Museo de las Familias est fondée, par Francisco de Paula Mellado(es), un éditeur populaire de journaux et de feuilletons, qui se chargera de son édition et de son impression[1].
De périodicité mensuelle, le premier numéro apparaît le , et malgré les agitations politiques[N 2], le journal s'en tiendra éloigné — se qualifiant de publication « indépendante, purement littéraire et artistique[N 3] » — se contentant de fournir, ainsi que l'indique son sous-titre, des « lectures agréables et instructives[N 4] »[1].
Paula Mellado est le directeur de la publication de 1843 à 1847 et de 1865 à 1867 ; José Muñoz Maldonado(es) assure la direction entre ces deux mandats. De 1843 à 1854, la collection regroupe en tout 12 tomes ; de 1855 à 1867, 13 autres ; de 1868 à , plusieurs numéros sont édités, accumulant 96 pages[2], avant la dernière période de la revue allant d'avril à décembre de cette même année, sous la direction de Dionisio Chaulié(es)[1].
En décembre 1869, La Ilustración Española y Americana est créée avec de nouvelles techniques de gravure et d'impression et une nouvelle structure de contenus : Museo de las Familias ne peut répondre à cette modernité et cessera de publier exactement un an plus tard[1].
Cette variété de contenu fait la fierté de la revue qui se réclame un « journal-bibliothèque[N 5] » destiné à « distraire avec des lectures instructives sans aridité ; religieuses ou morales sans ennui ; amusantes sans scandale ; et populaires sans charlatanisme[N 6] » les plus de 4 000 familles qui étaient abonnées en 1855[1].
Cependant, la revue reste spécialisée sur les sujets romanesques et artistiques[3] ; par ailleurs, dans l'intention de divulguer et d'avoir une valeur pédagogique, la revue proposait surtout des récits « historico-légendaires[N 7] » ou « historico-romanesques[N 8],[4] », bien que Seoane juge ces lectures « très pauvres et insipides[N 9] » et qu'elle ne se révèlent pas si agréables et instructives que promis[1],[5].
Collaborateurs
Le collaborateur le plus important de la revue est l'écrivain et juriste des Lumières José Muñoz Maldonado(es) : il participe dès le premier numéro et occupera même un poste de directeur pendant presque 20 ans, bien que partageant son activité avec Semanario Pintoresco Español, devenant le véritable artisan de cette revue[6]. Il ira jusqu'à écrire des numéros dans leur quasi-totalité, avec l'aide de Francisco Fernández Villabrille (1781-1864)[1].
Les gravures sont tantôt des originales tantôt des copies d'œuvres pittoresques provenant de France (en majeure partie), d'Angleterre ou d'Allemagne, ce qui donne un style un peu étranger à la revue, en particulier pour les couleurs des gravures françaises. Le graveur Vicente Castelló participe au lancement de la revue, et Calixto Ortega participera régulièrement[1],[4].
Notes et références
Notes
↑Aux côtés du Semanario Pintoresco Español, Museo de las Familias demeure l'un des meilleurs représentants de cette presse illustrée espagnole consacrée à la culture et aux mœurs locales, et partageant d'ailleurs souvent les mêmes illustrations et les mêmes collaborateurs[1],[2].
↑Texte original : « distraerlas con lecturas instructivas sin aridez, religiosas o morales sin fastidio, divertidas sin escándalo y populares sin charlatanismo ».
↑(es) José Zorrilla, « Recuerdos del tiempo viejo », Círculo de Lectores, Madrid, , p. 201-203.
Annexes
Bibliographie
: document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.
(es) Cecilio Alonso, « Las revistas de actualidad germen de la crónica literaria. Algunas calas en la evolución de un género periodístico entre 1845 y 1868 », Anales de literatura española, Valence, UNED Alzira-Valencia, no 25, , p. 45-67 (ISSN0212-5889, lire en ligne).
(en) Lou Charnon-Deutsch, Hold That Pose : Visual Culture in the Late Nineteenth-Century Spanish Periodical, Penn State Press, (ISBN978-0-271-04714-0, lire en ligne).
(es) Augusto Ferrán, « El puñal », dans María Montserrat Trancón Lagunas, El cuento español en el siglo XIX. Autores raros y olvidados, Lleida, Universitat de Lleida, (ISBN9788484095491, lire en ligne).
(es) Pedro Gómez Aparicio, Historia del periodismo español, Madrid, Editora Nacional, (OCLC1299398).
(es) Bernardo Riego, La construcción social de la realidad a través de la fotografía y el grabado informativo en la España del siglo XIX, Ed. Universidad de Cantabria, , 425 p. (ISBN978-84-8102-287-2, lire en ligne).
(es) Juan Miguel Sánchez Vigil, Revistas ilustradas en España : del romanticismo a la guerra civil, Gijón, Trea, , 317 p. (ISBN978-84-9704-369-4).
(es) María Cruz Seoane et María Dolores Sáiz, Historia del periodismo en España, vol. 2 : El siglo XIX, Madrid, Alianza, , 297 p. (ISBN978-84-206-8068-2).
(es) José Simón Díaz, « "Museo de las Familias", Madrid, 1843-1871: introducción e índice de su contenido », Revista de Literatura, Madrid, (OCLC17093665).