Mohammed Harbi, né le à El Harrouch près de Skikda, est un ancien haut fonctionnaire, historien et universitaire algérien, spécialiste de la vie politique et de l'histoire de l'Algérie, ancien membre du FLN.
Biographie
Mohamed Harbi fait son cycle primaire à El Harrouch, puis rejoint le collège Luciani de Skikda jusqu’en première, puis au collège Sainte-Barbe à Paris, dans la filière philo où il décroche son bac en 1950 et entame une licence d’histoire[1].
Conseiller d'Ahmed Ben Bella, il est emprisonné en 1965 après le coup d'État de Houari Boumédiène jusqu'en 1968. En 1971, il est mis en résidence surveillée et interdit de séjour dans les grandes villes. Il s'évade et rejoint la France en 1973[4].
Il est l'un des premiers historiens à décrire le fonctionnement du FLN de l'intérieur dans son livre Aux origines du FLN. Le populisme révolutionnaire en Algérie (1975). Il y dévoile notamment le fossé entre les idéaux de certains de ses membres et les méthodes adoptées par le parti nationaliste :
« Nos idéaux étaient en contradiction avec les moyens qu’imposaient nos dirigeants pour les faire triompher. Libertaire de conviction, […] je me retrouvais dans une organisation où l’autoritarisme plébéien inculquait à chacun que le mal se convertit en bien sitôt qu’il se fait au nom de la révolution. Je souffrais du recours à des pratiques telles que l’égorgement, les mutilations (nez ou oreilles coupées) et du discrédit que les tueries faisaient peser sur nous…[5]. »
Mohammed Harbi est l'auteur de nombreux ouvrages de référence sur l'histoire de la révolution algérienne. Il est membre du comité de parrainage du tribunal Russell sur la Palestine, dont les travaux ont commencé le .
Publications
L'autogestion en Algérie : une autre révolution (1962-1965), (présentation Robi Morder, Irène Paillard) Syllepse, 2022.
Le FLN : Documents et histoire, 1954-1962, (en collaboration avec Gilbert Meynier) Fayard, 2004.
La Guerre d'Algérie, 2004 (en collaboration avec Benjamin Stora).
Une vie debout : mémoires, 2001.
L'Algérie et son destin. Croyants ou citoyens, 1993.
↑HAMID TAHRI, « Mohamed Harbi. 85 ans, militant de la cause nationale, historien, professeur des universités : A 15 ans déjà dans le feu de l’action ! », El Watan, (lire en ligne)