Certains ont ajouté à ces critères, d'autres critères de mixité, par exemple pour B. Hollingshead[1] :
la classe d'âge (dans le passé les mariages arrangés réunissant des époux d'âges différents étaient fréquents)
la classe sociale (des sociologues comme A. Girard introduisant dans la notion de « distance sociale » (facteur selon lui d'homogamie ou d'hétérogamie selon les cas), des critères de distance géographique, de milieu socio-professionnel, culturels (niveau d'instruction...) et d'appartenance ou de pratique religieuses. D'autres ajoutent la dimension des « idéologies politiques »[1].
Concepts et enjeux
De manière grossièrement résumée, le mariage non-mixte relève de l'endogamie (« épouser du semblable », au risque de la consanguinité, éventuellement incestueuse) alors que le mariage mixte relève de l'exogamie (« épouser du différent »).
Il était autrefois exceptionnel dans une grande partie du monde, mais il tend à devenir de plus en plus fréquent au XXe siècle, notamment dans les communautés catholiques, juives et protestantes en ce qui concerne la mixité religieuse (l'homogamie religieuse diminue, et le nombre de conjoint se déclarant sans religion augmente)[1].
Le mariage mixte est l'un des facteurs de brassage interethnique, notamment en milieu urbain[2], et un facteur possibles de mobilité géographique et sociale[3] et souvent l'occasion d'une ascension sociale pour l'un des conjoints[1], mais il doit dépasser certains stéréotypes, préjugés voire fantasmes[4].
Cette notion de mixité désigne aussi des couples non-mariés (que l'on définira comme plus ou moins "mixtes" selon les mêmes critères).
↑ abc et dDoris Bensimon et Françoise Lautman, « Quelques aspects théoriques des recherches concernant les mariages mixtes [Some theorical aspects of research about mixed marriages] », Collection IDERIC, vol. 4, no 1, , p. 17–39 (DOI10.3406/ethni.1974.882, lire en ligne, consulté le )
↑Don F (2014). Brassages interethniques en milieu urbain en Côte d’Ivoire: quelles réalités à Abidjan?. Identité, altérité et représentations, 65.
↑Jacques Dupâquier, « Une enquête sur la mobilite géographique et sociale en France aux 19e et 20e siecles », Vingtième Siècle. Revue d'histoire, vol. 2, no 1, , p. 109–113 (DOI10.3406/xxs.1984.2991, lire en ligne, consulté le )
↑Dominique Krzywkowski et Élian Djaoui, « Mariages mixtes, sexualité, préjugés [Mixed marriages, sexuality, prejudice] », Collection IDERIC, vol. 4, no 1, , p. 117–134 (DOI10.3406/ethni.1974.887, lire en ligne, consulté le )
Bozon M (1991). Choix du conjoint et reproduction sociale. Centre National de Documentation Pédagogique (lien).
Jahan S (2006). Le mariage mixte au XVIIIe siècle. Annales de Bretagne et des Pays de l’Ouest. Anjou. Maine. Poitou-Charente. Touraine, (113-1), 53-70.
Le Bail, H. (2012). 7. Femmes chinoises et migration de mariage en Asie. Le cas des mariages arrangés sino-japonais. In Chinoises au XXIe siècle (p. 139-156). La Découverte résumé).
Claude Liauzu, « Guerre des Sabines et tabou du métissage : les mariages mixtes de l’Algérie coloniale à l’immigration en France », Les cahiers du CEDREF [En ligne], 8-9 | 2000, mis en ligne le , consulté le . URL : http://cedref.revues.org/207