Le Maître du Saint-Sang ( Meester van het Heilig Bloed) est un peintreflamand à nom d'emprunt, originaire d'Anvers, et dont l'atelier était actif à Bruges dans le premier quart du XVIe siècle.
Comme tout maître anonyme, sa biographie est peu connue, sinon qu'il a installé son atelier à Bruges au début du XVIe siècle. Il produisait avec ses apprentis des oeuvres de dévotion pour la vente plutôt que sur commande contrairement à la plupart de ses contemporains.
L'influence de Quentin Metsys se retrouve notamment dans certains types de saintes et dans des figures quasi caricaturales masculines. Il semble avoir eu une prédilection pour les visages présentés de trois quarts, minces, aux nez droits et fins, les bouches menues, les mentons ronds chez les femmes, plus accusés chez les hommes. Les paupières sont baissées en demi-lune, ou fendues, montrant alors une pupille ronde et très noire. Les cheveux bruns légers et frisés ont des reflets roussâtres. Les mains prolongent l'avant-bras sans faire apparaître l'ossature du poignet. Leurs longs doigts sont parallèles ou légèrement fléchis sauf le petit doigt qui est assez souvent écarté des autres. Une fossette caractéristique apparaît sur le flanc du personnage du Christ Enfant à l'endroit où les doigts de sa Mère le touchent. Le dessin préparatoire au pinceau est souvent très visible, cernant de près les silhouettes. Le Maître du Saint-Sang s'est complu à situer ses sujets dans le cadre de bâtiments, alors de type nettement brugeois, ou dans des paysages arborés. Dès que l'on passe au deuxième ou au troisième plan, le travail se relâche complètement[1].
Œuvre
Le Maître du Saint-Sang est un primitif flamand qui peignit essentiellement des sujets religieux, hormis quelques représentations de Lucrèce. Selon Friedländer, l'absence des représentations des donateurs dans la plupart de ses triptyques suggère qu'ils n'ont pas été faits à la commission, mais ont été produits pour le marché libre, sans doute pour l'exportation. Il travailla peu pour les particuliers.
Deux de ses œuvres sont encore conservées dans leurs lieux d'origine, une Déposition ou Déploration, au musée du Saint-Sang à Bruges et une Glorification de la Vierge en l'église Saint-Jacques du même lieu.
Quelques œuvres
Maître du Saint-Sang, L'homme de douleurs ou Ecce homo, Musée de Flandre
Maître du Saint-Sang, Groeningemuseum Bruges, Madone avec les saintes Catherine et Barbe
Vierge à l'Enfant et les saintes Catherine et Barbe, triptyque dans son encadrement d'origine, sur les volets les donateurs, Jochim Christiaans et de sa seconde épouse Jossine Lamsins, accompagnés de leurs saints patrons. Le retable fermé présente une Annonciation en grisaille, Musée Groeninge, Bruges
L'Adoration des Mages, triptyque, flanqué sur les volets par le couple donateur et leurs saints patrons
L'Homme de douleurs ou Ecce homo, huile sur bois 80.9 x 63.2 cm, collection particulière (vente : Dorotheum, Vienne, ), présentée au Musée de Flandre pour l'exposition 2013 sur le maniérisme
Vierge à l'enfant, triptyque avec sainte Élisabeth de Hongrie dans le panneau gauche et un donateur à croix de Saint-André dans le panneau droit. Voir en ligne : [2]
Le Suicide de Lucrèce, panneau de chêne, deux planches, parqueté, 59 x 47 cm (en ligne : [3]
vol. IXb, Leyde 1973, p. 96-98, 118-120, 131, pl. 191-207
C. Van den Bergen-Pantens, « Une œuvre inédite du Maître du Saint-Sang », in: Handelingen van het Genootschap voor Geschiedenis, Société d'Émulation, CXIII, Bruges, 1976, pp. 230-246.
(nl) Dirk de Vos, « Triptiek met Madonna met Kind en de HH. Catharina en Barbara », in: Hans Memling, Brugge, 1994, p. 242-244, catalogue de l'exposition Hans Memling: vijf eeuwen werkelijkheid en fictie
(en) A. Woollett, The Master of the Holy Blood, in: Otto Naumann LTD Inaugural Exhibition of Old Master Paintings, New York, 1995, p. 21-26.
Notes et références
↑Notice de madame Vandenberghe-Pantens, avec son aimable autorisation.
↑Vassil, Français : Madonna with the saints Catherine and Barbara, by the Master of the Holy Blood, oil on panel, 1509-1529. Detail : the mystic marriage of Saint Catherine. Groeningemuseum., (lire en ligne)