Élève de Léon Cogniet, Giraud et Gérôme[1], Mélingue expose pour la première fois au Salon de 1861. Il fait partie de ces peintres académiques que la critique et le public ont délaissés[2]. À son époque, il jouit cependant d'une réputation d'estime, qui lui vaut des critiques encourageantes :
« Ce jeune peintre, débutant d'hier, et dont la puissance et la variété de conception annoncent un maître, s'affirme chaque année par de nouveaux progrès. »
Salon de 1875 et la légion d'honneur en 1880. Le Matin du 10 Thermidor, tableau représentant Maximilien de Robespierre blessé et allongé sur une table dans les locaux de l'Hôtel de ville de Paris fait grande impression sur le public du salon de 1877. Reproduit grâce à la photogravure, il devient un des éléments d'un regain de popularité du personnage de Robespierre qui mène à la création de la société des études robespierristes d'Albert Mathiez en 1907[3]. Une esquisse à l'huile du tableau se trouve au musée de la Révolution française.
Sélection d'œuvres
Dessins, aquarelles, pastels
N - D - Portrait en pied d'un homme ; Pierre noire et craie blanche sur vergé bleu ; S ; 57,5 × 28,7 cm (Musée d'art moderne et contemporain de Strasbourg n° inv : 55.001.0.103 )
Gravures, lithographies
1878 - Le Matin du 10 Thermidor An II, gravure, photogravure,
1885 - Étienne Marcel et le Dauphin Charles, gravure
1894 - Les députés du Tiers-État attendent sous la pluie devant l'hôtel des Menus Plaisirs, gravure, lithographie, de Goupil et Company Selman Hers Press ; New York, USA.
N - D - Le Matin du 10 Thermidor An II, photogravure ; Goupil et Cie Edtb H. Launette à Paris.
1870 - Cérès chez la vieille, localisation actuelle inconnue
1873 - Charles IX d'un des balcons du Louvre giboyant sur les pauvres huguenots ou Le , Le Havre, musée des Beaux-Arts
1874 - Messieurs du Tiers avant la séance royale du , Versailles, musée Lambinet, exposé au salon de 1874 : le marquis de Dreux-Brézé dialogue avec Bailly tandis que les députés du Tiers attendent sous la pluie devant la salle des Menus-Plaisirs
1875 - Henri III, forcé de quitter Paris, jure de n'y rentrer que par la brèche
1876 - Quatrième discours des Dames galantes de Brantôme, exposé au Salon de 1876, autrefois au musée des Beaux-Arts de Caen[4] (détruit en 1944)
1879 - Étienne Marcel, le prévôt des marchands et le Dauphin Charles (1358) ; [s.d.], 265 × 347 cm (insurrection populaire), (Achat de l'État pour le Musée du Luxembourg, attribution au musée d'Orsay n° inv : RF247
1879 - Le Maréchal de la Ferté s'empare de Belfort et réunit la ville à la France en 1654 ; 49 × 43 cm (Tableau de la salle d'honneur de l'hôtel de ville de Belfort - Esquisse au Musée d'histoire de Belfort)
1880 - Marat dans son lit, Vizille, musée de la Révolution française
1884 - Desgenettes s'inoculant la peste, localisation actuelle inconnue
1885 - Roustan
1885 - L'Exécution des Otages au siège de 1418, Armagnacs et Bourguignons, [s.d.], Dim ; H: × L: (Salle du Conseil ; Hôtel de Ville de Senlis, Oise)
1887 - La Reine et Don Sallustre (Ruy Blas, acte V scène III) ; en grisaille, [s.d.], 49 × 27 cm (vente France )
1887 - Don Sallustre …si vous ne signez point…, [s.d.], 40,5 × 29,5 cm (vente France )
N - D - Scène de bataille de la Guerre de Cent ans ; 33 × 55,5 cm (vente France )
N - D - Tête d'homme époque Louis XIII (don en 1922 au musée des beaux-arts de Rennes, provenant du Comte de Hamel n° inv : INV 22.25.29, œuvre disparue.
Illustrations
1891 - La fin de Satan, la Légende des siècles de Victor Hugo, format in-8° jésus + de 280 p. Edt Eugène Hugues rue Thérèze Paris 8 ill. de : Riou, V. Hugo, Chifflart, F. Frémier, L. Mouchot, Zier, Emile Bayard, Lucien Mélingue.
Sculptures
N - D - Buste de La Fontaine ; Sculpture bronze, patine médaille (vente Belgique )
Fortune critique
« M. Mélingue nous le [Roustan] fait voir couché en travers d'une porte […], à deux pas d'une chaise où l'on a déposé l'épée victorieuse et le petit chapeau. Il dort de ce sommeil à la fois bruyant et inquiet de l'homme qui se sent indispensable, et le sommeil vigilant de ce gros homme nous force de suite à réfléchir. Vraiment, se dit-on, la grandeur n'est-ce que cela ? Faut-il, pour qu'un héros chargé de gloire puisse reposer quelques instants, qu'un être vulgaire, mais dévoué, dorme en travers de son seuil ? Le sommeil inquiet de César dépend-il de la présence de Roustan à sa porte ? Voilà l'idée morale. Je ne sais si elle hantait le cerveau du peintre, quand il composait, dessinait et peignait sa curieuse étude ; mais la voilà telle qu'elle jaillit de son tableau, au moins pour le public intelligent qui raisonne et qui pense. Salon de 1885 »
↑Dictionnaire Bénézit, Dictionnaire critique et documentaire des peintres, sculpteurs, dessinateurs et graveurs de tous les temps et de tous les pays, vol. Maganza-Muller-Zschoppach, éditions Gründ, , 13440 p. (ISBN2-7000-3014-1), p. 462.
↑Christophe Marcheteau de Quinçay, Les Mélingue père et fils. Des vies d'artistes, Caen, Musée des Beaux-Arts de Caen, 2018, p. 48, fig. 96.
Bibliographie
Annie Jourdan, Robespierre, figure-réputation, Amsterdam, Rodopi, 1996, 236 p.
Christophe Marcheteau de Quinçay, Les Mélingue père et fils. Des vies d'artistes, coll. L'Œuvre en question n° 10, Caen, Musée des Beaux-Arts de Caen, 2018, 56 p.