Miral

Miral

Réalisation Julian Schnabel
Scénario Rula Jebreal
Acteurs principaux
Sociétés de production The Weinstein Company
Rotana Film Production
Pathé
Eran Riklis Productions
Eagle Pictures
India Take One Productions
Grandview Pictures
Canal+
CinéCinéma
Pays de production Drapeau de la France France
Drapeau d’Israël Israël
Drapeau de l'Italie Italie
Drapeau de l'Inde Inde
Drapeau des États-Unis États-Unis
Drapeau de la Palestine Palestine
Genre Drame, biopic
Durée 112 minutes
Sortie 2010

Pour plus de détails, voir Fiche technique et Distribution.

Miral est un long métrage de Julian Schnabel d'après le roman éponyme[1] de Rula Jebreal. Il a été présenté le à la Mostra de Venise 2010[2] et est sorti en France le .

Synopsis

Le récit se déroule de 1947 à 1993, et retrace la vie de trois femmes arabes de Palestine : Hind Husseini (cf. infra), une humaniste d'une grande famille de Jérusalem dévouée à la cause des orphelins palestiniens, ainsi que Nadia, une femme du peuple et sa fille Miral.

Le film présente Hind Husseini (Hiam Abbass) lors de la réception de Noël 1947 donnée par la colonie américaine (American Colony) de Jérusalem. Son destin change après le Plan de partage de la Palestine et la création de l'État d'Israël, en 1948 : se rendant à son travail, elle rencontre un jour 55 orphelins palestiniens dans la rue, venus de villages dévastés, notamment Deir Yassine. Elle décide de les prendre en charge, leur offrant nourriture et abri. En huit mois, le nombre des orphelins passe de 55 à presque 900 et l'orphelinat « Dar Al-Tifel Institute[3] » est fondé.

Le film évoque ensuite la période postérieure à la Guerre des Six jours (1967) à travers la vie de Nadia, que l'on voit quitter sa famille après avoir été violée par le mari de sa mère ; elle mène une vie instable aux contact des Israéliens et est condamnée à 6 mois de prison pour insultes. Là, elle fait la connaissance d'une militante condamnée pour terrorisme qui demande à un proche de l'épouser. Mais Nadia ne parvient pas à se stabiliser, bien qu'elle ait un enfant, le personnage éponyme du film, Miral, née en 1973. Nadia finit par se suicider par noyade.

À la suite de la mort de Nadia, le père de Miral[4] met sa fille de 7 ans en pension dans l'institution de Hind Husseini. À l'époque de la première Intifada, les élèves de l'institution sont envoyées enseigner dans les camps de réfugiés privés de leurs instituteurs. Miral (Freida Pinto), qui a 17 ans, prend conscience du drame de son peuple et participe au mouvement. La meilleure amie de Miral est tuée au cours d'une manifestation. Miral se heurte à Hind Husseini qui ne veut pas que l'institution puisse être impliquée dans des activités anti-israéliennes. Elle entre cependant en contact avec des militants palestiniens et fréquente un des responsables de l'OLP (Organisation de Libération de la Palestine), Hani. Elle est impliquée dans un attentat (matériel) organisé par Hani et est arrêtée pendant 24 heures par la police israélienne, mais étant citoyenne d'Israël[5], est relâchée faute de charge catégorique. Il en résulte cependant des suspicions des militants palestiniens à son encontre.

Au moment où se déroulent les négociations d'Oslo en 1992-93, elle et Hani sont sur des positions favorables aux accords. Hani, dénoncé comme un traître, est exécuté par des militants radicaux. Miral se met un moment à l'abri dans sa famille à Haïfa, où son cousin envisage d'épouser une Israélienne juive avec laquelle Miral devient amie. De retour à Jérusalem, elle reçoit d'Hind Husseini la proposition de partir faire des études en Italie, ce qu'elle accepte.

Fiche technique

Distribution

L'actrice principale Freida Pinto pour la présentation du film au Festival international du film des Hamptons 2010.
Source et légende : Version française (V. F.) sur le site d’AlterEgo (la société de doublage[11])

Autour du film

Hind al-Husseini

Hind al-Husseini (en), née le , décédée le , appartient à une grande famille arabe de Jérusalem, comme son cousin Abd al-Kader al-Husseini (1907-1948).

Dans les années 1930, elle fait des études d’éducatrice et joue un rôle dans des organisations d’étudiants, ainsi que dans l’Union des femmes arabes. Dans les années après la guerre, elle dirige un organisme charitable, la Social Work Endeavour Society.

En , elle prend en charge 55 orphelins de Deir Yassin, d’abord dans deux pièces louées par son organisation, puis dans un couvent, puis, après le cessez-le-feu, dans la maison familiale, qui devient Dar al-Tifl al-Arabi (la maison des enfants arabes).

En 1982, Hind al-Husseini ajoute au Dar al-Tifl une institution pour l’enseignement supérieur féminin : Hind al-Husseini College for Women[12].

Rula Jebreal

Le film et le roman sont largement autobiographiques, la vie de Miral retrace celle de Rula Jebreal.

Rula Jebreal est une arabe née en 1973 à Haïfa ; elle est à l'origine de nationalité israélienne, et a par la suite acquis la nationalité italienne[13].

À la suite du suicide de sa mère, elle devient en 1978 élève du Dar al-Tifl ; en 1993, elle part en Italie poursuivre ses études, grâce à une bourse du gouvernement italien pour étudiants en médecine. Elle s’inscrit à l’université de Bologne mais ne mène pas ses études médicales jusqu’au bout. Elle reprend des études de journalisme et commence à travailler pour la presse en 1997, d’abord dans le domaine social, puis dans celui des affaires internationales, notamment sur le conflit israélo-palestinien. En 2003, elle entre à la télévision et s’installe à Rome en 2004. Sa compétence professionnelle a été reconnue par plusieurs prix depuis 2004 mais elle est en conflit avec les milieux berlusconistes : en 2006, elle a même été l’objet d'allusions racistes de la part du ministre Roberto Calderoli[14].

Elle publie trois livres : les romans Miral[15] et La Promise d’Assouan[16], et un ouvrage d’entretiens Divieto di soggiorno[17] concernant les immigrés en Italie.

Relativement au conflit israélo-palestinien, elle assume la position « deux peuples, deux Etats » avec une alliance israélo-palestinienne contre les extrémistes religieux[18] ; elle agit aussi pour la réalisation du droit à l'éducation des Palestiniennes.

Autres sources
  • Entretien de Rula Jebreal sur France 24[2]
  • Entretien pour OH ! Editions[3]
  • Entretien sur Public Sénat (début 2010)[4] (minutes 26 à 32)

Notes et références

  1. OH! Editions, avril 2010.
  2. (en) « Venezia 67 », labiennale.org, (consulté le )
  3. Dar al-Tifel signifie : la maison des enfants.
  4. À la fin du film, Miral apprendra qu'il n'est pas son père biologique.
  5. Comme au même âge, Rula Jebreal
  6. « Yoel Herzberg », sur IMDb (consulté le )
  7. « Walid Mawed », sur IMDb (consulté le )
  8. « François-Xavier Decraene », sur IMDb (consulté le )
  9. « Jon Kilik », sur IMDb (consulté le )
  10. « With India Take One Productions (Sorted by Popularity Ascending) », sur IMDb (consulté le )
  11. « Fiche de doublage V. F. du film » sur Alterego75.fr, consulté le 15 juin 2013
  12. (en) Naomi Wilcox-Lee, « Hind Al-Husseini College for women », sur sheroesofhistory.wordpress.com (consulté le )
  13. Naturalisation, selon la page italienne ; selon l'entretien de Public Sénat (2010), elle a toujours la nationalité israélienne (double nationalité ?)
  14. Voir aussi, à titre d'exemple, le site berlusconiste qui lui reproche, entre autres choses, de cacher sa nationalité israélienne et tous les avantages que lui a procurés Israël, de ne pas savoir parler italien, etc.[1]
  15. La strada dei fiori di Miral, Rizzoli, 2004
  16. Altal Editions, 2007, traduit de La sposa di Assuan, Rizzoli, 2005
  17. (Interdit de séjour) Rizzoli, 2007
  18. Entretien sur Public Sénat, 2010.

Liens externes