Montée Saint-Clair-Duport

Montée Saint-Clair-Duport
Carte de Lyon montrant l'emplacement de la montée Saint-Clair-Duport
Montée Saint-Clair-Duport sur le plan d'Édouard Fonné en 1942 (en vert clair)
Situation
Coordonnées 45° 45′ 08″ nord, 4° 49′ 17″ est
Ville Lyon
Arrondissement 5e
Morphologie
Type Ancienne rue (fin XIXe siècle-1967)
Longueur 60 m
Largeur 10 m
Géolocalisation sur la carte : Lyon
(Voir situation sur carte : Lyon)
Montée Saint-Clair-Duport

La montée Saint-Clair-Duport est une ancienne rue, aujourd'hui disparue, située dans le 5e arrondissement de Lyon, en France, entre le quai Fulchiron et la rue de la Quarantaine au niveau de la basilique funéraire Saint-Laurent de Choulans. Nommée d'après le nom d'usage de Clair-Dominique-Eugène Duport, elle a existé moins d'un siècle avant d'être supprimée en lors de la construction du tunnel de Fourvière.

Dans son sous-sol ont été découverts les vestiges de la basilique Saint-Laurent, aujourd'hui visibles quai Fulchiron, et une exceptionnelle nécropole remontant à l'époque franco-burgonde.

Odonymie

Photo d'une tombe au milieu d'un cimetière.
Tombeau de Saint-Clair-Duport (cimetière de Loyasse).

La montée Saint-Clair-Duport a été nommée d'après Clair-Dominique-Eugène Duport, dit Saint-Clair-Duport, un économiste qui a été administrateur des hospices civils de Lyon entre 1854 et 1864[1]. Né le à Lyon et mort le dans la même ville, il a aussi été directeur de l'Hôtel des Monnaies de Mexico et écrit un ouvrage sur les métaux précieux du Mexique[2],[3]. Il est enterré au cimetière de Loyasse[4].

Histoire

Photo d'un bâtiment au bord d'une route et sous un pont
Montée de Choulans à gauche et l'emplacement de la montée Saint-Clair-Duport au centre.

La montée Saint-Clair-Duport est créée à la fin du XIXe siècle, à l'intérieur de la première boucle de la montée de Choulans, partant du quai de la Saône et se terminant par un escalier qui aboutissait dans la rue de la Quarantaine dont le tracé passait alors au nord de la basilique et traversait la montée de Choulans entre la première et la seconde boucle[5]. En , lors de la pose de lignes téléphoniques, des crânes, une dalle couverte d'inscriptions et des tombes anciennes sont découverts sous la chaussée. Les fouilles révèlent des vestiges de la basilique funéraire Saint-Laurent de Choulans ainsi qu'une nécropole[1],[6].

Les travaux de creusement du tunnel autoroutier de Fourvière entraînent sa destruction en 1967[1]. Les bâtiments sis côté sud de la rue ont été rachetés par la ville pour créer la nouvelle montée de Choulans. Ils sont tous au numéro 3, et comprennent un immeuble de sept logements pour un total de dix-sept habitants, ainsi que deux locaux commerciaux appartenant aux sociétés Mokarex (cafés en gros) et Georges Casson (fabrication de couronnes mortuaires)[7],[8].

Description

Situation de la montée Saint-Clair-Duport avant la démolition du quartier[7].

La montée Saint-Clair-Duport est une rue de 60 mètres de long et 10 mètres de large partant du quai Fulchiron, presque en face du pont Kitchener-Marchand, et se terminant par un escalier qui monte à l'intersection de la rue de la Quarantaine et de la rue des Étroits[7].

Fouilles

Photo de vestiges avec un schéma montrant les limites d'une rue et un escalier
Tracé de la montée Saint-Clair-Duport au-dessus des ruines de la basilique[9].
  • Limites de la chaussée
  • Escalier

En 1947, au cours de la pose d'une ligne téléphonique dans la montée Saint-Clair-Duport, des vestiges historiques sont découverts. Des fouilles, financées grâce à l'intervention d'Édouard Herriot, maire de la ville[10], commencent en avril de la même année. Elles mettent au jour une importante nécropole contenant des restes osseux de Burgondes et de Francs, confirmés par des inscriptions funéraires : 35 crânes en bon état dont 20 avec la mandibule ont été exhumés. Immédiatement sous la chaussée se trouvait un ossuaire des pestiférés de 1628, complètement écrasé par le rouleau compresseur lors des travaux de revêtement de la montée[11]. En dessous, une couche allant du VIIe au XVIIe siècle contenait beaucoup de ruines de la basilique et de restes humains. Plus profondément, se trouvaient successivement le dallage de la basilique, la nécropole avec des sarcophages, et dans la couche la plus ancienne des vestiges gallo-romains[12].

Notes et références

  1. a b et c Vanario 1990, p. 263.
  2. Couty 1969, p. 25.
  3. Saint-Clair Duport, De la production des métaux précieux au Mexique, considérée dans ses rapports avec la géologie, la métallurgie et l'économie politique, Paris, Firmin Didot frères, , 429 p. (lire en ligne).
  4. Henri Hours, Le cimetière de Loyasse, Lyon, Préinventaire des monuments et richesses artistiques, , p. 278
  5. Wuilleumier, Audin et Leroi-Gourhan 1949, p. 4.
  6. Reynaud 1998, p. 139.
  7. a b et c Direction départementale de l'équipement, Tunnel de Fourvière à Lyon, 1964 (3521W1).
  8. Direction départementale de l'équipement, Tunnel de Fourvière à Lyon (3521W5).
  9. Wuilleumier, Audin et Leroi-Gourhan 1949, p. 11-12.
  10. Wuilleumier, Audin et Leroi-Gourhan 1949, p. 7.
  11. Wuilleumier, Audin et Leroi-Gourhan 1949, p. 51.
  12. Wuilleumier, Audin et Leroi-Gourhan 1949, p. 52.

Voir aussi

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Articles connexes

Lien externe

Bibliographie

Ouvrages

  • Jean-François Reynaud, Lugdunum christianum : Lyon du IVe au VIIIe siècle : topographies, nécropoles et édifices religieux, Paris, Maison des Sciences de l'Homme, coll. « Documents d'Archéologie Française » (no 69), , 288 p. (ISBN 2-7351-0636-5). Ouvrage utilisé pour la rédaction de l'article
  • Robert Brun de la Valette et Jean Couty, Lyon et ses rues, Lyon, Fleuve, , 321 p. Ouvrage utilisé pour la rédaction de l'article
  • Maurice Vanario, Rues de Lyon : à travers les siècles (XIVe au XXIe siècle), Lyon, Éditions lyonnaises d'art et d'histoire, , 283 p. (ISBN 2-905230-35-5). Ouvrage utilisé pour la rédaction de l'article
  • Pierre Wuilleumier, Amable Audin et André Leroi-Gourhan, L'église et la nécropole Saint-Laurent dans le quartier lyonnais de Choulans : Étude archéologique et étude anthropologique, Lyon, Audin, coll. « Institut des Etudes Rhodaniennes de l'Université de Lyon / Mémoires et documents » (no 4), , 113 p. Ouvrage utilisé pour la rédaction de l'article

Sources primaires

  • [Archives du Rhône, 3521 W 1] Direction départementale de l'équipement, Tunnel de Fourvière à Lyon : TUNNEL - FONCIER - Emprise 1962 - Publicité foncière de la DUP 1963-65 - Enquête ajournée 1967 - Correspondance générale relative aux acquisistions immobilières - Rectificatif N° 1 à l'état parcellaire du tréfonds en 1967 - Etudes préliminaires, Lyon, Ville de Lyon, 1962-1967. Ouvrage utilisé pour la rédaction de l'article
  • [Archives du Rhône, 3521 W 5] Direction départementale de l'équipement, Tunnel de Fourvière à Lyon : TUNNEL - FONCIER - acquisitions foncières - Dossier général : plans parcellaires de l'enquête de 1964 - arrêtés du Préfet - Dossiers parcellaires individualisés - Classement LYON N° 3 à 38 - Classement TASSIN-LA-DEMI-LUNE N° 1 à 11, Lyon, Ville de Lyon, 1963-1968. Ouvrage utilisé pour la rédaction de l'article