Influencé par la conception cellulaire de Virchow, il défend la synthèse entre physiologie et anatomie, en utilisant de nouvelles techniques de microscopie optique. En très fin observateur et habile technicien, on lui doit la description fondamentale des « nœuds de Ranvier ». Il est le premier à observer la structure en T des neurones des ganglions des racines dorsales (cellules en T de Dogiel ). Il s'intéresse également à la dégénérescence et à la régénération nerveuse.
Biographie
Né à Lyon, Ranvier y effectue toute sa scolarité avant de rejoindre Paris pour suivre des études médicales. Il est nommé interne de la Faculté de médecine de Paris en 1860. Enseignant l'histologie au sein de la faculté, il crée un petit laboratoire d'histologie normale et pathologique avec Victor André Cornil, avec lequel il publie un essai influent sur l'histopathologie. En 1867, Ranvier entre au Collège de France, où il est l'assistant de Claude Bernard avant d'occuper la chaire d'anatomie générale[1] à partir de 1875. Il est directeur du laboratoire d'histologie de l'École des hautes études en 1873.
En 1871, il découvre les structures microscopiques siégeant sur l'axone des nerfs myélinisés qu'il désigne à l'époque sous le nom d'« étranglements annulaires » par micro-injections d'acide osmique dans les fibres nerveuses. D'autres structures anatomiques portent son nom, telles que les cellules de Merkel-Ranvier, les cellules de mélanocytes dans la membrane basale des épitheliums, qui contiennent les granules de catécholamine, et les disques tactiles de Ranvier, une terminaison particulière des nerfs sensoriels.
En 1897, il crée avec Édouard-Gérard Balbiani le journal scientifique Archives d'anatomie microscopique[2].
croix de Ranvier[5]: aspect microscopique du nœud de Ranvier apparaissant lors de certaines colorations histologiques notamment au nitrate d'argent[6].
segment de Ranvier: partie myélinisée d'un axone entre deux nœuds.
Des altérations histologiques des cartilages dans les tumeurs blanches impr. Moquet (Paris), 1865 (circa), Texte intégral.
Considérations sur le développement du tissu osseux et sur les lésions élémentaires des cartilages et des os, [Thèse de médecine], A. Delahaye (Paris), 1865, In-8° , 70 p., lire en ligne sur Gallica.
« Recherches sur l'histologie et la physiologie des nerfs », in: Arch de Physiol, 4 (1872): 129-149.
« Contributions à l’histologie et à la physiologie des nerfs périphériques », in: C R Acad Sci, 73 (1871): 1168-71.
« Recherches sur la formation des mailles du grand épiploon », in: Arch Physiol Norm Path (Paris), 2 (1874): 421-428.
« Du spectre produit par les muscles striés », in: Arch Physiol, 6 (1874): 775.
Leçon d'ouverture du cours d'anatomie générale au Collège de France, [recueillie par Jules Oppert], Bureaux du Progrès médical (Paris), 1876, 15 p. ; in-8, lire en ligne sur Gallica.
Leçons sur l'histologie du système nerveux, recueillies par M. Edouard Weber, Paris, 1878:
« Nouvelles recherches sur le mode d'union des cellules du corps muqueux de Malpighi », in: C R Acad Sci, 89 (1879): 667.
Leçons d'anatomie générale sur le système musculaire, recueillies par M. J. Renaut, Paris, 1880.
Leçons d'anatomie générale faites au Collège de France, J.-B. Baillière et fils (Paris), 1880-1881,[Contributeurs : Édouard Weber, (préparateur du cours d'anatomie générale au Collège de France) et Fernand Lataste, (1847-1934)], 2 vol.:
J. Darier: « Louis Ranvier (1835-1922) », in: La Presse médicale, 1922, Volume d'annexes, p. 727-9, Texte intégral.
J. Jolly: « Louis Ranvier (1835-1922). Notice biographique », in Archives d'anatomie microscopique, t. 29, f. 1, p. I- LXXII, lire en ligne sur Gallica.
J. Jolly: « Nécrologie. Ranvier (1835-1922) », in: Paris médical, 1922, no 44, p. 278-79, Texte intégral.
(en) « Louis Ranvier », in: Nature, 2741, vol. 109, 1922, p. 620-21, Texte intégral.
Pr Policard: « Commémoration du centenaire de Louis Ranvier », in: Bulletin de la Société française d'histoire de la médecine, 1936, no 30, p. 49-52, Texte intégral.
M. Larue: « Hommage à Louis Ranvier, bienfaiteur de la ville de Roanne », in: Bulletin mensuel de la Société linnéenne de Lyon, no 8, , p. 241-44, Texte intégral.
(en) Appel T.A. : « Louis Ranvier », In: Dictionary of Scientific Biography, Gillispie CC, ed., New York, Scribner's Sons (1978).
(en) Nieves Fernandez & Caoimhghín S. Breathnach: « Luis Simarro Lacabra [1851–1921]: From Golgi to Cajal Through Simarro, via Ranvier », in: J Hist Neurosci. 2001 Mar;10(1):19-26.
(en) Jean-Gaël Barbara, « Louis Antoine Ranvier (1835-1922) », J Neurol, vol. 253, , p. 399-400 (lire en ligne).
(en) Jean-Gaël Barbara: « Louis Ranvier (1835–1922): The Contribution of Microscopy to Physiology and the Renewal of French General Anatomy », in: Journal of the History of the Neurosciences: Basic and Clinical Perspectives, Volume 16, Issue 4, 2007, 413-431, Texte intégral.
(en) Anne I. Boullerne: « Neurophysiology to Neuroanatomy: the transition from Claude Bernard to Louis Antoine Ranvier », in: Archives Italiennes de Biologie, 149 (Suppl.): 38-46, 2011, Texte intégral.