Marthe Emmanuel, née le à Chaville et morte le à La Mée-sur-Seine est une géographe, historienne et biographefrançaise. Ingénieure au CNRS, collaboratrice durant dix ans de l'explorateur Jean-Baptiste Charcot, elle rédige après sa mort plusieurs de ses biographies avant d'élargir ses écrits à d'autres explorateurs polaires jusqu'à sa thèse en 1956. Spécialiste du domaine, ses ouvrages sont récompensés de plusieurs prix.
Biographie
Marthe Emmanuel naît à Chaville en 1901 : elle est la fille du compositeur Maurice Emmanuel[1],[2]. Elle est ingénieure au CNRS[3]. Durant dix ans, elle est la secrétaire bénévole et la collaboratrice de l'explorateur Jean-Baptiste Charcot[4],[5],[6]. Ce dernier vient régulièrement se reposer au château de Montaure (Eure) où habite Marthe Emmanuel. À sa mort en 1936, elle devient sa biographe à travers trois ouvrages reprenant ses lettres et ses carnets de bord[7],[8]. En 1956, elle soutient son doctorat, d'histoire de la géographie, « La France et l'exploration polaire. De Verrazano à La Pérouse, 1523-1788 », à l'université de Paris[9].
Elle est secrétaire de rédaction du Bulletin de l'Association des Géographes Français, de Mémoires et Documents puis bibliothécaire de la Société de géographie de 1926 à 1936[10].
Elle consacre d'abord ses écrits à plusieurs biographies, en premier Jean-Baptiste Charcot, éclairant aussi bien ses contributions à la science que la personnalité de l'explorateur[12]. Elle se consacre ensuite à d'autres explorateurs, comme Robert Scott[13].
Sa thèse fait remonter le premier explorateur polaire à Pythéas, puis retrace les différentes expéditions celtes et vikings, la découverte puis redécouverte du Cap Horn, mentionnant des explorateurs moins connus comme Jean-François Regnard en Laponie en 1861 ou celui de Pierre Louis Maupertuisau cercle polaire arctique en Finlande[14],[15]. Alors que les expéditions anglaises et allemandes sont bien connues, la thèse vient compléter le volet français. La recherche s'appuie sur des archives et des textes historiques, produisant un état de l'art complet de référence sur l'Arctique et l’Antarctique[16],[17].
Hommage et distinctions
Prix Montyon de l'Académie Française et prix Conrad Malte-Brun de la Société de Géographie en 1944 pour Charcot, navigateur polaire[18],[3].
Marthe Emmanuel, Le Canada, Paris, Centre national de la recherche scientifique
Articles
Marthe Emmanuel, « Vocations enfantines : Jean Charcot », L'Information Géographique, vol. 10, no 3, , p. 118–119 (DOI10.3406/ingeo.1946.5178, lire en ligne, consulté le )
Marthe Emmanuel, « A propos des rivalités antarctiques : la conquête du Pôle Sud », L'Information Géographique, vol. 11, no 4, , p. 135–138 (DOI10.3406/ingeo.1947.5282, lire en ligne, consulté le )
Marthe Emmanuel, « La « Saga » antarctique et la Terre Adélie. I. — Historique des expéditions passées », L'Information Géographique, vol. 15, no 3, , p. 100–104 (DOI10.3406/ingeo.1951.1072, lire en ligne, consulté le )
↑ ab et cGérard Joly, Dictionnaire biographique de géographes français du XXème siècle aujourd'hui disparus, PRODIG, coll. « Grafigéo », (ISBN978-2-901560-83-8)
↑Dominique Le Brun, Arctique - L'histoire secrète, (ISBN2258151813)
↑Marcel Trudel, « EMMANUEL, Marthe, docteur de l’Université de Paris, La France et l’exploration polaire. De Verrazano à La Pérouse, 1523-1788. Paris, Nouvelles Éditions latines, 1959. 396 - [2] p. 23 cm. Cartes, ill. », Revue d'histoire de l'Amérique française, vol. 13, no 4, , p. 576–579 (ISSN0035-2357 et 1492-1383, DOI10.7202/302011ar, lire en ligne, consulté le )
↑Philippe Pinchemel, « Marthe Emmanuel : Tel fut Charcot, un volume in 8, 1967, (Préface de Paul-Émile Victor) », Hommes et Terres du Nord, vol. 1, no 1, , p. 92–92 (lire en ligne, consulté le )
↑« Emmanuel (Marthe), Scott. Le héros du Pôle Sud », L'Information Géographique, vol. 11, no 3, , p. 125–125 (lire en ligne, consulté le )
↑Charles-Pierre Péguy, « Marthe Emmanuel. — La France et l'Exploration polaire. », Norois, vol. 28, no 1, , p. 472–473 (lire en ligne, consulté le )
↑(da) Børge Fristrup, « Marthe Emmanuel: La France et l'exploration polaire. Nouvelles Editions Latines. Paris 1959. 14 X 23 cm. 396 sider. », Geografisk Tidsskrift, no 59, (lire en ligne)
↑Jean-Paul Faivre, « Marthe Emmanuel. — La France et l'exploration polaire. I. De Verrazano à la Pêrouse », Outre-Mers. Revue d'histoire, vol. 47, no 167, , p. 291–292 (lire en ligne, consulté le )
↑Jacqueline Beaujeu-Garnier, « Emmanuel (Marthe), La France et l'exploration polaire, 1959 », L'Information Géographique, vol. 24, no 5, , p. 230–230 (lire en ligne, consulté le )
↑Pierre Jullien, « Albatros et explorateurs en Terres australes et antarctiques », Le Monde, , p. 21
↑B.R, « Contre toute attente, l'explorateur Jean-Baptiste Charcot avait des attaches dans la commune. », Paris-Normandie,
Annexes
Bibliographie
Gérard Joly, Dictionnaire biographique de géographes français du XXème siècle aujourd'hui disparus, PRODIG, coll. « Grafigéo », (ISBN978-2-901560-83-8).
Voir aussi
Marie-Claire Robic (1946-) géographe française spécialiste d'épistémologie de la géographie
Patricia Ortúzar, géographe argentine spécialisée dans les milieux polaires.