Louis Guersan

Louis Guersan
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Activité

Louis Guersan (v. 1702-1770) est un luthier français établi à Paris. Au XXIe siècle, plusieurs de ses productions se trouvent dans des collections publiques internationales.

Biographie

Selon un manuscrit du relatif à son second mariage, où est indiqué son âge (56 ans), il naît aux alentours de 1702[1].

Certaines sources le donnent élève et successeur de Claude Pierray[2],[3],[4], d'autres, de Jacques Bocquay[5],[6].

En février 1758, veuf de Marguerite Françoise Lécuyer, il se remarie avec Marie Jeanne Zeltener, veuve également. Il a alors pour adresse rue des Fossés Saint-Germain à Paris, paroisse Saint-Sulpice[1].

Maître-juré comptable de la guilde des luthiers en 1736, 1748-1749, il en devient syndic en 1750, puis doyen en 1769[4],[7],[8],[2].

Il meurt à Paris, le , rue des Fossés Saint-Germain-des-Prés[9].

Production

Il est connu pour avoir fabriqué des violons, des altos, des violes de gambe, des violoncelles, des violes d'amour, des quintons[10] et des guitares, mais il a été particulièrement prolifique dans le domaine des pardessus de viole[N 1],[N 2]. Il utilisait le plus souvent du vernis à l’alcool jaune d'or ou rougeâtre assez sec[8].

L'Opéra lui a confié la réparation de ses instruments à cordes[12], et il a été le fournisseur de « Monseigneur le Dauphin »[8],[4].

Il a aussi été éditeur et marchand de partitions musicales[2].

Activité

Son activité est attestée dès 1725[2].

Il a été le chef de file de l'école dite « Vieux Paris »[13],[4].

Ateliers

Élèves

Il a enseigné son métier à de nombreux apprentis, parmi lesquels on trouve Pierre François Bertet, Jean Michel Boulant, Benoît Fleury, Jean Hénocque, Gabriel Koliker, François Lejeune, Nicolas Leroy, Louis Jacques Rastoin, Antoine Saint-Paul[4].

Postérité

Selon Henri Poidras (1878-1952), « professeur expert luthier »[14], « Ce luthier doit être placé au premier rang des ouvriers de son époque. Tout de grâce, son travail est irréprochable [...]. Ses instruments sont aussi recherchés que rares, aussi atteignent-ils de gros prix [...] »[3]. Ces prix se maintiennent à un niveau élevé au XXIe siècle[15].

Xu Liang écrit en 2012 dans sa thèse de doctorat : « à la fin [de sa carrière], le style de Guersan est proche de celui de Stradivarius »[13].

Collections

Collections publiques

Collections diverses

Notes et références

Notes

  1. Henry Havard, dans son Dictionnaire de l'ameublement et de la décoration, tome 4, 1894, définit le pardessus [de viole] comme un « ancien instrument de musique, plus petit que la viole, et qui s'accordait à une octave plus haute [...], dont les femmes jouaient en le tenant sur leurs genoux »[11].
  2. Le terme « pardessus » est à rapprocher de la tessiture vocale « dessus ».

Références

  1. a et b Geneanet, « [AN Z1o-177] - Paris - Dispenses de mariages 1756-1760 » (manuscrit), sur www.geneanet.org (consulté le ).
  2. a b c et d BnF Catalogue général, « Notice de personne : Guersan, Louis (1700?-1770) », sur catalogue.bnf.fr (consulté le ).
  3. a et b Henri Poidras (préf. Paul Paray), Dictionnaire des luthiers : Anciens et modernes. Critique et documentaire, Rouen, Imprimerie de la Vicomté, , 243 p. (OCLC 11385446, BNF 31127280, lire en ligne), p. 80-81.
  4. a b c d et e Viaduct Violins Paris, « Guersan Louis : Biographie », sur viaductviolins.com (consulté le ).
  5. François-Joseph Fétis, Biographie universelle des musiciens et bibliographie générale de la musique, t. 4, Paris, Firmin Didot, , 491 p. (OCLC 1254875147, BNF 42986517, lire en ligne), p. 136.
  6. Ferdinand-Camille Dreyfus et André Berthelot, La Grande Encyclopédie : inventaire raisonné des sciences, des lettres, et des arts, par une société de savants et de gens de lettres, t. 19 (Gonsalve-Héron), Paris, Henri Lamirault, [1894], 1200 p. (OCLC 1067766881, BNF 41651490, lire en ligne), p. 533.
  7. Laurent Grillet (préf. Théodore Dubois), Les ancêtres du violon et du violoncelle : Les luthiers et les fabricants d'archets, t. 2, Paris, Charles Schmid, , 410 p. (OCLC 844304303, BNF 43028325, lire en ligne), p. 333-334.
  8. a b c et d Violindocs, « Guersan Louis », sur violindocs.com (consulté le ).
  9. Geneanet, « [AN Y17] - Paris (Paris, France) – Index des scellés : Décès de Guersan (Louis), maître luthier », sur www.geneanet.org (consulté le ).
  10. a et b Philharmonie de Paris – Musée de la Musique, « Collections du musée de la Musique : Guersan » (consulté le ).
  11. Henry Havard, Dictionnaire de l'ameublement et de la décoration : depuis le XIIIe siècle jusqu'à nos jours, t. 4, Paris, Maison Quantin, , 1750 p. (OCLC 1254620391, BNF 37567482, lire en ligne), p. 110, 1700.
  12. a et b Grove Dictionary of Music and Musicians, « Guersan, Louis », sur www.oxfordmusiconline.com (consulté le ).
  13. a et b Liang Xu et Xavier Hascher (dir.), Université de Strasbourg, L'école de lutherie française au dix-neuvième siècle : Jean-Baptiste Vuillaume : originalité et imitation du modèle de violon crémonais (Thèse de doctorat), , 317 p. (OCLC 835361896, lire en ligne [PDF]), p. 7, 112-116.
  14. Archives nationales – Base de données Léonore, « Poidras Henri Raoul » (Notice Légion d'honneur), sur www.leonore.archives-nationales.culture.gouv.fr (consulté le ).
  15. Martin Swan violins, « Louis Guersan Violin, Paris 1755 : £35,000 », sur www.martinswanviolins.com (consulté le ).
  16. Musée de Mirecourt, « Chevalet : Auteur : Guersan Louis », sur www.musee-mirecourt.fr (consulté le ).

Voir aussi

Bibliographie

Liens externes