Musée de Préhistoire de Terra AmataMusée de Préhistoire de Terra Amata
Le musée de Préhistoire de Terra Amata est un musée municipal de Nice, situé sur les pentes occidentales du mont Boron, au 25 boulevard Carnot. Il est consacré au site préhistorique de Terra Amata. Avec le musée archéologique de Nice-Cimiez, il constitue les musées d'archéologie de Nice[1]. Informations pratiquesLe musée est accessible en tramway (ligne 2, arrêt Port Lympia) ou en bus (n°7, 15 et 38). Il est ouvert tous les jours sauf le mardi, de 10h à 17h du 1er novembre au 30 avril, et de 10h à 18h du 2 mai au 31 octobre. La billetterie est clôturée 30 minutes avant l'heure de fermeture du musée. L'entrée est gratuite pour les :
Le musée de Terra Amata dispose d'une application mobile téléchargeable gratuitement permettant de découvrir le musée et ses collections. Elle propose aussi un jeu parcours pour les enfants. HistoriqueEn 1958, la plage fossile de Terra Amata est signalée par des géologues. Lors de travaux de construction d’un immeuble, le site fait l’objet de fouilles archéologiques, menées en 1966 sous la direction du préhistorien Henry de Lumley[2]. Autorisées à l'origine pour quelques jours, ces dernières débutent le 28 janvier et s'achèvent finalement six mois plus tard, le 5 juillet 1966[3]. En 1970, la ville de Nice décide de créer un musée sur l’emplacement du site. La première pierre est posée le . Le , le musée ouvre ses portes au rez-de-chaussée de l’immeuble d’habitation construit après les fouilles[4]. Cela fait du musée de Préhistoire de Terra Amata le premier musée de site de Préhistoire en France[5]. L'année suivante il reçoit le Prix du musée de l'année. Enfin, il obtient en 2002 le label "Musée de France"[6]. Le public y découvre une partie des objets dégagés lors de la fouille de Terra Amata, permettant de donner un aperçu de la vie quotidienne des premiers niçois : leur habitat, leurs outils, leur cadre de vie (paléoenvironnement), etc. La salle des réserves contient quant à elle plus de 100 000 objets, parmi lesquelles certaines collections dites exotiques car provenant de dons privés ou d'autres sites archéologiques. Le musée accueille également chaque année des expositions temporaires durant la partie estivale. Terra Amata et l'archéologie préventiveTerra Amata fait partie des sites ayant eu un rôle important dans la mise en place de l'archéologie préventive en France. En effet les fouilles de 1966 deviennent emblématiques des problèmes rencontrés en matière de sauvetage du patrimoine archéologique enfoui en France. Faute de loi, les vestiges sont régulièrement menacés de destruction lors de travaux d'aménagement. Le Président Valéry Giscard d'Estaing est alors interpellé sur cette question. Ce dernier fait appel en 1974 à Jacques Soustelle, ethnologue et ancien ministre, pour effectuer une mission parlementaire auprès du Premier ministre, Jacques Chirac, via la rédaction d'un rapport sur l'état de l'archéologie en France. Dans ce cadre, Jacques Soustelle visite le chantier de construction du musée de Terra Amata afin d'évaluer les problèmes rencontrés. En 1975, le rapport sur la Recherche française en archéologie et anthropologie est déposé. Deux sites régionaux servent d'exemples parmi plusieurs cas nationaux : le chantier de la Bourse à Marseille (aujourd'hui appelé "Jardin des Vestiges") et celui de Terra Amata. De ce dernier découlent plusieurs mesures :
Le plus important reste l'adoption de l'article R.111-3-2 du Code de l'Urbanisme permettant de refuser un permis de construire "si les constructions sont de nature [...] à compromettre la conservation ou la mise en valeur d'un site ou de vestiges archéologiques"[7]. En 1979 la sous-direction de l'Archéologie est mise en place dans le carde de la nouvelle direction du patrimoine du Ministre de la Culture. Son rôle est "d'étudier, de protéger, de conserver et de promouvoir le patrimoine archéologique national"[5]. Cette date marque la reconnaissance définitive de l'archéologie comme partie intégrante du patrimoine français. Ces étapes sont essentielles dans le processus de législation menant à la loi de 2001 sur l'archéologie préventive et à la création de l'INRAP en 2002. DescriptionLe musée occupe ainsi le rez-de-chaussée d'un immeuble d'habitation. Devant, une sculpture monumentale de l'artiste Raymond Moretti intitulée La place de l'Homme au sein du cosmos a été installée en 1976. Restaurée en 2016, elle retrace en 14 points les grandes étapes de l'histoire de la vie et de l'Homme. À la suite de quatre mois de travaux, la muséographie a été repensée et actualisée en 2016. Etendue entre le rez-de-chaussée et l'étage, cette dernière est organisée de la manière suivante :
Des outils de médiation numérique ont été mis en place, comme des écrans (illustrant les fouilles de 1966, ou des spécialistes tels Henry de Lumley ou Patricia Valensi) ou encore des outils de modélisation en 3D permettant, par exemple, de découvrir sous tous les angles le moulage du sol DM et le matériel archéologique trouvé sur le sol d'origine. Une vue des réserves a également été percée afin de les mettre en lumière pour les visiteurs et de faire le lien entre la présentation des collections et leur conservation, collections qui continuent d'exister via le monde de la recherche. A ces espaces vient s'ajouter une salle de médiation, servant également de salle de conférence et de salle d'exposition l'été (voir la partie sur les expositions temporaires). Le muséeCollections permanentesLe musée expose des objets permettant d'appréhender l'environnement et le mode de vie de ces hommes et femmes de la Préhistoire d'il y a 400 000 - 380 000 ans. Le visiteur peut ainsi y admirer de l'outillage acheuléen (bifaces, choppers, chopping-tools, éclats, etc.), des ossements d'animaux chassés et consommés (sanglier, cerf, rhinocéros de prairie, éléphant antique, etc.) ainsi qu'une dent de lait d'Homo heiderlbergensis, vieille de 380 000 ans, faisant de cette dernière l'un des plus vieux restes humains de France. Des dioramas viennent compléter l'exposition. Ces objets sont répartis en 3 collections :
La plus grande pièce du musée est le moulage de 60 m² (sol DM, unité archéostratigraphique DA4). 352 pièces sont présentes dans les vitrines du musée et 120 000 objets en réserve, dont 20 000 sont issus des collections exotiques.
Expositions temporaires
Centre de documentationCréé en 1976 et situé dans les bureaux du musée, le centre de documentation du musée de Terra Amata constitue un fonds documentaire spécialisé dans le domaine de la Préhistoire. Parmi les quelque 7500 documents (dont le nombre continue d'augmenter), se trouvent des revues scientifiques, des ouvrages généraux, des thèses, mémoires et dictionnaires, etc. Les thèmes abordés couvrent l'ensemble de la Préhistoire du Paléolithique au Néolithique, et de manière pluridisciplinaire (zoologie, géologie, botanique, ethnologie, anthropologie, etc.)[8]. Le centre de documentation fait partie des bibliothèques municipales à vocation régionale (BMVR) et constitue un centre de recherche. De fait il est ouvert au public et accessible sur prise de rendez-vous, aucun prêt n'étant autorisé (lundi/ mercredi/ jeudi : 10h-17h ; vendredi : 10h-16h). Les documents sont consultables sur place via une salle prévue à cet effet. Médiation et conférencesEntre visites guidées et ateliers, la médiation occupe une part importante de la vie du musée. Cette dernière s'étend numériquement via sa chaîne Youtube[9]. Le musée accueille également, avec la collaboration de l'association des amis du musée de Terra Amata (CEPTA : Centre d'Etudes Préhistoriques de Terra Amata), des conférences mensuelles portant sur la Préhistoire. A ces dernières s'ajoutent d'autres conférences mensuelles organisées par le CHAAM (Cercle d'Histoire et d'Archéologie des Alpes-Maritimes), dont les sujets s'étendent également aux périodes historiques. Notes et références
Voir aussiArticles connexesLiens externes
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