MicrobotryumMicrobotryum
Exemples d'espèces de Microbotryum parasitant différentes espèces de plantes hôtes appartenant à diverses familles et produisant des sores dans différents organes hôtes. a) M. salviae dans les anthères de Salvia pratensis ; b) M. marginale dans les feuilles de Persicaria bistorta ; c) M. bistortarum dans les fleurs de Bistorta vivipara ; d) M. pustulatum dans les feuilles de Persicaria bistorta ; e) M. alpinum dans les anthères de Pinguicula alpina ; f) M. duriaeanum dans les ovules de Cerastium brachypetalum ; g) M. tragopogonis-pratensis remplaçant les fleurons de Tragopogon pratensis.
Microbotryum est un genre de champignons Basidiomycètes phytoparasites de la famille des Microbotryaceae. Son espèce type est Microbotryum violaceum[1]. Les espèces du genre Microbotryum infestent des Dicotylédones herbacées, et se retrouvent notamment dans les étamines et ovaires de nombreuses Caryophyllaceae où elles provoquent le charbon des anthères, mais également dans les capitules de certaines Asteraceae et Dipsacaceae ou encore sur le limbe foliaire ou la bordure des feuilles de quelques Polygonaceae[2]. Cette maladie n'est pas un charbon, contrairement à ce que laisse penser son nom, mais une rouille[3]. Il s'agit de masses de spores, principalement violettes, souvent réticulées et rarement épineuses ou verruqueuses[2]. SystématiqueCe genre a été créé par Joseph-Henri Léveillé en 1847 et fortement remanié par Kálmán Vánky en 1998[6]. De nombreuses espèces de ce genre proviennent de l'ancienne conception du genre Ustilago, aujourd'hui exclusivement consacré aux espèces provoquant des charbons sur les Poaceae. Vánky propose pour critère principal du genre Microbotryum des spores avec une teinte violette en plus de la couleur brune. Ce critère étant parfois délicat à visualiser, il invente alors un procédé chimique nommé colour contrast method, qui lui permet de déterminer par comparaison les couleurs des spores et ainsi de classifier le spécimen examiné[7]. En raison de son caractère inoffensif par rapport aux activités humaines, l'espèce type du genre, Microbotryum violaceum, est devenue un modèle d'étude scientifique dans les domaines de la génétique, de la dynamique des populations et de la relation hôte-pathogène[4]. Les parasites de Polygonaceae peuvent être considérés comme des ancêtres de Microbotryum car ils présentent une distribution paraphylétique. Il s'avère que Microbotryum violaceum ou Microbotryum pinguiculae sont des complexes d'espèces cryptiques, l'application récente de méthodes phylogénétiques moléculaires ayant entraîné une augmentation considérable du nombre d'espèces[4],[8]. Ces études ont également démontré qu'une forte spécificité de l'hôte peut être observée dans la plupart des lignées de l'ensemble des espèces de Microbotryum[9]. Le charbon des antèresParmi les espèces du genre Microbotryum, nombreuses sont celles qui provoquent la maladie cryptogamique du charbon des anthères. La plante infectée voit ses anthères castrées et son pollen remplacé au profit de son parasite qui utilise alors les insectes pollinisateurs comme vecteur de dissémination de ses propres spores. Le développement floral est modifié, chez les espèces hermaphrodites, l’ovaire est avorté et les anthères portent les spores fongiques ; chez les espèces dioïques, l’ovaire des fleurs femelles est avorté, et des anthères se développent, portant également des spores[4],[5]. Ces champignons sont hétérothalliques, c'est-à-dire que leurs organes reproducteurs se forment après fusion de deux individus de type sexuel opposé ; cependant, il y a également un fort taux d’auto-fécondation. Leur cycle de vie se déroule le plus souvent sur deux années, les plantes-hôtes étant uniquement pérennes[4],[5]. Le charbon des anthères est particulièrement fréquent sur les Caryophyllaceae, plantes parasitées par des espèces apparentées à M. violaceum. Il semble que ces dernières constituent un groupe monophylétique avec M. scabiosae sur Knautia arvensis. Un second groupe, également monophylétique, aurait évolué séparément et comprend des parasites des anthères de trois familles d'hôtes : les Dipsacaceae, Lamiaceae et Lentibulariaceae, les Dipsacaceae étant scindées en deux[9]. D'autres espèces de champignons phytoparasites du genre Antherospora ont un dévéloppement proche sur les anthères de Liliaceae et plus particulièrement sur des fleurs de Scilla et de Muscari. La maladie qu'ils provoquent est nommée « charbon des anthères des Liliacées »[10] Ensemble des espècesSelon Kálmán Vánky (1998)[6], Index Fungorum[1] et Wilhem. N. Ellis[11] : Les espèces provoquant le charbon des anthères
Les espèces provoquant une autre forme de rouille sur les fleurs et les fruits
Les espèces provoquant une rouille sur les parties végétatives de Polygonaceae
Références
Bibliographie
Références taxinomiques
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