Louis PichatLouis Pichat
Louis Pichat, né le à Paris (8e arrondissement)[2] et mort le à Tourrettes-sur-Loup (Alpes-Maritimes), est un haut fonctionnaire français. Il est le fils de l'académicien et vice-président du Conseil d'État Georges Pichat. Il est un cousin éloigné par sa mère, Suzanne Godot, de l'homme politique Alexandre Parodi et par sa grand-mère, Alice Gonnet, du violoncelliste André Gonnet. BiographieL'entre-deux-guerresSur les traces de son père, Louis Pichat entra au Conseil d'État en 1929, comme auditeur. Il fut d’abord affecté à la section des Travaux publics. Tout en exerçant ses fonctions de rapporteur à la section des Travaux publics, il occupa fin 1929 et jusqu’en 1931 les fonctions de chef adjoint du cabinet du sous-secrétaire d’État à l’Agriculture. Cette expérience sera pour lui l’occasion de publier plus tard une étude sur la défense du marché du blé qui fait référence[3], dans la Revue politique et parlementaire[4] dans laquelle il analyse notamment la loi du 10 juillet 1933. Louis Pichat se vit confier ensuite les mêmes fonctions auprès du ministre de la Défense nationale (1932), puis fut nommé secrétaire général de la Commission supérieure des assurances sociales (1934), et secrétaire général adjoint de l'exposition internationale (1937). En 1935, Louis Pichat fut nommé au cabinet du président du Conseil, ministre des Affaires étrangères, Pierre Laval, en tant qu'adjoint du chef de cabinet, Pierre Olivier de Sardan. Il s’intéressa aux colonies, et contribua alors une autre monographie à la Revue politique et parlementaire, sur l’outillage public de la France d’Outre-Mer[5]. Tandis que la guerre d’Espagne faisait rage, et que celle d’Éthiopie commençait, en 1936, Louis Pichat fut mis à la disposition du ministre des Affaires Etrangères pour exercer les fonctions de chargé de mission à la Résidence de Tunis et de conseiller juridique et de législation du protectorat[6]. L’armistice et l’occupationEn , ayant été remplacé dans ses fonctions à Tunis, Louis Pichat retrouva son corps d’origine, le Conseil d'État, lequel avait trouvé refuge à Royat. Il fut promu maître des requêtes au Conseil d'État[7]. De Royat, Louis Pichat gagna Vichy. En , le Président du Conseil, Pierre Laval, chef du gouvernement, et qui exerçait alors aussi les fonctions de ministre secrétaire d'État à l’Intérieur, signa un mouvement administratif portant sur plusieurs postes de l'administration centrale du ministère de l'Intérieur ainsi que de l’administration préfectorale. Louis Pichat, alors maître des requêtes au Conseil d'État, fut nommé au ministère de l'Intérieur, en tant que préfet hors-cadre, adjoint en cette qualité au secrétariat général pour l'administration [8],[9]. À la fin de la guerre, dans le contexte de l'épuration, Louis Pichat fut suspendu de ses fonctions (), puis révoqué du Conseil d'État le . La campagne d’AllemagneLouis Pichat servit pendant la campagne d’Allemagne ( au ) puis son occupation du ( au ). Il s'engagea d'abord à la 1re armée française, surnommée Rhin et Danube en raison de ses victoires remportées sur le Rhin et le Danube entre le 31 mars et le 26 avril 1945, qui venait de débarquer en Provence. Jean de Lattre de Tassigny, Commandant en chef de cette armée, à qui il fut présenté, accepta son engagement dans l’armée, s'étant préalablement assuré que rien de contraire à l’honneur ne lui ait été reproché pendant l’occupation et à condition qu'il abandonnât son uniforme d'intendant militaire pour celui de capitaine de l'infanterie[10]. Louis Pichat fut ensuite affecté dans un régiment d'infanterie de la 2e DIM (division d'infanterie marocaine) placée sous le commandement du général François de Linares depuis le . Celui-ci, à la fin des hostilités, le garda auprès de lui comme aide de camp. À sa démobilisation, Louis Pichat fut fait chevalier de la Légion d'honneur, après avoir reçu une citation à l'ordre de l'armée. Après la Deuxième Guerre mondialeUn pourvoi ayant été formé contre sa révocation, l'Assemblée plénière du Contentieux du Conseil d'État annula en 1953 la décision prise en 1944, réintégrant Louis Pichat à son rang de maitre des requêtes. Trois mois après, il fut promu conseiller d'État. Louis Pichat fut d’abord affecté à la section du Contentieux, où il passa sept ans. Rapporteur à la première sous-section, il accéda à la présidence de la 8e sous-section du Contentieux en 1958, jusqu’en 1960, année où il rejoint la section des Travaux publics. Jusqu'à sa retraite du Conseil d'État en 1972, Louis Pichat se partagea entre les travaux intérieurs au Palais Royal et les multiples tâches extérieures qui le sollicitaient, dont des activités dans près d’une vingtaine d'organismes publics, dont il assuma souvent la présidence, notamment :
Ayant pris sa retraite du Conseil d’État en 1972, Louis Pichat continua à exercer des fonctions : outre sa présence au sein du conseil d'administration du port autonome de Marseille, il devient un membre actif et écouté du Tribunal suprême de Monaco, faisant partie intégralement de son Conseil d'État, dont il fut nommé vice-président à titre honoraire. Avec le prix Nobel Alfred Kastler, Louis Pichat milita, dans les années 1970, pour la protection de l'environnement en qualité de président d’une association pour la défense du Plan de la Crie, près des Houches (Haute-Savoie)[13]. Mariages et postéritéLouis Pichat épousa le Denise Coppier (dont le père était le peintre et graveur originaire d’Annecy André-Charles Coppier)[14]. De cette union, naquirent trois enfants, Marie-Anne, Francine, et Chantal. Ayant divorcé en 1943, Louis Pichat épousa en secondes noces Janine Fermaud le . Louis Pichat décéda le à Tourrettes-sur-Loup (Alpes Maritimes), à l’âge de 89 ans. Très attaché au village du Bois d'Oingt, où il avait passé une partie de son enfance, Louis Pichat légua par testament la propriété familiale, le « Clos Pichat », à la Commune du Bois d’Oingt, à condition toutefois qu’elle soit maintenue dans sa conception actuelle sans qu’y soit édifié aucune construction, que l’architecture des bâtiments ne soit pas modifiée, et que la commune, lorsqu’elle en disposerait, l’utilise, exclusivement, à des fins sociales et culturelles. Distinctions
Bibliographie
Notes et références
Liens externes
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