Loffo Camara

Loffo Camara
Loffo Camara en 1962.
Fonction
Députée
Biographie
Naissance
Décès
Nationalité
Activités
Autres informations
Parti politique

Loffo Camara, née vers 1925 et morte abattue par un peloton d'exécution le à Conakry, est une femme politique guinéenne, notamment membre du gouvernement de la Première République de Guinée en tant que secrétaire d'État aux Affaires sociales, poste qu'elle occupe de 1961 à 1968. Cela fait d'elle la première femme membre d'un gouvernement en Guinée[1]. Après une brouille avec le président Ahmed Sékou Touré, elle est destituée, quelques années plus tard arrêtée puis abattue par un peloton d'exécution.

Carrière politique

Loffo Camara le 10 mai 1962 lors d'une visite en Allemagne de l'Ouest. Elle est alors en compagnie de Wilhelmine Lübke, l'épouse du président Heinrich Lübke.

Sage-femme de profession et passionnée de couture, elle débute en politique en adhérant au Parti démocratique de Guinée (PDG) dans sa ville natale Macenta, au sud-ouest du pays[1]. Elle est ensuite élue députée à l'Assemblée nationale et devient également membre du comité central du PDG[2]. En juillet 1960, elle effectue un « voyage d’information » en République démocratique allemande[3]. De 1961 à 1968, elle est secrétaire d'État aux Affaires sociales[4].

Dès novembre 1962, Loffo Camara et d'autres personnalités politiques, émettent l'idée que les membres du gouvernement devraient être élus par les membres du parti. Cette proposition tentait de s'opposer à la mainmise du chef de l'État Ahmed Sékou Touré, qui avait alors précédemment nommé Toumani Sangaré et Fodéba Keïta, alors que ni l'un ni l'autre n'avaient d'expérience à ce niveau de responsabilité[5]. Lors du 8e congrès du PDG en 1967, Sékou Touré parvient à consolider son emprise sur le pouvoir en réduisant le nombre de membres du gouvernement de quinze à sept. Loffo Camara figure alors parmi les huit ministres exclus[6].

Circonstances du décès

Elle est arrêtée en décembre 1970 à la suite de l'opération Mer Verte[5]. Elle est transférée de Kindia au Camp Boiro le et finalement abattue par un peloton d'exécution le lendemain parmi un groupe dont elle était la seule femme[7],[8],[9]. Mamadi Keïta, le beau-frère du président Ahmed Sékou Touré faisait partie du peloton d'exécution[10]. Sa dépouille est ensuite enterrée dans une fosse commune[11].

Références

(en) Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia en anglais intitulé « Loffo Camara » (voir la liste des auteurs).
  1. a et b AfricaNews, « Devoir de mémoire : Loffo Camara, 1ère femme ministre de la Guinée post-indépendante », sur Africanews, 2018-10-03cest08:30:00+02:00 (consulté le )
  2. (en) Thomas O'Toole et Janice E. Baker, Historical Dictionary of Guinea, Scarecrow Press, , 360 p. (ISBN 978-0-8108-6545-7, lire en ligne), p. 36.
  3. André Lewin, « La Guinée et les deux Allemagnes », Guerres mondiales et conflits contemporains, vol. n° 210,‎ , p. 77-99 (ISSN 0984-2292, lire en ligne, consulté le ) :

    « Mme Camara Loffo, membre du Bureau politique national, effectue en juillet un « voyage d’information » en RDA. »

    .
  4. (en) « Guinea Ministers », sur www.guide2womenleaders.com (consulté le ) : « 1961-68 Secretary of State for Social Affairs Camara Loffo ».
  5. a et b Alsény René Gomez, Camp Boiro : parler ou périr, Paris/Torino/Conakry etc., Harmattan, , 268 p. (ISBN 978-2-296-04287-2, lire en ligne), p. 216.
  6. « Mamadou Barry dit « Petit Barry » : « Ce n’est pas moi qui ai nommé Sékou Touré, responsable suprême de la révolution » », Groupe de Presse L'Indépendant-Le Démocrate, .
  7. Amadou Diallo, La mort de Diallo Telli : 1er Secrétaire Général de l'O.U.A., Karthala Éditions, , 154 p. (ISBN 978-2-86537-072-6, lire en ligne), p. 43.
  8. Tutankhamon Barry, « GuineeActu - Les femmes dans les prisons de Sékou Touré », sur guineeactu.info, (consulté le ).
  9. Tierno Siradiou Bah, « Loffo Camara : victime-martyre de Sékou Touré | BlogGuinée », sur webguinee.net, (consulté le ).
  10. « Camp Boiro Memorial/Victimes », sur www.campboiro.org (consulté le ).
  11. Alpha Ousmane Barry, Les racines du mal guinéen, Karthala Éditions, , 132 p. (ISBN 978-2-84586-496-2, lire en ligne), p. 83.

Bibliographie

  • Pascale Barthélémy, Sororité et colonialisme. Françaises et Africaines au temps de la guerre froide (1944-1962), éditions de la Sorbonne, 2022.

Sur les autres projets Wikimedia :