Modesty Blaise, étrange aventurière dotée de la faculté de changer de look en un claquement de doigts, est recrutée par les services secrets britanniques pour apporter au cheikh Abu Tahir des diamants en paiement de services rendus au pays. Modesty demande à son bon ami Willie Garvin de l'accompagner dans sa mission. Dans son repaire, Gabriel, redoutable autant que séduisant criminel, peaufine ses plans pour se débarrasser de Modesty et s'emparer des diamants.
Jean-Louis Bory[1] : « C'est un divertissement hypersophistiqué destiné à ravir certaine catégorie de la société anglaise, ceux qu'on pourrait appeler les post-wildiens. […] Déluge de snobisme d'un humour fol pour le spectateur qui trouvera, à juste titre, l'ombrelle parme pâle de M. Bogarde, emperruqué de blanc platine, plus importante que tel ou tel détail de l'intrigue — dont tout le monde se contrefiche, à commencer par Losey. La rocambolesque aventure des diamants offerts à un cheik pour son pétrole ne vaut que pour justifier certains gags décoratifs et un final très Chochotte d'Arabie qui ne manque pas de saveur. Je veux bien que Modesty Blaise relève des bandes dessinées, mais pour Harper's Bazaar. Et c'est à ce détour qu'apparaissent la « perversité » profonde du film, et sa portée, en même temps que le fantôme, une fois de plus, d'Oscar Wilde. […] Par sa forme, poussant ici le baroque jusqu'à sa propre caricature « maniérée », par ses thèmes, en particulier celui de l'ambiguïté des êtres et des sexes, Modesty Blaise participe à l'œuvre de Losey, c'est indiscutable. »
The New York Times[2] : « M. Losey a réalisé un stéréotype en obligeant ses acteurs à adopter un style d’expression uniformément excentrique, comique et satirique. Mlle Vitti est généralement anguleuse et donne l’air de n’avoir aucune notion d’humour dans sa première comédie anglaise. M. Bogarde joue les faibles sans parodier, et Terence Stamp est tout de plomb en associé cockney de la pétulante héroïne. Harry Andrews est assez amusant en agent britannique des services secrets, mais Michael Craig force la note dans son rôle d’assistant, et Clive Revill est grandement ennuyeux en comptable qui gonfle les notes de frais de M. Bogarde. Le paysage, quelques arrangements op'art et une illustration musicale gay et nonchalante sont les seules choses systématiquement amusantes dans ce foldingue film en couleurs. »[3]
Variety[4] : « Modesty Blaise est l’un des films les plus dingues et déjantés jamais faits. Pas seulement une parodie d’espionnage d'après la BD d’une James Bond féminine, la production colorée donne le fou rire grâce à bon nombre de scènes et de situations. La réalisation est excellente et l’on remarque plusieurs solides interprétations. »[3]
Bibliographie
Le scénario a inspiré à Peter O'Donnell plusieurs novellisations jusqu'en 1996.