Michel Combes (militaire)Michel Combes
Michel Combes, ou Combe[1], issu d'un milieu populaire lié aux Jacobins de Feurs puis bonapartiste fervent, est un militaire français né à Feurs (Loire) le [2], et mort à Constantine le . Le Premier empireIl était le fils de Sébastien Combe et de Marie Julien, son père, né aussi à Feurs a fini comme colonel. D’abord soldat dans le corps de Davout, il sert au 17e régiment d'infanterie il est nommé caporal, puis fourrier et passe sergent-major, le . Il débute dans l'art militaire à Austerlitz, et assiste à la plupart des batailles de l'Empire. Il est présent à Ulm, à la bataille d'Iéna où il se distingue pour la première fois le , en arrivant le premier sur une batterie de six pièces de canons puis lorsqu’il reçoit sa première blessure, au pied lors de la bataille de Pułtusk (1806), au cou à Eckmühl, à Friedland, à Bautzen, et au mont Saint-Jean. Il est promu au grade d’adjudant le et reçoit la croix de la Légion d’honneur le 1er octobre. Le , il est blessé à nouveau lors de l’attaque du château d’Eckmühl. Il est nommé sous-lieutenant le puis promu au grade de lieutenant le et adjudant major le . À la Garde impérialeLe , il entre avec son grade au 1er régiment de grenadiers-à-pied de la Garde impériale. Lors de la défection de Marmont, en voyant le mouvement de retraite sur Versailles, il se hâte de prévenir Napoléon à Fontainebleau. Il fait la Campagne de Russie (1812) avec ce corps d’élite où il a le pied gauche gelé à Osmiana. Le , il est nommé capitaine, adjudant major au 135e régiment d’infanterie de ligne. En 1814, il rentre de nouveau dans la Garde, suit l’Empereur à l’île d’Elbe comme capitaine au bataillon Napoléon et termine adjudant major du carré de la Vieille Garde au milieu duquel se réfugie Napoléon à Waterloo. Le , il est chef de bataillon au 1er régiment de grenadiers à pied de la Garde impériale avec rang de lieutenant-colonel dans la Ligne. Promu officier de l’ordre impérial de la Légion d’honneur le , la promotion est annulée par l’ordonnance royale du 1er août. Au TexasIl est licencié le et interné à Montbrison. Ainsi se termine la première partie de sa carrière. Sous la Restauration, déjà vieux grognard poursuivi par les rancunes de ses ennemis politiques, il part pour l’exil. Il s’installe au Texas avec le général Lallemand pour y fonder le Champ d’asile, colonie de proscrits bonapartistes. Là, il épouse le , Elisa Walker, la fille d'un aide de camp de George Washington. Les événements des journées de le ramènent en France et il est placé le , au 24e régiment d’infanterie de ligne avec le grade de lieutenant-colonel. Il reçoit de nouveau la croix d’officier de la Légion d’honneur le . Crise d'Italie (1832-1838)En 1831, lorsque la Romagne s'insurge contre le Saint-Siège, auquel elle demande des réformes, impuissant à la réduire par ses propres forces, le pape implore l'appui de l'Autriche, et, à sa demande, six mille Autrichiens sont introduits à Bologne, le . Pour arrêter les suites de cette « invasion », le cabinet français décide d'occuper Ancône. Un vaisseau, le Suffren, et deux frégates, l'Artémise et la Victoire, sont armées à Toulon, le , sous les ordres du capitaine de vaisseau Gallois, et avec deux bataillons du 66e régiment d'infanterie de ligne, forts de 1 100 hommes, et commandés par le colonel Combes. La division navale parait le 22 février en vue d'Ancône. La nuit venue, les dispositions sont faites pour le débarquement. Une partie des troupes descend à terre à trois heures du matin, et marche sur la ville dont les portes sont fermées[3]. Les Français se précipitent dans la ville, partagés en deux colonnes, l'une dirigée par le colonel Combe, l'autre par un chef de bataillon. Les différents postes occupés par les soldats pontificaux sont désarmés, et à la pointe du jour, toute la ville est au pouvoir des Français[4]. En AlgérieLe , il est placé à la tête de la Légion étrangère. Par suite d’une mésentente avec le général Dalton, commandant la division d'Alger, il est muté six mois plus tard, au 47e régiment d'infanterie de ligne, à Montpellier, Plus tard le colonel Combe est envoyé en Algérie, où il commande le 47e régiment d'infanterie de ligne. Il prend part à presque toutes les affaires jusqu'à la prise de Constantine et fut fait commandeur de la Légion d'honneur le . Le , à 7 heures du matin, l'assaut de la place de Constantine est ordonné. Dès que la première colonne, sous les ordres du colonel de Lamoricière, a dépassé la brèche, le colonel Combe s'élance pour la soutenir à la tête de la deuxième colonne. Il arrive sur la muraille, au moment même où une explosion terrible éclate et ravage les rangs des assaillants. Il prend aussitôt le commandement que le colonel de Lamoricière, blessé et privé de la vue dans l'explosion, cesse d'exercer[5]. Mortellement atteint coup sur coup en plein dans la poitrine, il refuse de quitter le combat pour aller se faire panser, et continue encore à commander ses soldats[6]. Le colonel Combe eut encore la force de retourner presque seul au bivouac de son régiment, et quelques minutes après, il était couché sur son lit funèbre pour ne plus se relever[7]. La piété des soldats pour leur chef a élevé à Constantine une tombe au colonel Combe. Ce monument, adossé à un marabout, regardait la porte Bad-el-Djédid et la brèche[8]. La ville de Feurs (Loire) avait décidé que la statue de Combe ornerait la principale place, et l'exécution en a été confiée au ciseau de M. Foyatier ; elle a été inaugurée le [9]. À Paris, une rue du Colonel-Combes perpétue toujours son souvenir. Notes
Source« Michel Combes (militaire) », dans Charles Mullié, Biographie des célébrités militaires des armées de terre et de mer de 1789 à 1850, [détail de l’édition]
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