La constante de dissociation ne dépend que de la température. Lorsque la concentration diminue, le coefficient de dissociation augmente. Autrement dit[2],[3] :
« À température constante, la dissociation d'un électrolyte faible augmente avec sa dilution. »
La dilution infinie
Lorsque la concentration tend vers 0, le coefficient de dissociation tend vers 1, soit[2],[3] :
« À dilution infinie, un électrolyte faible se comporte comme un électrolyte fort, il est totalement dissocié. »
Cette conclusion n'est cependant vraie que pour un électrolyte dont les produits de dissociation ne sont pas impliqués dans d'autres équilibres. Elle n'est pas applicable, par exemple, aux acides et bases faibles en raison de l'équilibre simultané d'autoprotolyse de l'eau.
Dans ces conditions, lorsque tend vers 0, ne tend pas vers 1 ; on a si et seulement si , soit . Ainsi, contrairement aux autres électrolytes faibles, la dissociation d'un acide faible ne tend pas vers la dissociation totale lorsque la dilution augmente, car cet équilibre est lié à celui de l'eau.
Le vaut 9,3. À dilution infinie . L'acide cyanhydrique n'est presque pas dissocié à dilution infinie.
En conclusion, la dissociation d'un acide faible augmente avec sa dilution, mais à dilution infinie un acide faible ne se comporte pas nécessairement comme un acide fort, sa dissociation peut être incomplète.
On pose , le coefficient de protonation de la base[4],[5] :
coefficient de protonation :
Le bilan de matière donne :
Le coefficient de protonation a une signification similaire à celle du coefficient de dissociation des électrolytes et acides faibles : si , la base n'est pas protonée ; si , elle est totalement protonée.
Si la base est suffisamment concentrée, de sorte que , l'électroneutralité donne :
et l'équilibre basique :
Dans ces conditions, on retrouve la loi de dilution d'Ostwald[4],[5] :
aux fortes concentrations :
Plus la base est diluée, plus elle est protonée. Mais cette équation n'est vraie que pour de fortes concentrations de la base.
Si la base est suffisamment diluée, de sorte que , l'électroneutralité et l'autoprotolyse de l'eau donnent :
Dans ces conditions, lorsque tend vers 0, ne tend pas vers 1 ; on a si et seulement si , soit . Ainsi, contrairement aux autres électrolytes faibles, la protonation d'une base faible ne tend pas vers la protonation totale lorsque la dilution augmente, car cet équilibre est lié à celui de l'eau.
En conclusion, la protonation d'une base faible augmente avec sa dilution, mais à dilution infinie une base faible ne se comporte pas nécessairement comme une base forte, sa protonation peut être incomplète.
Élisabeth Bardez, Chimie générale : Chimie des solutions, Dunod, coll. « Mini Manuel », , 3e éd., 272 p. (ISBN9782100822706, lire en ligne), p. 17.
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