Marc-Antoine de MalherbeMarc-Antoine de Malherbe
Marc-Antoine de Malherbe est né à Aix-en-Provence le et il est mort au château de Cadenet le . Fils du poète français François de Malherbe, il était réputé pour ses duels. BiographieOrigines familialesSon père, François de Malherbe, poète français né à Caen en 1555 est mort à Paris en 1628. Il combat dans les rangs de la Ligue et se marie à Aix-en-Provence où il s’installe. Protégé par Henri IV et Catherine de Médicis, il en reçoit des pensions en 1585. En 1605, partant pour Paris, il laisse sa femme à Aix avec leur fils Marc-Antoine. Premières querellesEn , à l'époque de la Fête-Dieu, Marc-Antoine se querelle avec un jeune officier, Paul de Fortia de Piles[1], futur beau-fils du baron Jean-Baptiste Covet de Marignane, et aurait traité Fortia, de néophyte et même de retaillon, entraînant Marc-Antoine dans des démêlés avec la justice. L'injure avait piqué au vif Fortia, sa famille d'origine espagnole, était selon les rumeurs aixoises, supposée d'origine hébraïque[2]. L'antijudaïsme s'exerçait sur la nouvelle aristocratie provençale, qualifiée de sang jaune, par la vieille noblesse d'épée. Or, il apparaît comme incontestable que la famille Fortia, dont l'origine catalane nourrissait la calomnie, ne comptait aucun Juif parmi ses aïeux, plusieurs des siens ayant été reçus dans l'Ordre de Malte[3]. Le premier président, Monsieur d’Oppède, rend un arrêt de prise de corps contre Marc-Antoine, mais François de Malherbe fait des démarches à Paris pour obtenir des inhibitions du Conseil pour ôter au parlement de Provence la connaissance de cette affaire. Duel et condamnationEn , Marc-Antoine tue en duel un bourgeois d’Aix, Raymond Audebert, et écrit à Monseigneur le Cardinal de Richelieu pour lui demander grâce. Mais il est décrété de prise de corps par le Parlement. Malherbe, qui était venu passer quelques mois à Aix à la même époque, emmène aussitôt avec lui son fils à Paris et l'envoie de là en Normandie pour le mettre à l’abri. Le , une sentence du sénéchal d’Aix le condamne à avoir la tête tranchée :
— Malherbe, lettre à Racan du Grâce et mortEn , Malherbe obtient des lettres de grâce pour Marc-Antoine, si bien qu’en 1627, celui-ci revient à Aix. En juin de la même année, Paul de Fortia de Piles, y épouse une fille de Jean-Baptiste de Covet, baron de Trets et de Marignane, conseiller et garde des sceaux du Parlement. À l’occasion de la fête donnée au château de Cadenet, Malherbe fils a avec Fortia de Piles une nouvelle affaire dans laquelle il est tué en duel par celui-ci, assisté de Gaspard de Covet, baron de Bormes, son beau-frère, fils de Jean-Baptiste Covet de Marignane, le [4]. Raymond Lebègue, membre de l’Institut, dans son recueil des lettres de Peiresc à Malherbe écrit [réf. nécessaire]: :
Le surlendemain le corps de Marc-Antoine est inhumé dans l'église des Pères Minimes à Aix-en-Provence. Malherbe, après avoir en 1624 eu recours à Louis XIII et Richelieu pour faire protéger son fils qui avait tué son adversaire en duel, écrit aux mêmes pour punir les coupables qui ont tué son fils en duel. Inconsolable, il ne survécut que quinze mois à son fils. Malherbe avait écrit peu auparavant son décès, une diatribe à un de ses amis d'Aix-en-Provence, fortement teintée de haine antijuive : « Le Judaïsme s'est étendu jusque sur la Seine. Il serait à souhaiter qu'il fût demeuré sur le Jourdain et que cette canaille ne fût point mêlée comme elle est parmi les gens de bien. Il n'y a remède. Ma cause est bonne ; je combattrai partout et vaincrai partout avec l'aide de Dieu, fut-ce dans Jérusalem et devant les douze lignées d'Israël[3]. » L'affaire ayant été dépaysée, c'est par arrêt du Parlement de Toulouse, en date du , que le sieur de Fortia de Piles fut condamné au paiement d'une somme de huit cents livres pour faire prier Dieu pour le repos de l'âme de Marc-Antoine de Malherbe, somme applicable à l'église où son corps avait été enseveli. Les pères minimes d'Aix-en-Provence furent mis en possession de ladite somme de huit cents livres, par un second arrêt du même Parlement, daté du [5]. Portée devant ce Parlement du Languedoc, l'affaire avait été réduite à une altercation où les torts furent partagés. Les lettres de PeirescLes lettres de Nicolas-Claude Fabri de Peiresc à son ami Malherbe et de celles de Malherbe, nous apprennent un certain nombre de choses sur les personnages et leurs réactions. Dans sa longue lettre d’Aix en Provence du , Peiresc informe en peu de mots son ami Malherbe que
Pas de commentaire ; il y a là un manque évident d’enthousiasme qui ne témoigne guère de rapports de qualité entre ces hommes. Dans cette même lettre, et nous sommes dix huit ans avant le drame, Nicolas Peiresc s’inquiète auprès de Malherbe de son fils Marc-Antoine, alors à Aix chez sa mère :
Malherbe ne tiendra aucun compte de cet avertissement. Marc-Antoine aura une vie houleuse et tuera donc un bourgeois d’Aix en 1624 avant que le drame ne le frappe lui-même, trois ans plus tard, le . Peiresc, qui assiste Madame Malherbe seule à Aix, très touché, écrira à Malherbe, deux jours plus tard, le , montra sa compassion en des termes chaleureux :
Dans la suite de cette lettre, Nicolas Peiresc rapporte les besoins de vengeance de madame Malherbe et essaie de contenir celle de son mari qui s’acharnera à obtenir vengeance (« l’apathie des stoïciens n’étant point en moi… ») :
André d’Astruc, avocat au Parlement de Provence, sera chargé par Malherbe d’assurer le procès contre les deux meurtriers, Covet et Piles. C’est ce même avocat qui avait été chargé de défendre Marc-Antoine quand celui-ci avait tué un bourgeois d’Aix en Provence. Du côté récidive, ce même Gaspard Covet avait été plus tôt impliqué dans une affaire de rapt. Mais les Covet sont puissants. Dans sa lettres à Scipion du Périer (), Malherbe écrit :
De plus l’archevêque d’Aix, Alphonse Louis Du Plessis de Richelieu, frère du cardinal-ministre, s’est toujours fait le protecteur des meurtriers de Marc-Antoine. Malherbe interviendra en vain auprès des hommes de confiance du cardinal de Richelieu pour qu’il fasse changer d’avis son frère l’archevêque. Sonnet de Malherbe « Sur la mort du fils de l'auteur »Que mon fils ait perdu sa dépouille mortelle, Notes et références
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