Le Maître de 1499, ou Maître brugeois de 1499[1], ou encore pseudo-Perréal est un peintreanonyme de l'école des Primitifs flamands actif au tournant des XVe siècle et XVIe siècle entre Bruges et Gand. Il doit son nom de convention à la date de 1499 inscrite sur l'aile d'une des œuvres qui lui est attribuée.
Biographie
L'origine et la formation du Maître de 1499 ne sont pas connues. D'après Paul Eeckhout, il aurait pu naître vers 1440-1450[2].
Son œuvre
Le diptyque de 1499
Le nom de convention de « Maître de 1499 » provient d'un diptyque daté de 1499, réalisé pour le compte de Christiaan de Hondt, abbé de l'abbaye cistercienneTer Duijnen. L'œuvre se trouve actuellement au Musée royal des beaux-arts d'Anvers. L'aile gauche est une copie très précise de la Vierge dans une église de Jan van Eyck[3], qui est conservée à la Gemäldegalerie (Berlin) (numéro d'inventaire 678). L'aile droite présente le donateur agenouillé, Christiaan de Hondt. Les faces extérieures des panneaux, peints environ vingt ans plus tard d'un Portrait du donateur Robert de Clercq et un Christ Salvator Mundi (numéros d'inventaire 530 et 531), sont d'une autre main, non identifiée.
Le reste de son œuvre
Un certain nombre d'œuvres a également été attribué au Maître de 1499 sur la base de comparaisons et rapprochements stylistiques.
Un diptyque conservé à la Gemäldegalerie de Berlin représentant une Annonciation[5] est généralement tenu comme une copie tardive d'une œuvre perdue d'Hugo van der Goes[6],[7].
À partir du diptyque de Berlin lui ont également été attribuées une Sainte Famille avec un ange conservée au Musée royal des beaux-arts d'Anvers[8], une Marie couronnée avec l'Enfant et quatre saintes du Virginia Museum of Fine Arts de Richmond (Virginie)[9], ainsi qu'une Marie couronnée avec l'Enfant et un couple de donateurs du Musée du Louvre[10].
Le Christ bénissant de profil et autres attributions récentes
Le Maître de 1499 pourrait être l'auteur d'un Christ bénissant de profil qui serait inspiré d'un tableau perdu de Jan van Eyck, et dont il existe plusieurs versions. Parmi celles-ci, un portrait conservé à la Gemäldegalerie de Berlin[11], et découpé dans tableau autrefois bien plus large, est probablement de la propre main du maître, alors que les autres exemplaires sont plutôt tenus pour être des copies de suiveurs ou d'atelier[12].
D'un point de vue stylistique, le Maître de 1499 se situe dans la lignée du peintre Hugo van der Goes. Friedrich Winkler et Max Jakob Friedländer ont cru reconnaître des échos stylistiques de l'œuvre de Jean Perréal, tout particulièrement pour le groupe réuni à partir du diptyque de Berlin, ce qui explique pourquoi ils ont utilisé le nom de « pseudo-Perréal », actuellement tombé en désuétude[6].
Un témoin de la devotio moderna
Bien que le Maître de 1499 ne soit pas à la tête d'une œuvre majeure et originale, l'étude de ses tableaux et de son style[16] témoigne de l'évolution des peintres de son temps, à une époque où les tableaux de petits formats et les petits retables en deux parties comme le diptyque de 1499 se développent dans les Flandres pour les dévotions privées[17], dans le cadre d'une devotio moderna (ou « dévotion moderne »), nouvelle forme alors populaire de religiosité.
(nl) Liesbeth Daeninck, De Meester van 1499 : een kritische blik op het toegeschreven oeuvre, Scriptie Universiteit Gent, (lire en ligne)
Paul Eeckhout, « Les trois diptyques du Maître de 1499 », Bulletin des Musées royaux des beaux-arts de Belgique, Bruxelles, vol. 34/37, , p. 49-62 (ISSN0027-3856, résumé)
(nl) Paul Eeckhout, « De Meester van 1499 », dans Roger van Schoute et Brigitte de Patoul, De Vlaamse Primitieven, Louvain, Davidsfonds, (ISBN90-6152-867-4), p. 521-523
(de) Max Jakob Friedländer, Die altniederländische Malerei, vol. IV, Berlin, , p. 74-76, 134-136 (« Brügger Meister von 1499 »
(de) Irene Geismeier, Kunst der Reformationszeit (catalogue d'exposition tenue à l'Altes Museum de Berlin Est du au , Berlin Est, Henschelverlag Kunst und Gesellschaft, , 448 p. (ISBN3-88520-113-5)
(en) John Oliver Hand, Catherine Metzger et Ron Spronk, Prayers and portraits : unfolding the Netherlandish diptych (catalogue de l'exposition tenue à la National Gallery of Art, Washington D.C. du au , puis au Musée royal des beaux-arts d'Anvers du au ), Washington, National Gallery of Art/Yale University Press, , 24 p. (ISBN978-0-300-12155-1, lire en ligne)
(nl) Aquilin Janssens de Bisthoven, Anonieme Vlaamse Primitieven : Zuidnederlandse Meesters met noodnamen van de 15e en het begin van de 16e eeuw, Bruges, , p. 211-212
(de) Wolfgang Kermer, Studien zum Diptychon in der sakralen Malerei : von den Anfängen bis zur Mitte des sechzehnten Jahrhunderts: mit einem Katalog, Dusseldorf, , p. 173-177 (partie I) ; 153–154 (partie II) ; cat. no 156
(en) Friedländer 3.0 Database, Centre d'Étude des Primitifs flamands, « Master of 1499 », Royal Institute for Cultural Heritage, 2012-2016 (consulté le )