Louise de La FayetteLouise de La Fayette
Louise de La Fayette devenue sœur, puis Mère Angélique.
Compléments Elle devient sœur Angélique du couvent de la Visitation en 1637 Louise Motier de La Fayette, née le à Vésigneux et morte le à Paris, est une aristocrate française du XVIIe siècle qui a été l'objet d'un amour platonique du roi Louis XIII. Elle devient sœur Angélique après son refus de devenir l'espionne du cardinal Richelieu. Par peur, elle « s’enfuit tout éperdue au couvent de la Visitation ; quelques instances que lui fît Louis XIII, elle ne voulut plus en sortir, et, sous le nom de sœur Angélique, y prit le voile, les uns disent le 19, les autres le 24 du mois de mai de l’année 1637 »[1]. BiographieElle naquit dans une famille de quatorze enfants, fille de Jean, comte de La Fayette, et de Marguerite de Bourbon-Busset, issue d'une ancienne branche bâtarde de la Maison de Bourbon et « cousine » du roi. C’est par sa grand-mère, Louise de Bourbon-Busset, dame d’honneur de la reine Anne d’Autriche, qu’elle fut introduite à la cour de France. Peu auparavant, le , à l'occasion des fêtes du Mardi gras, le roi Louis XIII, trentenaire marié beaucoup trop tôt, taciturne, prude, timide et pieux dont le mariage va à vau-l'eau et qui n'a toujours pas d'héritier, la remarque. Épris de la grande beauté, du charme, et de la douceur de cette jeune fille de 17 ans, il la convie deux mois plus tard à assister à une de ses chasses autour de son pavillon de Versailles, . Le cardinal de Richelieu, qui espérait détacher le roi de Marie de Hautefort, mit Louise de La Fayette au premier plan. Il espérait faire d’elle son espionne. Mais la jeune fille, qui aimait Louis XIII avec désintéressement, refusa. Richelieu résolut alors d’écarter Louise, au début de l’an 1636. Connaissant la droiture de Louise et usant de son prestige de cardinal (il est « prince de l'Église »), il l'incita à entrer en religion plutôt que faire tomber le roi (et elle-même) dans l'adultère. Cette dernière n’avait rien contre le projet, mais le roi redoutait la séparation. Finalement, Louise, toujours amoureuse de Louis, y renonça au début de l’été suivant. Une brutale invasion espagnole en Picardie détourna alors le roi de ses amours. Les troupes ennemies espéraient prendre la capitale d’assaut, mais Louis XIII réagit à temps pour les contrer. En novembre, les troupes de Philippe IV d'Espagne avaient quitté le royaume. Au retour, le roi eut pour Louise de La Fayette un regain d’intérêt qui dura jusqu’en janvier 1637. Le timide souverain la délaissa à nouveau pour Marie de Hautefort. Au début du printemps suivant, la douce Louise, préférant une vie monacale à une vie dans l'adultère, prit alors la décision définitive d’entrer au couvent. Le roi, qui lui était toujours attaché, ne cessait de faire différer la permission de quitter la cour et l’entrée de Louise au couvent. Elle renonça à son souhait initial, celui de devenir carmélite, pour entrer dans un ordre moins rigide, celui de la Visitation. Cependant le roi, en larmes, dut consentir à exaucer les vœux de celle qu'il aimait et le , Louise fit ses adieux à la famille royale. Elle aurait dit alors, enfreignant le protocole, qui interdit de désigner le roi par un pronom[réf. nécessaire], « Hélas, je ne le reverrai plus ! »[2]. Louise se retira au Couvent des Visitandines de Chaillot non loin de Paris. Cependant, Louis XIII vint plusieurs fois au parloir du couvent s’entretenir avec celle qui avait été sa chaste favorite. Madame de Motteville a prétendu[3] que c'est grâce à Louise que le roi se réconcilia avec son épouse, Anne d’Autriche. Elle ajoute [3] même que certains ont affirmé que c’est à la suite d'une visite du roi au parloir des visitandines, le , que le couple royal conçut le futur Louis XIV[4],[5]. Elle fera profession définitive au couvent de la rue Saint-Antoine en juillet 1638[6]. Devenue supérieure de sa communauté en 1657, Louise de La Fayette meurt le . ÉpilogueEn 1655, son frère, François Motier, comte de La Fayette, épouse Madeleine Pioche de La Vergne, une demoiselle d'honneur de la reine, dont la mère a épousé en secondes noces l'oncle du marquis de Sévigné. L'épouse dudit marquis, la marquise de Sévigné deviendra une grande amie de la comtesse de La Fayette. Toutes deux, peu ou prou "cousines", s'illustreront dans le domaine des lettres. Ajoutons que la marquise de Sévigné est la petite-fille de Jeanne Françoise Frémyot, baronne de Chantal, qui fonda en 1610 avec François de Sales, évêque de Genève, l'Ordre de la Visitation où entra en 1637... Louise de La Fayette. Unissant le domaine des lettres et celui de la spiritualité, l'Église avait canonisé François de Sales et le proclamera saint protecteur des journalistes. Références littérairesAlexandre Dumas, grand lecteur de Madame de Motteville, se détache pourtant de ce qu'elle affirme et prétend même que la visite à Mademoiselle de La Fayette n'était qu'« une des prérogatives attachées au titre de roi, de reine ou d'enfant de France » qui était « d'entrer dans tous les couvents et de converser librement avec les religieuses. » Et si, effectivement le romancier parle de Louise comme d'une « maîtresse », il ajoute : « On sait que les maîtresses du roi Louis XIII n’étaient que ses amies, et jamais les assiduités du chaste fils d’Henri IV et du chaste père de Louis XIV, monarques fort peu chastes tous deux, ne portèrent en aucune façon atteinte à la réputation de celles auxquelles elles s’adressaient »[7]. Notes et références
AnnexesArticles connexesLiens externes
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