Mort de Rémi FraisseLa mort de Rémi Fraisse, un militant écologiste français de vingt-et-un ans, survient le lors d'une manifestation contre le barrage de Sivens, sur le site du chantier. L'épisode déclenche une affaire juridique. Contexte : opposition au barrage de SivensLe barrage de Sivens suscite une vive contestation, fondée sur des arguments de nature écologique[1]. Avant l'été 2014, puis en septembre et en , l'opposition au projet s'exprime sous la forme de manifestations, au cours desquelles 56 policiers et gendarmes sont blessés[2]. Le , selon les gendarmes, 2 000 personnes manifestaient pacifiquement, mais « 100 à 150 anarchistes encagoulés et tout de noir vêtus [qui] ont jeté des engins incendiaires » sur les forces de l'ordre[3]. Le professeur de criminologie Alain Bauer indique que les militants pacifiques ont été débordés par les manifestants extrémistes dont le mode d'action est uniquement violent comme les Black Block[4]. Ces derniers sont « vêtus de noirs et gantés, visages dissimulés, pour beaucoup équipés de masques à gaz, ou armés de bâtons[5]. » VictimeRémi Fraisse
Rémi Fraisse, né le à Toulouse[6], est un militant engagé dans la protection de l'environnement. Rémi Fraisse est diplômé d'un BTS de gestion et protection de la nature, bénévole botaniste dans des associations de protection de la nature, il travaille en intérimaire[7]. Ses autres centres d'intérêts concernent principalement la musique : il joue de la guitare et du didgeridoo ; il est amateur de reggae et de blues. Ses amis le décrivent comme quelqu'un de calme et pacifique[8]. Circonstances de la mortSelon les proches de Rémi Fraisse présents au moment du drame, c'est peu avant deux heures du matin, le , que celui-ci décide avec quelques amis d'aller assister aux affrontements entre un groupe de manifestants et des forces de l'ordre, en tant que simples badauds. Selon son amie, Rémi Fraisse « avait un peu bu dans la soirée, mais n’était pas ivre » (les examens toxicologiques révèlent que le jeune homme avait 1,5 gramme d'alcool par litre de sang[9]). Devant les affrontements, il réagit spontanément et se précipite, en criant « Allez, faut y aller ! », sans aucune protection, puis il disparaît. Son corps ne sera pas retrouvé par ses amis[7] mais par les gendarmes, à deux heures du matin (le 27 octobre 2014), sur les lieux des heurts[10]. Très rapidement, il apparaît qu'une explosion est à l'origine de sa mort. Une polémique s'ensuit. Le ministre de l'Intérieur, Bernard Cazeneuve, accuse les écologistes « d'instrumentaliser » la mort du militant[11]. François Hollande appelle au calme et à la compassion[12]. EnquêteLe , de nouveaux résultats d'analyses privilégient la thèse d'un décès consécutif au tir d'une grenade offensive par la gendarmerie. Le ministre de l'Intérieur annonce la suspension de l'utilisation de ces armes[13]. L'avocat de la famille de Rémi Fraisse indique que celui-ci n'a pas été touché par un cocktail Molotov utilisé par les manifestants contre les forces de l'ordre[14]. HommagesEn mémoire de Rémi Fraisse de nombreuses manifestations sont organisées en France[15]. Certaines d'entre elles dégénèrent avec des atteintes aux biens et des affrontements avec les forces de l'ordre provoquant des blessés de part et d'autre[16]. Ainsi à Nantes, selon la préfecture, au moins 6 personnes ont été blessées; 3 policiers par des jets d'acide et 3 manifestants par des coups de matraques, des éclats de grenades de dé-encerclement ou des tirs de flash-ball[17]. Le 4 novembre, Cécile Duflot, ancienne ministre, députée EELV, demande à l'Assemblée nationale une minute de silence à la mémoire de Rémi Fraisse. Le président de l'Assemblée, Claude Bartolone, la lui refuse en notant que la tradition de l'Assemblée n'autorise de minute de silence que pour les fonctionnaires de la police et de la Défense nationale morts en mission[note 1]. PostéritéDix ans après la mort de Rémi Fraisse, l'ancien député écologiste Noël Mamère met cette mort en parallèle avec le meurtre du cycliste Paul Varry en octobre 2024, tous deux militants écologistes mais dont il estime qu'aucun des deux n'appartenait à la catégorie des « activistes radicaux », et qu'il qualifie de « morts pour rien »[18]. Notes et référencesNotes
Références
Articles connexes
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