Ménétrier (métier)Sous l'Ancien régime, un ménétrier est un joueur de musique instrumentale travaillant essentiellement pour des occasions publiques et profanes. Il est dit aussi « joueur d'instruments » ou « maître joueur d'instruments ». Au Moyen Âge, on emploie plutôt le terme de ménestrel. StatutsÀ Paris, la plupart d'entre eux font partie d'une corporation ancienne, dite « corporation Saint-Julien des Ménétriers », appelée aussi Ménestrandise, en 1321 dont les statuts ont été confirmés le . La corporation possède son hôpital et sa chapelle Saint-Julien-des-Ménétriers. Comme dans toute corporation, on y distingue les apprentis et les maîtres, qui ont passé les épreuves de la maîtrise. À leur tête était le « roi des ménétriers » (certains furent assez célèbres, tels Guillaume Dumanoir ou Louis Constantin). Il y avait aussi des joueurs d'instruments indépendants, qui travaillaient hors de la corporation (notamment, les organistes des églises, les maîtres de clavecin, de flûte, etc. qui apprenaient leur instrument aux bourgeois et aux nobles). Après de multiples procès perdus qui lui avaient été intentés par Lulli, Les Vingt-Quatre Violons du Roi, les musiciens de l’opéra, les principaux compositeurs et les instrumentistes les plus en vue se produisant au concert spirituel, la corporation est supprimée en 1776[1]. EmploisLes ménétriers sont le plus souvent des joueurs de violon, de flûte, de hautbois, de musette, de vielle (pas à la création de la Ménestrandise), de trompette, de saqueboute. Beaucoup d'entre eux pouvaient jouer de plusieurs instruments (typiquement : hautbois et violon). En général, les ménétriers se font engager pour des circonstances particulières (fêtes, mariages, entrées royales, processions...), par des particuliers ou des institutions. Ils passent des contrats les uns avec les autres pour jouer ensemble, pour constituer des petits orchestres ou des "bandes". MusiqueLa musique jouée par les ménétriers n'a pas été imprimée, en général. Elle se transmettait par tradition orale, ou notée sommairement sur des feuilles ou des cahiers. Ses sources sont rarissimes et cette musique est donc majoritairement perdue. IconographieL'iconographie, en revanche, est plus abondante ; on les voit notamment sur des peintures ou des gravures qui montrent des processions, ou dans des "scènes de genre". Notes et références
BibliographieSur la corporation
Synthèses
Voir aussi |