Née dans une famille paysanne de l'Albigeois où l'on parle l'occitan, Louisa apprend le français à l'école primaire. Elle est élève à l'école normale d'institutrices d'Albi en 1904. Elle occupe, à partir de 1907, divers postes d'institutrice dans le Tarn, à Veilhes, Saint-Sernin-lès-Lavaur, Barre et Salvagnac, donne naissance à trois enfants, tous morts en bas âge. Elle divorce en 1912, est nommée professeure dans l'EPS d'Albi puis dans celui de Tulle, poste qu'elle occupe jusqu'à son retour dans le Tarn en 1930.
Poétesse
Dès 1928, elle commence à publier en français des contes et des essais régionalistes dans La Vie limousine. Peu après sa nomination à Albi, sa santé se détériore. Elle est atteinte de neuropathie amyloïde, maladie qui évolue lentement vers la cécité et la paralysie. Elle est contrainte de prendre une retraite anticipée en 1932 et s'installe dans son village natal. Suit une période d'intense activité littéraire bilingue, car elle décide alors d'étudier l'occitan[2] (qu'elle parlait mais ne savait pas écrire) d'abord avec Andriu-Jacme Boussac[3], puis à l'Escola Occitana avec Prosper Estieu, Antonin Perbosc et l'abbé Joseph Salvat[4]. Elle obtient deux prix de l'Académie des Jeux floraux et en 1937 le prix de poésie du Goéland[1] (journal littéraire) grâce à un recueil intitulé Airs villageois. Au début des années 1940 paraîtront ses premiers poèmes en occitan : Sorgas, Montségur, Fresca, Violonaire d’inferm. Devenue presque aveugle, elle dicte ses poèmes et ses lettres aux amis qui viennent la voir (Quelqu’un, le dernier poème est dicté à Mme Campan). Elle entretient une correspondance régulière avec Pascale Olivier de 1938 à 1944. Les lettres de Pascale Olivier à Louisa Paulin sont sur le site de la Médiathèque Pierre-Amalric d'Albi[5].
Louisa Paulin a sans doute initié l'écriture tardive de Lucien Naves, paysan du Ségala, habitant Sainte-Gemme, qu'elle avait rencontré en 1940.
Œuvres
Fragments d'une symphonie d'automne en Albigeois, Bordeaux, Les Éditions de la renaissance provinciale, 1936
Un CD audio contenant six poèmes de Louisa Paulin, dits en occitan par Marie-Odile Dumeaux, sur une musique de François Dumeaux : Cançon noviala – La palomba – Cançoneta – Lo cant del gal – L’aucèl salvatge – Lo nis
Bibliographie
Laurent Naves, « L’œuvre occitane de Louisa Paulin », in Lucien Naves, paysan du Ségala, Subervie, 1969, p. 49 sqq
Postérité
Son nom est donné à plusieurs rues, à deux collèges : l'un à Muret et l'autre à Réalmont et à une école maternelle à Lézat-sur-Lèze et une école primaire à Saint-Sulpice la Pointe dans le Tarn.
Notes et références
↑ a et b« Louisa Paulin, qui était pour ses juges et pour nous une inconnue, a bien voulu nous adresser avec sa photographie l'expression de sa grande joie. » in « Après le prix de poésie du Goéland », L'Ouest-Eclair, , 26 décembre 1937, p. 4 lire en ligne sur Gallica
↑« Je sais l'occitan d'instinct l'ayant parlé exclusivement jusqu'à l'âge de 7 ans. La langue d'Oc est une langue superbe, d'une richesse et d'une souplesse plus étonnantes. C'est la langue même de la poésie »
↑Albigeois, auteur de pièces de théâtre, journaliste, majoral du Félibrige
↑Un des créateurs de l'Escola Occitana, mainteneur des Jeux floraux, majoral du Félibrige