Marcel Anselme

Marcel Anselme
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Nationalité
Activités

Marcel Anselme, né le à Jallieu et mort le à Bron, est un artiste peintre et graveur français.

Biographie

Formation et influences

Très tôt, Marcel Anselme montra une aptitude pour le dessin. Les objets du quotidien de la maison, son frère, les voisins de la famille devinrent autant de sujets où il montra sa dextérité à reproduire et la précision de son trait. Adulte, il devint photograveur dans un atelier de Bourgoin-Jallieu (Isère), dessinant notamment pour la confection de carrés de soie pour des maisons de haute couture parisiennes.

En marge de son activité professionnelle, dès 1948, avec l’objectif de se perfectionner, il fréquenta des ateliers de peinture où des maîtres lui apprirent les techniques picturales académiques. Il travailla successivement dans l’atelier de Léon Garraud (1877 - 1961), lui-même élève de François Guiguet et dans la lignée de François Auguste Ravier), puis avec Marie-Louise Degrabriel (1900 - 1964), tous peintres emblématiques de la célèbre "Ecole Lyonnaise ". C'est là qu'il acquit une technique picturale directement inspirée des peintres vénitiens du XVe siècle. Il travailla aussi avec Joseph Belloni (1898 - 1964), sculpteur lyonnais de Fourvière (Lyon).

Durant toutes ces années, il se documenta sur les artistes de la Renaissance italienne, mais aussi sur ceux de l’ école flamande du XVIIe siècle tout autant que sur les peintres français du XIXe siècle qu’il affectionnait tout particulièrement et qui vont l’inspirer dans ses portraits et compositions futurs. Citons notamment Albrecht Dürer, Johannes Vermeer, Pieter Brueghel l'Ancien, Raphaël, Léonard de Vinci, Eugène Delacroix et tant d’autres… Il a beaucoup travaillé dans les musées (et notamment au musée du Louvre), à copier inlassablement les grands maîtres afin de s’imprégner et percer les secrets de leurs techniques et comprendre leur univers pour peaufiner le sien.

En 1957, il s’installe dans son atelier de l’Oiselet à Bourgoin-Jallieu, atelier qu’il ne quittera plus. C’est là qu’il a construit son œuvre, en retrait des galeries élitistes et des courants picturaux en vogue dans les milieux artistiques d’alors, préférant se consacrer entièrement à son art et à ses recherches sur la lumière dans la peinture.

Carrière

Autoportrait de Marcel Anselme

Marcel Anselme est un artiste complet, infatigable explorateur de plusieurs techniques picturales.

Son dessin précis savait capter l’expression juste d’un visage, le rayon de lumière sur un cuivre ou la position d’un corps nu s’offrant au regard du spectateur. Souvent rehaussés d’une pointe de pastel ou d’aquarelle, il a su magnifier ses modèles pour les inscrire dans la beauté d’une Vénus de Sandro Botticelli.

Ses toiles à la peinture à l’huile, souvent de grande taille, expriment son affection pour les paysages, les scènes et cérémonies familiales sans toutefois dédaigner des scènes plus intimes où sa famille fut un inépuisable sujet d’inspiration. A travers ses personnages souvent méditerranéens, il savait capter l’expression d’un regard, d’un sourire, d’un sentiment car il se plaisait à montrer la vie des gens du peuple qu’il magnifiait au travers de leur visage ridé, marqué par la douleur ou les épreuves du temps, au travers d’un geste quotidien nous donnant la clé d’un message philosophique ou encore nous présentant l’expression d’un état d’âme.

Marcel Anselme fut également graveur sur plaque de cuivre (taille douce). Par ses œuvres gravées, il a montré son habileté dans le dessin, la précision millimétrée des sillons du burin sur la plaque où nulle erreur n’est autorisée, sa puissance évocatrice dans ses compositions gravées (portraits, paysages, scènes de vie intérieure…). Par là, il s’impose dans sa filiation à Rembrandt, un autre graveur de génie.

Il fut également un expert reconnu pour ses connaissances de l'œuvre de Léonard de Vinci. Son érudition le mena à procéder à une expertise de la "Léda" réalisée par le grand maître, tableau découvert par le collectionneur et consul de Chypre à Lyon, Nicos DHIKHEOS. De là, à partir de 1963 et durant plus de 13 ans, il devint le portraitiste officiel et ami personnel de Monseigneur Makarios III, archevêque et président de la République de Chypre et ce jusqu’à sa disparition en 1976. Lors de très nombreux séjours dans l’île, il fera sur commande, outre les portraits du chef de l'état (notamment celui de son portrait officiel en tenue d'apparat), tous les portraits des archevêques qui ont dirigé l’église orthodoxe avant MAKARIOS III, constituant ainsi pour le pays une collection de 17 portraits toujours visibles à la pinacothèque du palais épiscopal de Nicosie.

Par ailleurs, il a effectué des portraits de commande et notamment de quelques célébrités telles Paul Claudel (visible au musée de Bourgoin-Jallieu), Konstantinos Caramenlis (ancien premier ministre de Grèce), des capitaines d’industrie, des personnalités politiques, scientifiques, religieuses ou encore des magistrats lyonnais.

Lumichromographie

« Je considère que la peinture se fait avec trois choses : un essentiel de structure donné par le dessin, la couleur et la lumière. De ces éléments qui s'interfèrent on doit obtenir une ambiance vraisemblable permettant de créer une émotion artistique. Les différents messages de mes œuvres peuvent être exprimés soit par la composition, le dessin, la couleur, la lumière ou par l'ensemble ou partie de ces éléments en fonction de ma démarche et de sa meilleure définition. »

À la suite de ses recherches picturales, Marcel Anselme écrira d’ailleurs un traité de peinture nommé Lumichromographie (couleur et dessin subordonnés à la lumière) dans lequel il montre la puissance de la représentation de la lumière et son interaction avec le sujet peint. Voici ce qu'il en dit : « Cette forme d'expression picturale fait appel à deux techniques : la première dite en superposition (des maîtres anciens) et celle en juxtaposition (des impressionnistes). La première permet d'obtenir les gammes sourdes et transparentes du clair-obscur et constitue l'essentiel du travail de l'ombre. La seconde sert à rajouter toutes les parties denses et opaques de la lumière. La réunion de ces deux procédés permet d'étendre le registre des possibilités picturales, du côté de l'ombre grâce à la superposition, du côté de la lumière grâce à la juxtaposition. Le résultat montre des ombres plus foncées, plus puissantes et en même temps plus légères et plus transparentes opposées à des lumières plus claires et plus vives permettant entre ces deux extrêmes toute une suite de demi-teintes très vibrantes et très colorées. » La composition joue aussi un rôle important. « Je construis une peinture en m'efforçant de faire apparaître derrière le sujet un ou plusieurs sens ésotériques afin de lui donner une signification cosmique. Ce sens caché de la composition est traité de telle façon qu'il soit chargé de symboles qui restent volontairement indéfinis dans une ambiguïté qui laisse au spectateur la faculté de préciser lui-même la raison du tableau en accord avec ses propres préoccupations. »

Thèmes

Marcel Anselme a exposé ses œuvres dans de nombreux salons de peinture d’abord localement, puis, la notoriété arrivant, il présentera ses œuvres dans des salons régionaux (salon des peintres lyonnais), nationaux (Salon des artistes français, Salon des indépendants, salon du 10 au 15[Quoi ?], salon de la société civile d’art moderne) et internationaux. Il fut exposé à Paris, Londres, Québec,  Amsterdam, Athènes, Nicosie.

L’œuvre personnelle de Marcel Anselme montre la complexité artistique du peintre. D’abord, durant les années soixante, dans la lignée de l’école lyonnaise et de la Renaissance, il exprime toute la grâce et la finesse de sa peinture intimiste et aimante au travers de nombreuses scènes familiales. Par la suite, au cours des années soixante-dix, il va s’en écarter pour créer des compositions puissantes de forme classique et oniriques où le symbole prend toute sa place, tout en laissant une très large part à la lumière, nimbant ses personnages d’une intense clarté comme emprisonnés dans des tourbillons d’une lumière originelle, ses fameuses spirales cosmiques. Le classicisme de la composition, le choix du thème de chaque tableau s’efface vite pour devenir porteur d’un message puissant, ésotérique et universel. Ses portraits ont su capter la flamme intérieure qui brille dans chacun des personnages qui vit sur la toile. Visionnaire, philosophe, romantique, lanceur d’alerte, il l’a été au travers de toutes ses compositions picturales annonciatrices de notre société actuelle. Vers la fin des années soixante-dix et le début des années quatre-vingt, peu avant sa disparition, ce passionné de photographie argentique a inscrit son œuvre dans la représentation d’une nature qu’il jugeait fondamentale dans l’existence de l’humanité. Il a ainsi travaillé sur la lumière à contre-jour, au travers des branches d’arbres décharnés la plupart du temps, comme si ces êtres de la nature porteurs de mémoire étaient des êtres humains vieillissants avant de devenir des êtres de lumières au moment de leur disparition.

La vision du créateur emporte le spectateur dans un univers captivant mêlant son ressenti avec celui de l’artiste pour décrypter le message universel emprisonné au cœur de ses toiles oniriques, inscrit dans un dessin précis, transcendé entre les harmonieuses touches de couleur que délivre une palette riche et lumineuse, transporté au sein de spirales de lumière.

« Marcel Anselme est portraitiste, ce qui n'est pas le genre le plus facile, car la tricherie n'y peut y trouver son compte. »

— Pierre L'Oiselet

Expositions

Il expose :

Œuvres dans les collections publiques

Des œuvres de Marcel Anselme sont conservées la pinacothèque et au palais archiépiscopal de Nicosie.

  • Portrait de Makarios III, archevêque, président de la république de Chypre, 1963.
  • Portrait de Makarios III, 1972.

Le Musée de Bourgoin-Jallieu conserve

  • Portrait de Robert Mermoz, HST, 1964
  • Nature morte à la Langouste, HST, 1963
  • Portraits de Robert Mermoz, dessins, vers 1955 et vers 1964
  • Portrait de Paul Claudel

Récompenses

  • Médaille du Salon amis des arts, Bourgoin, 1953 (Portrait de jeune femme)
  • Diplôme d'honneur du Grand Prix de Paris (1961)
  • Prix d'honneur au grand prix de Paris, 1962, (La lecture)

Notes et références

Annexes

Bibliographie

  • Hubert Thiolier, Ravier et les peintres lyonnais (1984) et Peintres lyonnais intimistes (1987).
  • Rétrospective Marcel Anselme, Maison Ravier, Morestel (Isère 38), Imprimé à l’Imprimerie des Beaux-arts Tixier et Fils à Lyon.
  • Catalogue d’Exposition Marcel Anselme du au à la galerie Saint François, 24 rue Auguste-Comte, Lyon (2e).
  • La revue Moderne, Des Arts et de la Vie, .
  • La revue Moderne, Des Arts et de la Vie, .
  • La revue Moderne, Des Arts et de la Vie, , p. 3.
  • Le Dauphiné Libéré, mars 1981, dernière page.

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