D'abord nommé à Nîmes, il y est jugé de tendance trop socialiste. Appelé ensuite à Saint-Étienne, le pasteur Comte crée dès son arrivée en 1884, une section locale de la Ligue pour le relèvement de la moralité publique, et devient secrétaire général de cette ligue en 1893. Il fonde des bibliothèques populaires, le sou des écoles, une boulangerie coopérative à Rive-de-Gier, la section stéphanoise de la Ligue des droits de l'homme. Partisan du progrès social et proche de la classe ouvrière, il donne de nombreuses conférences dans toute la France contre l'alcoolisme et la prostitution. Il est comparé à Jean Jaurès pour ses talents d'orateur[1].
Lors de l'affaire Dreyfus, il prend parti publiquement pour Alfred Dreyfus et préside une réunion en sa faveur le . Sa prise de position est controversée ; le gouvernement suspend son traitement, puis annule cette mesure en [1].
Le pasteur Comte fonde en 1892 son œuvre la plus célèbre : L'Œuvre des enfants à la montagne, qui envoie chaque été de jeunes enfants du bassin stéphanois dans sur le plateau Vivarais-Lignon[2]. Il participe par ailleurs à la création en 1899 de La Tribune Républicaine, revue anticléricale de gauche, et la dirige pendant deux ans[3],[4].
Louis Comte était célèbre tant pour son action contre les tenanciers et les cabarets que pour son soutien à la classe ouvrière et aux femmes (n'hésitant pas, le cas échéant, à utiliser la désobéissance civique pour défendre ces dernières[6]). Malgré sa défense de la moralité publique, rétrospectivement très conservatrice, il pouvait ainsi être décrit, à sa mort en 1926, comme un « libéral d'extrême-gauche », terme qui synthétise la complexité de ses vues politiques [6].
Franck Storne, « Comte, Pierre Louis Frédéric », dans André Encrevé, Les Protestants, Éditions Beauchesne, (ISBN2701012619 et 9782701012612, lire en ligne), p. 135-136.
Dictionnaire de biographie française, vol. 9, Paris, [détail des éditions] .
Élie Gounelle, La vie et l'œuvre de Louis Comte, Alençon, 1927, 247 p.
Idelette Chapelle, « À propos du pasteur Louis Comte (1857-1926) », Bulletin de la Société d'histoire du protestantisme, tome 13, juill.-sept. 1987, p. 471-479.
Gérard Bollon, La vie et l’œuvre d’un Vellave d’adoption : Louis Comte (1857-1926) : in Cahiers de la Haute-Loire 2001, Le Puy-en-Velay, Cahiers de la Haute-Loire,
Marie-France Marcuzzi, Louis Comte et le soleil de sa vie ; l'oeuvre des enfants à la montagne, Actes Graphiques, Histoire Et Memoire, Saint-Etienne, 2019, 160 p.