Marie-Denise Villers, dite « Nisa Lemoine » ou « Nissa Villers », née Marie-Denise Lemoine en 1774 à Paris où elle est morte le est une peintrefrançaise.
En 1794, elle épouse l’étudiant en architecture Michel-Jean-Maximilien Villers. Elle expose trois œuvres au Salon de l’an VII (1799) en tant qu'élève de Girodet[4]. Elle fréquente également les ateliers du baron Gérard et de Jacques-Louis David. Au nombre de ses œuvres présentées au Salon de 1799, on trouve un Portrait d’une femme peintre, auquel est attribué un prix d’encouragement de 1 500 francs, et que certains historiens de l'art ont parfois considéré comme un autoportrait[3].
Elle expose au Salon de 1801 une Étude d’une jeune femme assise à la fenêtre, suivie, en 1802, par un tableau de genre, Un enfant dans son berceau, entraîné par les eaux de l’inondation du mois de Nivôse an X. Sa dernière œuvre connue est un Portrait de la duchesse d’Angoulême, exposé en 1814[3].
Postérité
Cette artiste, surtout connue pour ses portraits néo-classiques, tombe alors dans l’oubli jusqu'à sa mort. Sa redécouverte ne date que de la fin du XIXe siècle.
Au printemps 2021, son Portrait présumé de Madame Sostras laçant son chausson est choisi pour l'affiche de l'exposition « Peintres femmes, 1780-1830 » présentée au musée du Luxembourg à Paris[8].
Un enfant dans son berceau, entraîné par les eaux de l'inondation du mois de nivôse an X (1810), Moscou, Arkhangelskoïe. Réplique réduite du tableau présenté au Salon de 1802.
Une étude de femme d’après nature ou Portrait présumé de Madame Soustras laçant son chausson[8] (1802), Paris, musée du Louvre.
↑ ab et cSusan L. Siegfried, « The Visual Culture of Fashion and the Classical Ideal in Post-Revolutionary France: Art Bulletin », Art Bulletin, vol. 97, no 1, , p. 77–99 (DOI10.1080/00043079.2014.943619, lire en ligne, consulté le )
↑Jean-François Heim, Claire Béraud et Philippe Heim, Les Salons de peinture de la Révolution française : 1789-1799, Paris, Centre d'art contemporain, 1989, p. 385.
↑(en) Bridget Quinn, Broad strokes: 15 women who made art and made history (in that order), San Francisco, Chronicle Books, 2017, p. 57 (lire en ligne).
↑La Femme artiste : d'Élisabeth Vigée-Lebrun à Rosa Bonheur, [catalogue d'exposition], Mont-de-Marsan, Musée Despiau-Wlérick et Dubalen, 1981, p. 32.
↑Le Mercure de France, 18 février 1815, p. 306 [lire en ligne] : « On voit depuis quelques jours au salon un portrait en buste de madame la duchesse d'Angoulême, peint par madame Villers dont les ouvrages se sont toujours fait remarquer par une exécutiou gracieuse. On reconnaît à la vérité dans celui-ci les traces d'un pinceau féminin, c'est-à-dire, une touche trop fondue et un peu timide; on pourrait encore reprocher à l'artiste quelques demi-teintes un peu ternes, et de l'incertitude dans la direction de la lumière qui éclaire la figure sur un fond de ciel du bleu le plus clair; mais on s'arrête peu à ces légères imperfections, lorsque l'on considère que ce nouveau portrait de madame la duchesse d'Angoulême est le plus agréable et le plus ressemblant de ceux pour lesquels S. A. R. a bien voulu accorder des séances. »
Annexes
Bibliographie
Carole Blumenfeld, Je déclare vivre de mon art : Dans l’atelier des sœurs Lemoine et Chaudet (catalogue d'exposition), Editions Gourcuff Gradenigo, , 184 p. (ISBN978-2-35340-387-5) — Catalogue de l'exposition consacrée aux sœurs Lemoine (Marie-Victoire Lemoine, Marie-Élisabeth Gabiou, Marie-Catherine Lemoine et Marie-Denise Villers) ainsi que leur cousine Jeanne-Élisabeth Chaudet à Grasse au musée Jean-Honoré Fragonard (collection Hélène et Jean-François Costa), du 10 juin au 8 octobre 2023
(en) Linda Nochlin, « Mme Villers », in : Ann Sutherland Harris et Linda Nochlin, Women artists 1550-1950, [catalogue d'exposition], Los Angeles County Museum of art, New York, A. A. Knopf, 1976, pp. 206-207.
Margaret A. Oppenheimer, « Nisa Villers, née Lemoine, 1774-1821 », Gazette des Beaux-Arts, vol. 127, no 1527, , p. 167-180.