de savoir s'il s'agit d'une maladie émergente. Les petites tailles de cette bactérie (moins de 1 µm) et de son génome intéressent les généticiens. Ce sont parmi les plus petites formes de vie indépendantes que nous connaissons, constituées pour certaines de moins de 50 millions d'atomes[3]. C'est à partir de Mycoplasma genitalium qu'a été fabriquée, en 2007, Mycoplasma laboratorium, la première bactérie construite par génie génétique autour d'un chromosome de synthèse (chromosome artificiel bactérien)[4]. Histoire de leur classificationLe classement des Mollicutes a toujours été difficile. Ces bactéries sont minuscules, parasites, et ne peuvent être cultivées que sur des substrats spéciaux. Pendant longtemps, on n'a pas même su isoler la plupart de ces espèces. De plus, la première classification générale proposée pour les bactéries (Gram + ou Gram -) était basée sur la réaction de la paroi cellulaire à un colorant. Or, ces bactéries ne produisent pas de vraie paroi et ne réagissent donc pas à ce colorant. C'est ce qui explique qu'initialement on ignorait s'il s'agissait de champignons, de bactéries, voire de virus. Leur ressemblance avec des L-formes est source de confusion. Les progrès de la phylogénétique ont permis d'éclaircir leur classification, qui ne fait toujours pas l'objet d'un consensus.
Désormais, le nom Mycoplasma doit être utilisé exclusivement pour les membres du genre Mycoplasma, et non pour désigner n'importe quelle Mollicutes. Comme ce ne fut pas le cas dans la littérature pendant une longue période, des confusions peuvent persister. Taxonomie actuelleLa classification et la nomenclature des espèces sont régies par des règles spéciales produites et révisées par le Comité International de Systématique des Procaryotes (en anglais : International Committee on Systematics of Prokaryotes, ICSP), et plus précisément par le Sous-comité sur la taxonomie des Mollicutes (Subcommittee on the Taxonomy of Mollicutes). Autrefois, il s'agissait du Sous-comité sur les taxonomies des Mycoplasmatales de l’International Committee on Systematic Bacteriology (ICSB) Subcommittee on taxonomy of Mycoplasmatales)[9]. La taxonomie actuelle des Mollicutes est basée sur :
Description, caractéristiquesGénomeSelon les espèces, leur génome a une taille comprise entre 0,6 et 1,35 Mpb (méga-paires de bases) et un faible coefficient de Chargaff (contenu en G+C, de 18 à 40 mol%). Apparence en microscopieIls n'ont pas de paroi cellulaire rigide. Apparence en cultureEn boîte de Petri, sur milieu gélosé, les colonies sont petites (visibles seulement au microscope à faible grossissement) et ont un aspect typique en œuf au plat. Taille et masseLes mycoplasmes sont les plus petits organismes non-endosymbiotes (Carsonella ruddii possède un génome encore plus léger) connus capables de se multiplier en dehors d'une cellule vivante et donc doués d'une vie indépendante. Habitat, besoinsLes mycoplasmes peuvent infecter de nombreuses espèces, mais ont des exigences en cholestérol ou stérol pour leur croissance[10]. Ce sont des commensaux de l'humain et des animaux et ils présentent un intérêt pour les médecines humaine et vétérinaire. MédicalPathologieLes mycoplasmes pathogènes infectent les muqueuses et produisent diverses pathologies:
Mycoplasmes génitaux
DiagnosticLa culture, longue (2 à 3 semaines) et difficile, est rarement pratiquée. L'amplification génique par PCR donne d'excellents résultats. Les sérologies sont les méthodes les plus utilisées. TraitementLes mycoplasmes sont toujours résistants aux ß-lactamines (absence de paroi) ainsi qu'à la rifampicine, aux polymyxines, à l'acide nalidixique, aux sulfamides et au triméthoprime. Les principales familles d'antibiotiques actives sont les tétracyclines, les macrolides et apparentés et les fluoroquinolones. Il y a parfois des résistances acquises. Il n'y a pas de vaccin. BiotechnologieLes mycoplasmes posent des problèmes en culture cellulaire. En effet,
Les tests de détection incluent :
La culture implique des milieux de culture complexes, rendus sélectifs par addition d'une bêtalactamine ou parfois de polymyxine. Il n'y a pas de milieu standard convenant à toutes les espèces, en raison de leurs exigences différentes en substrat, pH. Le suivi de la croissance se fait, en milieux liquides, d'après le virage d'indicateurs colorés (acidification) et, en milieux gélosés, par observation microscopique (apparition de colonies, dont l'aspect est variable: granulaire pour M. pneumoniae, en œuf au plat pour M. hominis, irrégulier et très petit pour U. urealyticum qui plus est coloré en brun sur milieux contenant du sulfate de manganèse ou du chlorure de calcium). L'identification se fait d'après les propriétés métaboliques et par PCR. Quelques espèces
Voir aussiArticles connexesBibliographieLiens externes
Notes et références
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