Mireille Ballestrazzi

Mireille Ballestrazzi
Illustration.
Mireille Ballestrazzi en 2013.
Fonctions
Directrice centrale de la Police judiciaire

(4 ans, 11 mois et 30 jours)
Prédécesseur Christian Lothion
Successeur Jérôme Bonet
Présidente d'Interpol

(4 ans et 2 jours)
Prédécesseur Khoo Boon Hui
Successeur Meng Hongwei
Biographie
Date de naissance (70 ans)
Lieu de naissance Orange (Vaucluse)
Nationalité Française
Diplômée de École nationale supérieure de la police

Mireille Ballestrazzi Mireille Ballestrazzi

Mireille Ballestrazzi est une commissaire de police française, née le à Orange[1]. Elle exerce la fonction de directrice centrale de la police judiciaire de 2014 à 2018 et a présidé le comité exécutif d'Interpol entre 2012 et 2016.

Biographie

Jeunesse

Mireille Ballestrazzi naît à Orange, dans le département de Vaucluse, d'un père militaire et d'une mère femme au foyer qui lui donnent trois frères et une sœur[2]. Elle passe son enfance à Mornas avant que sa famille ne s'installe à Lille. Après avoir pratiqué la danse classique, elle se tourne à l'adolescence vers les arts martiaux[3]. Avant d'entrer à l'école de police, elle obtient une licence de lettres classiques et une maîtrise de langues anciennes[évasif][4]. Après que le concours d'entrée de l'École nationale supérieure de la police a été ouvert aux femmes, elle devient commissaire de police en 1978. Elle obtient son diplôme dans la même promotion que celle de Martine Monteil[4].

Carrière dans la police

Police nationale

Mireille Ballestrazzi commence sa carrière à Bordeaux en 1978, où elle dirige un groupe de répression du banditisme de la direction centrale de la Police judiciaire (DCPJ)[5],[6]. Elle dirige ensuite les antennes de Creil, puis Argenteuil au sein de la Direction régionale de la police judiciaire (DRPJ) de Versailles.

Elle mène l'enquête sur l'affaire Jacques Tillier-Jacques Mesrine de septembre 1979, le premier ayant été laissé pour mort par le second au fond d'une cave à champignons ; ses réponses à maître Henri Leclerc, l'avocat du suspect Charlie Bauer, permettront à ce dernier d'être acquitté à son procès en 1982[7]. Elle poursuit ensuite une carrière brillante, nommée commissaire principal en 1986[6],[8].

Mireille Ballestrazzi dirige ensuite l'office central pour la répression des vols d'œuvres et objets d'art (OCRVOOA). En 1987, elle se fait connaître du grand public en retrouvant au Japon quatre tableaux de Corot dérobés à Semur-en-Auxois[6]. En 1990, elle restitue neuf toiles impressionnistes, dont Impression, soleil levant de Claude Monet, volées au musée Marmottan en 1985 et retrouvées en Corse par l'office[9],[10].

Nommée commissaire divisionnaire en 1991, elle devient la première femme à prendre la tête de la PJ d'Ajaccio en 1993. En poste à Montpellier entre 1996 et 1998, elle est nommée sous-directrice des affaires économiques et financières de la direction centrale de la police judiciaire par Jean-Pierre Chevènement[8]. C'est alors la plus haute fonction jamais exercée par une femme dans la police française[11].

Nommée inspectrice générale de la police nationale, Mireille Ballestrazzi devient en 2010 directrice centrale adjointe de la police judiciaire. En , elle est nommée directrice centrale de la police judiciaire (DCPJ)[12] et succède à Christian Lothion le [13]. Elle est la deuxième femme, après Martine Monteil, à occuper cette fonction.

Interpol

En 2010, Mireille Ballestrazzi devient vice-présidente pour l'Europe du comité exécutif d'Interpol, dont le nom complet est Organisation internationale de police criminelle (OIPC)[5]. En , elle est élue pour quatre ans présidente du comité exécutif de l'organisation, où elle succède au Singapourien Khoo Boon Hui. À cette fonction, elle est la première femme, ainsi que le deuxième fonctionnaire de police français après Ivan Barbot, qui a exercé ce mandat de 1988 à 1992[5]. Son mandat s'achève en .

Autres activités

Mireille Ballestrazzi fait partie des 18 premiers membres nommés à l'Observatoire de la parité et y siège d' à . Son autobiographie, intitulée Madame le commissaire, paraît en 1999[14].

Décorations

Notes et références

  1. « CV de Mireille Ballestrazzi »
  2. « Ballestrazzi. Une « grande flic » à la tête d’Interpol », AFP,
  3. Esther Leneman, « Les petites voix » sur Mireille Ballestrazzi, émission sur Europe 1, 21 décembre 2013, 2 min 15 s.
  4. a et b Marie Verdier, « Mireille Ballestrazzi, une Française à la tête d’Interpol », La Croix,
  5. a b et c Christophe Cornevin, « Une Française prend la tête d'Interpol », Le Figaro,
  6. a b et c « Mireille Ballestrazzi, première femme à la tête d'Interpol », Le Parisien,
  7. "La Parole et l'action: Mémoires d'un avocat militant" par maitre Henri Leclerc [1]
  8. a et b François Roche, « Attention à vous, messieurs les fraudeurs », L'Express,
  9. Agnès Bourguignon, « Enquête sur les polices de l’art », Le Journal des arts,
  10. Anne Pons, « Musées exposés, protection rapprochée », L'Express,
  11. « Souvenirs, souvenirs », Le Parisien,
  12. Christophe Cornevin, « Mireille Ballestrazzi prend la tête de la direction centrale de la police judiciaire », Le Figaro,
  13. Décret du 11 décembre 2013 portant nomination d'une directrice des services actifs de la police nationale - Mme BALLESTRAZZI (Mireille) publié au Journal officiel du 14 décembre 2014.
  14. Geneviève Pruvost, L'accès des femmes à la violence légale. La féminisation de la police (1935-2005), Paris, École des hautes études en sciences sociales (thèse de sociologie), 2005, 835 p. lire en ligne
  15. Décret du 12 juillet 2013 portant promotion
  16. Décret du 14 novembre 2016 portant élévation aux dignités de grand'croix et de grand officier
  17. Arrêté du 13 février 2015 portant nomination et promotion dans l'ordre des Arts et des Lettres

Voir aussi

Bibliographie

Article connexe

Liens externes