Marcelle Georgine Kellermann (20 avril 1919, Beckenried - 6 juin 2015[1]) est une enseignante française, pionnière de l'enseignement du français pour les écoles primaires au Royaume-Uni, et membre de la Résistance française pendant la Seconde Guerre mondiale.
Biographie
Marcelle Georgine Loebell est née à Beckenried[2] le 20 avril 1919. Ses parents Henri Loebell et Rose Camille Bourguignon se sont mariés le 26 mars 1918 à Zurich, légitimant leur fille aînée Suzanne, née à Paris le 2 mars 1915[3]. Lui est docteur en chimie, originaire de Iași (Roumanie)[4], francophile depuis l'enfance et installé à Aubervilliers à partir de 1912 après un début de carrière comme directeur d'usines en Allemagne[5]. Il rencontre Rose Camille Bourguignon, originaire de Pontarlier (Doubs), au tout début de la guerre.
Dans les années 1930, la famille Loebell est domiciliée à Levallois-Perret, rue de Villiers. Henri et Marcelle sont naturalisés français par décret le 19 juin 1928[6]. Le père est alors directeur d'une entreprise d'achat en gros d'articles de mercerie et bonneterie, dont le siège est à Paris[5].
La famille Loebell se réfugie à Clermont-Ferrand lors du début de la Seconde Guerre mondiale. La mère, Rose Camille Bourguignon y meurt le 12 août 1940[7]. Marcelle Loebell étudie au début de la guerre à l'université de Clermont-Ferrand, avant de rejoindre la résistance en 1942.
Elle épouse Walter Kellermann (1915-2012), chimiste[8], rencontré à Paris[9]. Le couple s'installe au Royaume-Uni, où Walter Kellerman est universitaire. Ils ont eu un fils et deux filles, dont l'une est l'actrice Barbara Kellerman.
Carrière dans l'enseignement
Marcelle Kellermann enseigne le français à Leeds et au collège de Bingley dans le Yorkshire[10]. Elle est considérée comme une « pionnière de l'enseignement du français aux enfants du primaire »[11] en Grande-Bretagne.
Publications
Elle publie plusieurs articles et ouvrages sur ses expériences d'enseignement des langues étrangères :
Two Experiments on language teaching in primary schools in Leeds, 1964[12] ;
"Expériences britanniques", in Le Français dans le monde, 1966 ;
The Forgotten Third Skill: Reading a Foreign Language, 1981[13].
A la fin de sa vie, elle écrit deux libres relatant son vécu de la Seconde Guerre mondiale.
A Packhorse Called Rachel, 2007 ;
The Interpreter, 2014, résultat de ses recherches sur les activités d'un officier nazi, "Frank von Heugen", qui a utilisé ses compétences linguistiques pour devenir un informateur allié[14].
↑Archives départementales des Hauts-de-Seine, recensement de population de 1931, rue Villiers, consultable en ligne.
↑Archives de Paris, registre des naissances du 18e arrondissement.
↑Henri Loebel a été naturalisé citoyen allemand comme son père, commerçant. En décembre 1923, il fait les démarches pour être déchu de sa nationalité allemande et prendre la nationalité roumaine.
↑ a et bArchives nationales, dossier de naturalisation d'Henri Loebel et de Marcelle Loebel (numéro 58061 X 28), cote BB/11/10876.
↑Archives nationales, décret de naturalisation du 19 juin 1928, consultable en ligne.
↑La transcription de l'acte de décès précise qu'elle est « réfugiée de guerre ». Archives départementales des Hauts-de-Seine, registre des décès de Levallois-Perret, 1941, consultable en ligne.