Loi de Lachmann
Mécanismes générauxToute voyelle brève du latin est allongée devant une consonne sonore précédant une autre consonne, ce que l'on pourrait synthétiser ainsi : latin [V +brève] > latin [V +longue] / *_[C +sonore]C Ainsi :
ProblématiqueOn observe aussi en latin une autre loi phonétique : toute consonne sonore précédant une consonne sourde s'est dévoisée par assimilation régressive. La reconstruction interne tendrait à prouver que cette loi a opéré après la loi de Lachmann, car sinon cette dernière n'aurait pas opéré. Prenons les exemples des mots āctus et lēc-tum. La reconstruction interne nous conduit à reconstituer la chronologie suivante : Etape 1) : loi de Lachmann
Etape 2) : dévoisement par assimilation régressive
Or, la méthode comparative montre que le dévoisement - étape 2) - a eu lieu en indo-européen commun, alors que Lachmann - étape 1) - n'a eu lieu que plus tard en latin. Pour résoudre cette énigme Ferdinand de Saussure a fait en 1889 la supposition suivante : un dévoisement a eu lieu en indo-européen commun, puis le voisement a été restauré en latin, ensuite seulement Lachmann est intervenu, avant un second dévoisement, ce qui donnerait la séquence suivante :
Paul Kiparsky (en) en 1965 a fait une nouvelle hypothèse faisant intervenir la distinction entre représentation sous-jacente et représentation de surface : il suppose qu'au moment où Lachmann est intervenu en latin, la représentation de surface était ăktus, alors que la représentation sous-jacente était toujours ăgtus. Dans cette hypothèse, Lachmann ne se serait pas appliqué aux formes de surface, mais directement à la représentation sous-jacente. Sources
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