Selon les chercheurs, « chaque processeur Intel qui implémente l'exécution dans le désordre est potentiellement affecté, ce qui est effectivement le cas de tous les processeurs depuis 1995 (sauf Intel Itanium et Intel Atom avant 2013) »[2].
Cette vulnérabilité devrait avoir un impact sur les principaux fournisseurs de services cloud tels que Amazon Web Services (AWS), Google Cloud Platform[2],[3] et Microsoft Azure. Les fournisseurs de cloud permettent aux utilisateurs d'exécuter des programmes sur les mêmes serveurs physiques où des données sensibles peuvent être stockées et s'appuient sur les protections fournies par le processeur pour empêcher l'accès non autorisé aux emplacements de mémoire privilégiés où ces données sont stockées, une fonction que la vulnérabilité Meltdown semble être capable de contourner.
L'un des auteurs du rapport signale que la paravirtualisation (Xen) et les conteneurs comme Docker, LXC et OpenVZ sont affectés[2],[3]. Ils signalent que l'attaque sur une machine entièrement virtualisée permet à l'espace utilisateur invité de lire à partir de la mémoire du noyau invité, mais pas de l'espace du noyau hôte.
D'après les chercheurs, il est sûrement impossible de détecter une attaque utilisant cette vulnérabilité, puisqu'elle ne laisse aucune trace[4].
Protections
Les techniques mises en place par les systèmes d'exploitation contre la vulnérabilité Meltdown sont couramment dénommées KPTI (Kernel Page Table Isolation)[5]. Il s'agit d'une technique permettant d'isoler totalement l'espace d'adressage du noyau empêchant donc des fuites de données depuis celui-ci.
La technique du KPTI est implémentée par Windows et Linux.
Martèlement de mémoire – effet secondaire imprévu dans les mémoires dynamiques à accès aléatoire (DRAM) qui provoque une fuite de charge électrique dans des cellules de mémoire
↑ a et bMeltdown (en), article publié par Moritz Lipp, Michael Schwarz, Daniel Gruss, Thomas Prescher, Werner Haas, Stefan Mangard, Paul Kocher, Daniel Genkin, Yuval Yarom, Mike Hamburg