Vers 1510[1], il dut succéder à son père comme seigneur du Bois-Thibault[6]. Avant 1518[1], il avait acheté la terre seigneuriale du Hazay, située entre ses deux terres du Bois-Thibault et de Tessé, en Rennes-en-Grenouille[7] ; de même en 1531, il devait se rendre acquéreur du « lieu, domaine, terre et seigneurie » du Boullay, en la Chapelle-Moche[8]. En 1525, Louis du Bellay avait eu à rendre à Louis de Vendôme, alors seigneur de Lassay, son aveu pour les terres qu'il tenait de lui[9].
Louis du Bellay fait élever le bâtiment en forme d'équerre qui occupe toute la partie nord-ouest du château du Bois Thibault[10]. Il avait également fait restaurer à la même période la chapelle du Bois-Thibault.
Religieux
Parlementaire[11], en septembre 1535, à l'occasion de la réformation de l'Hôtel-Dieu de Paris, « Maistre Loys du Bellay, conseiller du roy en la court de parlement », avait été commis par la chambre des vacations pour assister les vicaires et réformateurs nouvellement nommés à la requête du procureur général du roi, et de plus « contraindre ou faire contraindre tous ceux qu'il appartiendra à garder, observer et entretenir les statuts et ordonnances » relatifs à cette réforme[12].
Le (n. s.), il est présent lors l'entrée à Paris de Charles-Quint, qui traversait alors la France. Tous les grands corps de l'Etat, et entr'autres le parlement, avaient été convoqués pour aller au devant du puissant monarque. Or « Maistre Loys du Bellay », se trouvait ce jour-là au nombre des conseillers qui devaient faire partie du cortège[11].
Louis du Bellay avait pour résidence à Paris[13], sans doute en sa qualité de chanoine, une maison sise au cloître Notre-Dame[14]. Le (n. s.), se sentant atteint du mal qui devait l'emporter quelques jours après, il fit ses dispositions testamentaires[15].
La mort
Louis de Bellay mourut trois jours après avoir dicté ce testament[16], le 4 janvier. Ses obsèques furent célébrées le lendemain en l'église Notre-Dame de Paris par son cousin Jean du Bellay, et son corps fut inhumé dans la chapelle Saint-Crépin de la même église, chapelle qui est devenue depuis celle des du Bellay[17].
On y voyait encore au XVIIIe siècle son tombeau, avec l'épitaphe suivante[18] :
« « Cy gist noble et vénérable personne messire Loys du Bellay, en son vivant conseiller du Roy nostre sire en sa court de parlement, et grand archidiacre et chanoine de céans, seigneur du Bois-Thibault, Chelles et Villequier, lequel a esté inhumé par Révérendissime cardinal du Bellay, évesque de Paris, le 5e jour de janvier 1541. — Priez Dieu pour luy ». Bibliothèque nationale de France, manuscrit fonds fr. 4613; épitaphes de l'église Notre-Dame : tombeau de René du Bellay. »
. Les héritiers de Louis du Bellay n'oublièrent[18] pas quelle prédilection le défunt avait témoignée dans les derniers temps de sa vie pour sa chapelle du Bois-Thibault : aussi voulurent-ils que son cœur au moins y reposât, enfermé dans un mausolée[19] On voyait au pied de ce mausolée, la figure d'un cœur. On lisait enfin dans le fond du mausolée en question l'inscription suivante :
« « Ici gît le cœur de haut et puissant Messire Louis du Bellay, abbé de Reuge, et grand archidiacre de Paris, fondateur de cette auguste et sainte église, qui fut consacrée par les Eminentissimes Cardinaux de Bourbon, évêque du Mans, et du Bellay, et par le Révérendissime évêque de Séez, dans laquelle fut érigée la paroisse du Bois-Thibault, avec droit de toutes fonctions curiales au chapelain, et de conserver le Très Saint Sacrement de l'autel. Priez Dieu de donner la paix éternelle à son àme ». »
.
Bréviaire et manuscrits
Louis du Bellay avait commandé[20] à un des meilleurs enlumineurs du temps un missel[21] destiné à celle-ci et orné en tête d'une superbe image coloriée le représentant lui-même en robe de conseiller au Parlement de Paris, présenté par saint Louis, son patron, à sainte Catherine qui était à la fois la patronne de sa mère, Catherine de Beaumont, et celle de la chapelle du Bois-Thibault. Le missel en question avait été achevé en 1531, comme nous l'apprend la légende inscrite au bas de l'image qui figure à son frontispice :
« « Ce présent livre a esté donné à la chapelle de Madame Sainte-Catherine par Noble et Discrète personne Monsieur Maistre Loys du Bellay, conseiller du Roy, nostre sire, en la court de Parlement, grand archidiacre de Paris, et seigneur du Bois-Thibault. Achevé l'an mil VcXXXI. Priez Dieu pour luy ». »
Bibliothèque nationale de France. Département des Manuscrits. Latin 907. Breviarium et Graduale ad usum Cenomanensem. Voir en ligne
↑Voir les qualifications qu'il prend dans son testament du .
↑D'après Moréri, dans sa généalogie des du Bellay.
↑A partir de 1512, il commence à recevoir en cette qualité quelques déclarations féodales ; celles-ci sont adressées à « noble et discret Me Loys du Bellay, archidiacre de Paris, conseiller du roy, seigneur des terres et seigneuries du Bois-Thibault, de Tessé et de Montohier. (Archives départementales de la Mayenne, fonds du Bois-Thibault, déclarations féodales.) »
↑Se qualifiant en cette occasion « archidiacre de Paris » et « conseiller au Parlement », il reconnut être « homme de foy lige » de ce seigneur « au regard de la seigneurie de Lassay, pour raison de ses terres et seigneuries du Bois-Thibault, de Tessé et du Hazay, avec leurs appartenances et dépendances, tant en domaines, fiefs, hommes, subjects, cens et debvoirs », desquelles chascune en particulier le dénombrement suit » : « et premier » son « manoir, chasteau et maison forte du Bois-Thibault » ; ensuite venait le « dénombrement des dites terres, fiefs et seigneuries de Tessé et du Hazay », et, « pour raison de toutes les dites choses, » il confessait « devoir chascun an à la recepte de Lassay au jour d'angevine, oultre la foy et hommage lige, 13 9 sols de taille et une livre de cire » ; et « le dit aveu en forme de livre relié couvert de cuir, escript sur du velin : la première ligne en grosses lettres dorées avec ses armes d'argent à la bande fuzelée de gueules et six fleurs de lys d'azur. ».
↑Cette résidence d'ailleurs mettait dans sa proximité non seulement la cathédrale où il exerçait toujours les fonctions d'archidiacre, mais l'Hôtel-Dieu dont la surveillance lui était confiée au point de vue de la réformation, et enfin le Palais de justice où l'appelait de temps à autre son office de conseiller clerc au Parlement.
↑Par devant Jean Borreau et Claude Borreau, « notaires jurés du roy en son chastelet de Paris ». Ceux-ci attestèrent que « noble et discrète personne Maistre Loys du Bellay, chanoine et archidiacre de Paris, conseiller du roy en sa court de Parlement, à présent gisant au lict malade en sa maison ou cloistre de l'église de Paris, toutesfois sain, de bon propos, manière et entendement», avait, entr'au- tres volontés suprêmes exprimées par lui, « confessé avoir donné à François du Bellay, fils émancipé de noble et puissant seigneur François du Bellay, seigneur du dit lieu, nepveu du dit sieur archidiacre, le dit sieur du Bellay son père à ce présent stipulant et acceptant pour le dit François du Bellay son dit fils émancipé,... c'est asçavoir tous les acquests et conquests du dit sieur archidiacre donataire, à la réserve de l'usufruict et jouissance d'iceulx par le dit archidiacre et donateur à luy réservés sa vie durant, pour en joyr par le dit François du Bellay le jeune, fils de son dit nepveu, et oultre tous les droits de propriété... ». Archives nationales, Y 87, fol. 312 vo.
↑Dans cette chapelle furent inhumés, après Louis du Bellay, René du Bellay, évêque du Mans, mort en 1546, et Eustache du Bellay, évêque de Paris, mort en 1568.
Adelstan de Beauchêne, Le Bois-Thibault : , Étude Historique & Archéologique, Laval, Imprimerie-Librairie Ve A. Goupil, (lire en ligne).
Manuscrit du XVIIe siècle« Histoire généalogique de la maison du Bellay, où les vies des plus illustres personnages de cette maison sont rapportées et quelques-uns de leurs portraicts representez en taille doulce » ... ; avec « la pluspart des généalogies des maisons alliées... » et « la veritable histoire du royaulme d'Ivetot..., le tout justifié tant par l'histoire que par chartes... », de Louis Trinquant est présent à la Bibliothèque Sainte-Geneviève, sous la côte Manuscrit 537 (Notice de l'ouvrage). Il s'agit d'une des sources principales de toutes les biographies de la famille du Bellay. Une copie de ce manuscrit est disponible à la Médiathèque Toussaint d'Angers, sous la côte Manuscrit 1191 (Notice de l'ouvrage).