Née en 1877[2] dans une famille de la bourgeoisie juive, alliée par sa grand-mère paternelle, née Emden, à la famille Reinach mais minée par la mésalliance de son père avec une danseuse, Pauline Benda est la petite-fille de Sigmund Benda et la cousine germaine de l’écrivain Julien Benda.
Elle fait ses débuts au théâtre en 1902 sous le nom de Simone Le Bargy dans une pièce d'Henry Bernstein, dont elle créera plusieurs autres œuvres. Elle succède à Sarah Bernhardt dans le rôle de L'Aiglon d’Edmond Rostand puis participe à la création de Chantecler en 1910 dans le rôle de la Faisane[3].
Ayant adopté après son divorce le pseudonyme de Madame Simone, elle se remarie en 1909 avec l'écrivain Claude Casimir-Perier[2] (1880-1915), fils de l'ancien président de la République, Jean Casimir-Perier. Amie de nombreuses célébrités de son temps, elle reçoit à partir de cette époque les grandes personnalités littéraires de l'époque comme Charles Péguy ou encore Jean Cocteau au château de Trie-la-Ville.
Le fait le plus marquant de sa vie personnelle reste sa liaison brève et passionnée entamée le avec Alain-Fournier, qu’elle avait rencontré alors qu’il était secrétaire de son second mari. Alain-Fournier meurt à la tête de sa compagnie le , lors d'une reconnaissance dans les lignes allemandes, tandis que son mari Claude Casimir-Perier périt le sur le front de l'Aisne.
C’est en femme de lettres qu’elle continue sa très longue existence : membre du jury du prix Femina de 1935 à 1985, salon littéraire, amitiés et influences parisiennes, écriture de romans, mémoires (Grand prix de littérature de l’Académie en 1960).
Jean Cocteau écrit dans son Journal, le 2 décembre 1960 : « On demeure confondu par l'indifférence avec laquelle Simone accepte l'oubli total où est tombée sa vie d'actrice célèbre. C'était une femme de lettres, un bas-bleu qui s'était trompé de route. Et jamais ses livres ne remportent le succès qu'elle remportait sur les planches. » . Elle meurt en 1985[2].
Le Paradis terrestre (roman), Paris, Gallimard, 1939.
Québéfi (roman), Genève, éd. du Milieu du monde, 1943.
Emily Brontë (théâtre), Paris, Nagel, 1945.
Le Bal des ardents (roman), Paris, Plon, 1951.
L'Autre roman (souvenirs), Paris, Plon, 1954.
Sous de nouveaux soleils (souvenirs), Paris, Gallimard, 1957.
Ce qui restait à dire (souvenirs), Paris, Gallimard, 1967.
Mon nouveau testament (souvenirs), Paris, Gallimard, 1970.
Correspondance 1912-1914, avec Alain-Fournier, édité par Claude Sicard, Paris, Fayard, 1992.
Citations
« J’eusse refusé de naître à un monde où le mot « toujours », le seul qui satisfasse les cœurs exigeants, est menteur pour tout ce qui respire. »[réf. nécessaire]
Notes et références
↑Acte no 504 (vue 29/31), registre des naissances de l'année 1877 pour le 8e arrondissement, des Archives numérisées de la Ville de Paris (avec mention marginale du décès et des unions).
Michel Forrier, Madame Simone, éd. Le Croît vif, Paris, 2008 (ISBN978-2-916104-39-3)
Christophe-Luc Robin, Épisodes joyeux et tragiques d’une Parisienne dans le Sud-Ouest : Madame Simone entre la Gironde et les Pyrénées, actes du 69e colloque de la F.H.S.O. : Les écrivains en Aquitaine, Bulletin de la Société Historique et Archéologique du Périgord, tome CXLIV, 2e livraison 2017.