Musée national de Bangkok

Musée national de Bangkok
Palais Wang Na
Informations générales
Nom local
(th) พิพิธภัณฑสถานแห่งชาติ พระนครVoir et modifier les données sur Wikidata
Site web
Bâtiment
Protection
Site historique thaï inscrit (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Localisation
Localisation
Phra Borom Maha Ratchawang (en)
 Thaïlande
Coordonnées
Carte

Le musée national de Bangkok (en thaï : พิพิธภัณฑสถานแห่งชาติ พระนคร) est une institution culturelle spécialisée dans l'art thaï et plus généralement asiatique.

Il est situé dans l'ancien palais du vice-roi, le palais Wang Na, non loin du Palais royal et de Wat Pho, à l'ouest de Sanam Luang juste à côté de l'Université Thammasat.

C'est le plus grand musée de Thaïlande et l'un des plus riches de l'Asie du Sud-Est.

Le palais Wang Na en 1890 (ancienne résidence du prince héritier), premier musée et plus grand musée de Thaïlande

Histoire

L'ancien palais du vice-roi a été construit à la même époque que le Palais royal, vers 1789, pour héberger le prince héritier.

Le musée national de Bangkok, fondé en 1874 par le roi Chulalongkorn (Rama V) dans les bâtiments de l'ancien palais du vice-roi, a été officiellement inauguré « premier musée public » du pays en 1926.

Deux de ces bâtiments sont des chefs-d’œuvre de l'architecture thaï particulièrement remarquables : le palais Wang Na et la chapelle Buddhaisawan.

Collections

Le pavillon Siwamok Phiman

A gauche de l'entrée du site du musée, ce pavillon (nommé en thaï : พระที่นั่งศิวโมกขพิมาน) retrace les grandes lignes de l'évolution du pays en présentant des chefs-d’œuvre dans la galerie de la préhistoire et la galerie de l'histoire thaïe.

La chapelle Buddhaisawan

A droite de l'entrée du site du musée, la chapelle Buddhaisawan (parfois appelé chapelle Phutthaisawan) (thaï : พระที่นั่งพุทไธสวรรย์), construite en 1787, abrite la statue de Phra Bouddha Sihinga (thaï : พระพุทธสิหิงค์), l'une des statues les plus sacrées de Thaïlande après le Bouddha d’Émeraude[1]. C'est un bouddha en bronze doré de la période de Sukhothaï, XVe siècle. La légende dit qu'il vient de Ceylan mais il fut ramené du nord du pays par le roi Rama 1er.

Les murs sont couverts des plus anciennes peintures murales de Bangkok, de belles peintures représentant des scènes de la vie du Bouddha exécutées sous le règne de Rama 1er :

  • "Mallas and Dona Dividing the Relics" : Dispute entre les tribus Mallas et Dona pour la possession des reliques saintes de Bouddha (les cendres du Bouddha) après sa mort à Kushinagar ;
  • "Cinda, Nalagiri and Angulimala" : Le Bouddha calme Nalagiri, l'éléphant ivre et furieux que Devadatta avait dirigé contre lui pour le tuer (en bas à gauche) ; Angulimala, le terrible meurtrier sans scrupule qui porte les doigts de ses innombrables victimes à son cou, essaye de tuer le Bouddha[2] (en haut à droite) ;
  • "Battle with Mara and Calling the Earth to Witness" : le combat avec Mara et "la prise de la terre à témoin ; Phra Mae Thorani est représentée avec le Bouddha dans la posture de « la prise de la terre à témoin » (Bhûmisparsha-Mudrā). Les eaux qui coulent de sa longue chevelure ont permis de noyer l'armée de Māra. L'eau symbolise les mérites accumulés par le Bouddha dans ses vies passées, sa perfection et sa générosité.
  • "Tavatimsa, Nandopananda and Mango Tree Miracle" : Le ciel des trente-trois Tavatimsa ou Trayastrimsha ; Moggallana, disciple de Bouddha, affronte et contraint le roi naga Nandopananda à présenter des excuses ; le miracle du manguier, un des miracles jumeaux (double miracle du Bouddha accompli à Sravasti) ;
  • "Descent to Sankissa and Opening of the worlds" : selon les commentaires du Tipitaka, le Buddha redescend du ciel des trente-trois, le Tavatimsa ou Trayastrimsha, après avoir été préché le Abhidhamma Pitaka à sa mère et aux dieux pendant trois mois. Il redescend sur Terre par une échelle faite de naga et de joyaux accompagné d'Indra et de Brahma ; A sa gauche, une échelle en or est destinée à Indra et sur sa droite une échelle en argent à Brahma (en haut à gauche) ; Preta tourmentés dont Mittawinthu (au centre)
  • "Moggallanas Passing and Devadatta is Swallowed by the Earth" ;
  • "Rahulas Story" : Histoire de Rahula, le fils unique de Siddartha Gautama (Bouddha) ;
  • etc.

Le pavillon rouge Tamnak Daeng

Le pavillon rouge ou maison rouge (thaï : พระตำหนักแดง) est une ravissante maison traditionnelle en bois de teck construite au 18e siècle pour abriter les appartements privés d'une sœur de Rama 1er puis de l'épouse du roi Rama II, la reine Si Suryen.

On peut y admirer une partie de son mobilier d'origine, de magnifiques meubles traditionnels du 18e s. dont notamment un lit chinois en teck.

Les nouveaux bâtiments

Statue colossale de Bouddha, style Dvaravati (Ayutthaya), H.370cm,pierre, 7e-8e siècle

L'aile Sud et l'aile Nord, construites en 1966 pour agrandir le musée, présentent chronologiquement les grandes périodes de l'art thaïlandais définies par les historiens et les géographes dont Jean Boisselier[4]:

Une période avant les royaumes thaïs (aile Sud) :

  • école de Dvaravati (7e-11e s.), de culture mône, attesté essentiellement dans le bassin de la Mé Nam (Chao Phraya) ;
  • école de Srivijaya (env. 8e-13e s.), d'inspiration indonésienne ;
  • école de Lopburi (env. 7e-14e s.), khmère ou kmérisante, dont les témoins sont surtout localisé dans les provinces de l'Est et du Nord-Est (favorisé par l'expansion du Cambodge aux 11e et 12e s.)

Une période thaïe (aile Nord) :

  • école de Sukhothaï (fin du 13e-15e s.) qui exercera une influence considérable sur les autres écoles en dépit de sa brève durée ;
  • école du Lan Na ou de Chieng Sèn (env. 13e-20e s.) propre à l'ancien royaume septentrional ;
  • école d'Ayuthya (Ayuttaya) (14e-18e) qui recueille l'héritage khmer (école de Lopburi, style d'U Thong) et y associe des traditions de Sukhothaï ;
  • école de Rattanakosin dite école de Bangkok (1767 à nos jours) qui affirme les traditions artistiques d'Ayuthya[5].

Le palais Wang Na, ancien palais du prince héritier (vice-roi)

Le palais Wang Na (thai: วังหน้า, RTGS: Wang Na), construit vers 1789, se trouve juste derrière la chapelle Buddhaisawan et possède de charmants jardins intérieurs.

Il regroupe les collections privées du roi Mongkut (Rama IV) constituées d’œuvres d'art et d'objets relatifs à la vie quotidienne du palais, évoquant tout le faste de la cour du royaume de Siam.

La salle du trône accueille les expositions temporaires.

Les principales salles d'exposition permanente sont la salle des trésors d'orfèvrerie avec ses luxueux bijoux ; la salle centrale avec ses palanquins et ses chaises à éléphant réservées aux princesses (howdahs) ; la salle des insignes et trésors royaux avec la couronne, l'épée dorée, l'ombrelle à étages, le chasse-mouche et les chaussures dorées ; la salle des arts du théâtre et des jeux qui présente des marionnettes de théâtre d'ombre et des masques de théâtre classique portés pendant le khon, version théâtral du Ramakien ; la salle des céramiques avec ses beaux céladons de Sukhothaï et de Sangklalok (14e-16e s.) et ses porcelaines Bencharong (17e-19e s.) ; la salle des armes et son éléphant de guerre équipé de sa cuirasse ; la salle des costumes et textiles avec ses soieries, brocards et cotonnades ; la salle des instruments de musique...

Galeries

Notes et références

Des visites guidées en français, anglais, japonais et allemand sont organisées par des guides bénévoles spécialement formés tous les mercredi et jeudi matin à 9h30 et le samedi sur demande [6],[7],[8],[9].


  1. Philippe Guersan et Camille Lamotte, « Musée national de Bangkok : Les trésors du royaume », Gavroche Thaïlande, no 65,‎ , p. 22 à 29 (lire en ligne [PDF])
  2. Arnaud Leveau, « Chronique du cinéphile siamois », Gavroche Thaïlande, no 107,‎ , p. 32 (lire en ligne [PDF])
  3. (th + fr) Wanee Pooput et Michèle Conjeaud, Pratique du thaï, vol. 2 (Livre et CD), L'Asiathèque - Maison des langues du monde, coll. « Langues - Inalco », (1re éd. 2003), 352 p. (ISBN 978-2-36057-012-6), Leçon 12 - Mittawinthu pages 95 à 100
  4. Collectif, Dictionnaire du Bouddhisme, Encyclopaedia Universalis et Albin Michel, , 658 p. (ISBN 2-226-10954-4), THAILANDE, littérature et art bouddhiques pages 553 à568 (2. Les arts pages 557 à 568 ; article de Jean Boisselier)
  5. (en) « Siam Society to host tour of Buddha image at Nation Museum », sur bangkokpost.com, Bangkok Post,
  6. « Devenir guide bénévole au Musée national », sur gavroche-thailande.com, Gavroche Thaïlande,
  7. « Profitez d'une visite du musée national en Français », sur gavroche-thailande.com, Gavroche Thaïlande,
  8. Solange Bailliart, « Guide francophone au musée national, quelle expérience ! (1-2) », sur gavroche-thailande.com, Gavroche Thaïlande,
  9. Solange Bailliart, « Guide francophone au musée national, quelle expérience ! (2-2) », sur gavroche-thailande.com, Gavroche Thaïlande,

Lien externe

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