Milieu Löwenstein JensenLe milieu Löwenstein Jensen (LJ) est un milieu de culture semi-défini solide faiblement sélectif employé en microbiologie pour la culture des Mycobactéries, et notamment des pathogènes du « complexe Mycobacterium tuberculosis ». Il a été mis au point en 1932 par K.A. Jensen sur la base d'une formule proposée l'année précédente par E. Loewenstein[1],[2]. En raison d'un rapport coût-efficacité satisfaisant et d'une préparation relativement facile à partir d'ingrédients courants, il s'est peu à peu imposé comme le milieu solide de référence pour le diagnostic microbiologique de la tuberculose. En 1998 c'était le premier milieu recommandé par l'OMS pour l'isolement des Mycobactéries dans les prélèvements respiratoires[3]. Comme les autres milieux à l'œuf, le milieu LJ est de plus en plus concurrencé par les performances supérieures des milieux liquides et des systèmes automatisés de détection de croissance, dont les apports diagnostiques sont significatifs en termes de sensibilité et surtout de rapidité. Néanmoins la diffusion de ces techniques dans les PED, où se concentrent les zones d'endémie tuberculeuse, est limitée par leur coût et par un risque majoré de contamination des cultures (milieux moins sélectifs) et du personnel de laboratoire (production d'aérosols au cours de la manipulation)[4]. PrincipeLa base nutritive est riche. Il s'agit comme le milieu Ogawa d'un milieu à l'œuf, les importantes exigences nutritives des Mycobactéries étant couvertes par les substances (lipides, protides, vitamines etc.) contenues dans le blanc et le jaune d'œuf de poule. La L-asparagine est un acide aminé source d'azote. Le glycérol complète ces apports sauf pour certaines Mycobactéries (notamment M. bovis) sur lesquelles il exerce un effet inhibiteur. Le citrate et le magnésium sont des facteurs de croissance. L'amidon incorporé initialement sous forme de fécule de pomme de terre est parfois omis car son rôle nutritif n'est pas démontré. Le vert malachite est un colorant à structure triarylméthane employé comme inhibiteur bactérien à large spectre. Le dihydrogénophosphate de potassium sert de tampon. CompositionPour 1600 mL de milieu (formule d'origine comportant de l'amidon)[5],[6] :
Certains fournisseurs proposent la version sans amidon[7]. PréparationLes ingrédients thermostables sont dissous à chaud dans l'eau distillée et le mélange est stérilisé à l'autoclave (15 minutes à 121°C). Les œufs sont désinfectés très soigneusement en surface puis, en travaillant en conditions aseptiques, ouverts et homogénéisés. Le volume nécessaire de l'émulsion de jaunes et de blancs d’œufs est mesuré à l'aide d'une éprouvette stérile puis mélangé à la solution précédente. Le vert malachite est introduit aseptiquement, par exemple par filtration stérilisante. Le mélange est homogénéisé doucement afin d'éviter l'introduction de bulles d'air. Le milieu est réparti dans des contenants stériles (tubes ou flacons) à bouchons vissants que l'on incline de manière à former une pente étirée sur toute la hauteur du récipient. Ils sont mis à coaguler dans cette position pendant 45 minutes à 85°C. Afin de détecter d'éventuelles contaminations lors de la préparation il est recommandé de pratiquer un contrôle de qualité systématique en incubant les milieux à 37°C pendant 24h. Après ce contrôle ils sont stockés au réfrigérateur (2 – 6°C) bouchon fermé pour une durée maximale de quelques semaines. VariantesPlusieurs variantes du milieu LJ ont été développées pour accroître sa sélectivité ou améliorer la croissance de certaines Mycobactéries :
Notes et références
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