Personnalité majeure du cinéma expérimental américain des années 1940, Maya Deren réalise de nombreux courts métrages d'inspiration surréaliste et psychanalytique, inspirés par Jean Cocteau. Elle tente en vain de participer à la fédération de l'avant-garde nord-américaine au début des années 1950.
Biographie
Maya Deren est née sous le nom d'Eleanora Derenkovskaïa, au printemps 1917 à Kiev, ville faisant alors partie de l'Empire russe, dans une famille juive. Elle est la fille de Salomon-David Derenkovski, psychiatre, et de Gitel-Malka (Marie) Fiedler, musicienne et danseuse ayant fait des études d'art en Ukraine[1],[2],[3],[4]. Sa famille émigre aux États-Unis en 1922, à Syracuse dans l'État de New York, où son père intègre l'Institut psychiatrique d'État.
Intelligente et douée, elle saute deux classes à l'école primaire puis part faire ses études secondaires à l'École internationale de Genève, en Suisse de 1930 à 1933[5],[6]. Deren s'inscrit ensuite à l'Université de Syracuse à l'âge de seize ans où elle suit des cours de journalisme et de science politique et s'engage dans des mouvements étudiants de gauche. Elle poursuit ses études à New York où elle sortira diplômée de l'Université de New York en juin 1936 avec une licence en littérature. En 1938, elle suit des cours de à la New School for Social Research et obtient une maîtrise en littérature anglaise au Smith College, dans le Massachusetts[7].
Grâce à une première bourse attribuée par la fondation Guggenheim, elle fait des recherches sur des rituels vaudous en Haïti, dont résultent un livre Divine Horsemen (1953) et un film de 5 heures, que la mort l'empêche de monter. Elle rencontre en 1947 le peintre vaudou haïtien André Pierre, qui la guidera dans ces recherches.
Elle est l'autrice d'un recueil de texte sur l'art, la forme et le film.
Elle meurt en 1961 à New York[4]. C'est en son honneur qu'en 1962, un an après sa mort, Jonas Mekas réalise son rêve en fondant, avec d'autres cinéastes, The Film-Makers' Cooperative(en).
↑(en) Bruce R. McPherson, Essential Deren: Collected Writings on Film by Maya Deren, New York, McPherson & Company, , 261 p. (ISBN978-0929701653), Préface.
↑(en) Jamie James, The Glamour of Strangeness: Artists and the Last Age of the Exotic, Londres, Faber and Faber, , 368 p. (ISBN978-0374163358).
↑(en) Laura L. S. Bauer, Hollywood Heroines: The Most Influential Women in Film History, Westport/Santa Barbara, Greenwood/ABC-Clio, , 432 p. (ISBN978-1440836480, lire en ligne).
Monique Peyrière, « Maya Deren et les sciences sociales : quand le cinéma expérimental prend l'avantage sur le documentaire pour affronter la réalité du monde », Sociétés, no 96, , p. 41-50 (lire en ligne)
Julie Beaulieu, « Ethnographie, culture et expérimentations : essai sur la pensée, l’oeuvre et la légende de Maya Deren », Cinémas, vol. 19, no 1, , p. 15-35 (lire en ligne)
Anita Trivelli (trad. Gabriele Anaclerio), « La dimension onirique dans le cinéma de Maya Deren », dans Marie Martin et Laurence Schifano (dir.), Rêve et cinéma : Mouvances théoriques autour d'un champ créatif, Presses universitaires de Paris Nanterre, (ISBN9782821850910, lire en ligne), p. 159-176
Olivier Salazar-Ferrer, « Maya Deren et la transfiguration filmique du temps », Recherches & Travaux, , p. 89-106 (lire en ligne)
Sylvano Santini, « La perception comme objet filmique : le cinéma de Maya Deren et de Carolee Schneemann », dans Andrea Oberhuber et Alexandra Arvisais (dir.), Fictions modernistes du masculin-féminin : 1900-1940, Presses universitaires de Renne, (ISBN9782753557352, lire en ligne), p. 85-97