Locutions et expressions grecques
Α
Boston College : αἰὲν ἀριστεύειν
Ἀγαθῇ τύχῃ.
(Agathễi túkhễi.)
Bonne chance ! / Bon courage !
Ἀεὶ Λιϐύη φέρει τι καινόν / τι κακόν.
(Aeì Libúê phérei ti kaikón / ti kakón.)
En latin : Ex Africa semper aliquid novi.
L'Afrique apporte toujours quelque chose de nouveau / de mal.
Aἱ γυναῖκες ἐν ταῖς ἐκκλησίαις σιγάτωσαν.
(Ai gunaîkes en taîs ekklêsíais sigátôsan.)
En latin : Mulier taceat in ecclesia.
Que les femmes se taisent dans les églises.
(saint Paul).
Aἰὲν ἀριστεύειν.
(Aièn aristeúein.)
Exceller toujours.
Ἄλφα καὶ ὦ.
(Álpha kaì ỗ.)
Alpha et oméga .
Noms de la première et de la dernière lettre de l'alphabet grec , désignant le Christ comme commencement et fin de toute chose.
Ἀνερρίφθω κύϐος.
(Anerríphthô kúbos.)
En latin : Alea jacta est .
Le sort en est jeté.
Jules César cita dans la langue originale le proverbe grec bien connu Ἀνερρίφθω κύϐος que Suétone rendit mal par iacta alea est . En effet, le sens de l'expression grecque n'est pas « les dés sont jetés », mais bien « Que le dé en soit jeté ».
Ἄνδρά μοι ἔννεπε, Μοῦσα…
(Ándrá moi énnepe, Moûsa…)
Ô Muse, raconte-moi l’homme…
(Homère , vers 1 du chant I de l’Odyssée ).
Ἀπὸ μηχανῆς Θεός.
(Apò mêkhanễ̃s Theós.)
En latin : Deus ex machina .
Dieu sorti de la machine.
L'expression existait déjà dans le théâtre grec (ἀπὸ μηχανῆς θεός - apò mêkhanễ̃s theós ), pour désigner un mécanisme servant à faire entrer en scène une ou des divinités pour résoudre une situation désespérée.
Αὐτὸς ἔφα.
(Autòs épha.)
En latin : Ipse dixit.
C'est lui qui l'a dit.
Β
Βασιλεία τῶν Ρωμαίων.
(Basileía tỗn Rômaíôn.)
En latin : Imperium Romanorum.
Empire byzantin .
Γ
« Γνῶθι σαυτόν » à Ludwigshafen .
Γενηθήτω φῶς.
(Genêthếtô phỗs.)
En latin : Fiat lux.
Que la lumière soit faite !
Γίγνωσκε καιρόν.
(Gígnôske kairón.)
En latin : Nosce tempus.
Connais le temps ! Connais le moment propice !
Γνῶθι σεαυτόν.
(Gnỗthi seautón .)
Connais-toi toi-même.
Inscription gravée au fronton du temple de Delphes [ 1] , énoncée par Thalès [ 2] .
Δ
Διαίρει καὶ βασίλευε.
(Diaírei kaì basîleue.)
En latin : Divide et impera.
Diviser pour régner .
Δοκεῖ δέ μοι καὶ Καρχηδόνα μὴ εἶναι.
(Dokeî dé moi kaì Karkhêdóna mề eînai.)
En latin : Ceterum censeo Carthaginem esse delendam. (voir Delenda est Carthago .)
En outre, je pense que Carthage est à détruire.
Ε
Ἐλευθερία ὴ Θάνατος !
(Eleuthería ế Thánatos !)
La liberté ou la mort ! (Hymne à la Liberté )
Ἐλέφαντα ἐκ μυίας ποιεῖς.
(Eléphanta ek muías poieîs.)
En latin : Elephantum ex musca facis.
Tu fais d'une mouche un éléphant : tu exagères. (Érasme [ 3] , citant L'Éloge de la Mouche de Lucien de Samosate .)
Ἐν Ἅιδου.
(En Háidou.)
Chez Hadès , c'est-à-dire aux Enfers .
Ἐν οἴνῳ ἀλήθεια.
(En oínôi alếtheia.)
En latin : In vino veritas.
La vérité est dans le vin .
Ζ
Ζῷον πολιτικόν.
(Zỗion politikón.)
(L'homme est un) animal politique.
L'homme est un être destiné à vivre en société, ou en cité (définition de l'homme selon Aristote [ 4] ).
Η
Ἡ φύσις οὐδὲν ποιεῖ ἅλματα.
(Hê phúsis oudèn poieî hálmata.)
En latin : Natura non facit saltus.
La nature ne travaille jamais par saut rapide.
Ἠλύσιον Πεδίον.
(Êlúsion Pedíon.)
Les Champs Élysées .
Ἦλθον, εἶδον, ἐνίκησα.
(Ễlthon, eîdon, eníkêsa.)
En latin : Veni, vidi, vici .
Je suis venu, j'ai vu, j'ai vaincu.
Jules César .
Θ
Θάλασσα καὶ πῦρ καὶ γυνή, κακὰ τρία.
(Thálassa kaì pûr kaì gunế, kakà tría.)
En latin : Mare, ignis, mulier: tria sunt mala.
La mer, le feu, la femme : les trois sont des maux.
Θάλασσα ! Θάλασσα !
(Thálassa ! Thálassa ! )
La mer ! La mer !
Cri de joie des Grecs conduits par Xénophon , quand, accablés de fatigue après une retraite de plusieurs mois, ils aperçurent le rivage du Pont-Euxin . Θάλασσα (Thálassa) dérive de la racine indo-européenne *dheub qui signifie « profond ». On la retrouve dans l'allemand Tal et l'anglais dale (« vallée »), ainsi que dans tief et deep (« profond »), en néerlandais diep . Tout comme nous disons parfois « la grande bleue » pour désigner la mer, il n'est pas rare que les anglophones disent the deep pour désigner la mer, ce qui nous ramène à thalassa .
Θνητὰ φρόνει.
(Thnêtà phrónei.)
En latin : Memento mori .
Souviens-toi que tu vas mourir.
Ι
ΙΧΘΥΣ à Éphèse
Ἰδού Ῥόδος, καὶ ἀποπήδησον.
(Idoú Rhódos, kaì apopếdêson.)
En latin : Hic Rhodus, hic salta.
Voici Rhodes , saute !
Ἰδοὺ ὁ ἄνθρωπος.
(Idoù ho ánthrôpos.)
En latin : Ecce homo .
Voici l'homme.
C'est l'expression utilisée par Ponce Pilate dans la traduction de la Vulgate de l'Évangile de Jean (19:5) lorsqu'il présente Jésus à la foule, battu et couronné d'épines.
Ἰησοῦς ὁ Ναζωραῖος ὁ Bασιλεὺς τῶν Ἰουδαίων.
(Iêsoûs ho Nazôraîos ho Basileùs tỗn Ioudaíôn.)
En latin : Iesus Nazarenus Rex Iudeorum (INRI) .
Jésus le Nazaréen, Roi des Juifs .
Titulus inscrit par les Romains sur la croix de crucifixion de Jésus de Nazareth condamné à mort par le procurateur romain de Judée de l'époque, Ponce Pilate .
Ἰησοῦς Χριστὸς Θεοῦ Υἱὸς Σωτήρ - ΙΧΘΥΣ .
(Iêsoûs Khristòs Theoû Huiòs Sôtếr.)
Jésus-Christ , fils de Dieu, sauveur, acronyme en grec du mot poisson.
Ἰχθὺν νηχέσθαι διδάσκεις.
(Ikhthùn nêkhésthai didáskeis.)
En latin : Delphinum natare doces.
Tu apprends au poisson à nager.
Κ
Καὶ σὺ τέκνον.
Καὶ σὺ τέκνον.
(Kaì sù téknon.)
En latin : Tu quoque mi fili !
Toi aussi, mon fils !
Après Suétone , le fait est rapporté par Dion Cassius (155 - 229 apr. J.-C.) également à titre de variante dans la tradition : « Ταῦτα μὲν τἁληθέστατα • ἢδη δέ τινες καὶ ἐκεῖνο εἶπον, ὃτι πρὸς τὸν Βροῦτον ἰσχυρῶς πατάξαντα ἔφη • καὶ σὺ τέκνον ; » (« Voilà la version la plus véridique. Certains, cependant, ajoutent à cet endroit le trait suivant. Alors que Brutus lui portait un coup violent, il lui aurait dit : “Toi aussi, mon fils !” »[ 5] )
Καλὸς κἀγαθός.
(Kalòs kagathós .)
Beau et bon.
Cette expression qualifie un citoyen athénien honorable. Οἱ καλοὶ κἀγαθοί / Hoi kaloì kagathoí : Les gens de bien.
κτῆμα ἐς ἀεί.
(Ktễ̃ma es aeí.)
Un bien pour toujours, une richesse impérissable.
C'est ainsi que Thucydide qualifie son travail d'historien [ 6] .
Κύριε, ποῦ ὑπάγεις ;
(Kúrie, poû hupágeis ?)
En latin : Domine, quo vadis ?
Où vas-tu, Seigneur ?
Κύριε ἐλέησον.
(Kúrie eléêson. )
Kýrie eléison (Seigneur, prends pitié) - Christe eleison (Ô Christ , prends pitié).
Λ
Λέγειν τὰ λεγόμενα.
(Légein tà legómena.)
En latin : Relata refero.
Je répète ce que l'on m'a dit.
Λόγῳ μέν… ἔργῳ δέ…
(Lógôi mén… érgôi dé…)
En paroles… mais en actes/En principe… mais en réalité.
Cette expression courante oppose l'apparence à la réalité, les intentions aux actions concrètes.
Μ
Μή μου ἅπτου.
Μὰ τὸν Δία, νὴ Δία ;
(Mà tòn Día, nề Día !)
Par Zeus !
Les Grecs juraient souvent par le nom de Zeus .
Μεταϐολὴ πάντων γλυκύ.
(Metabolề pántôn glukú.)
En latin : Variatio delectat.
Le changement en toutes choses est agréable. (Aristote [ 7] , repris par Cicéron dans De Divinatione .)
Μή μου ἅπτου.
(Mế mou háptou.)
En latin : Noli me tangere .
Ne me touche pas !
Ce sont les paroles prononcées par Jésus ressuscité le dimanche de Pâques à l'adresse de Marie de Magdala .
Μή μου τοὺς κύκλους τάραττε.
(Mế mou toùs kúklous táratte.)
En latin : Noli turbare circulos meos.
Ne dérange pas mes cercles.
Derniers mots d'Archimède .
Μηδὲν ἄγαν .
(Mêdèn ágan.)
En latin : Ne quid nimis.
Rien de trop.
Maxime inscrite au fronton du temple de Delphes ; elle incite les hommes à garder la juste mesure en toutes choses.
Μῆνιν ἄειδε θεὰ Πηληιάδεω Ἀχιλῆος…
(Mễ̃nin áeide theà Pêlêiádeô Akhilễ̃os…)
Chante, ô déesse, le courroux du Péléide Achille …
L'Iliade d'Homère narre quelques-uns des événements de la dixième année de la guerre de Troie , commençant avec la colère d'Achille après la perte de Briséis et culminant avec le duel entre Achille et Hector .
Μία χελιδὼν ἔαρ οὐ ποιεῖ.
(Mía khelidồn éar ou poieî.)
En latin : Una hirundo non facit ver.
Une hirondelle ne fait pas le printemps .
Ν
Nῦν ἀπολύεις τὸν δοῦλόν σου, Δέσποτα.
(Nûn apolúeis tòn doûlón sou, Déspota.)
En latin : Nunc dimittis servum tuum Domine.
Maintenant, Seigneur, laisse partir ton serviteur.
Ξ
Ξύλινο τείχος.
(Xúlino teíkhos.)
Muraille de bois.
L'oracle de Delphes indiquant aux Athéniens ce qui les sauverait des Perses, c'est-à-dire selon Thémistocle la flotte athénienne.
Ο
Ὃ γέγραφα γέγραφα.
(Hò gégrapha gégrapha.)
En latin : Quod scripsi, scripsi.
Ce que j'ai écrit, je l'ai écrit.
Ὁ μὲν βίος βραχύς, ἡ δὲ τέχνη μακρά.
(Ho mèn bíos brakhús, hê dè tékhnê makrá.)
En latin : Ars longa, vita brevis .
L'art est long, la vie est courte.
Traduction du 1er aphorisme d'Hippocrate .
Οἶδα οὐκ εἰδώς.
(Oîda ouk eidốs.)
(«Ἓν οἶδα ὅτι οὐδὲν οἶδα.» (Hèn oîda hóti oudèn oîda.) ou Οἶδα οὐδὲν εἰδώς. (Oîda oudèn eidốs.) )
Je ne sais qu'une seule chose, c'est que je ne sais rien.
Devise de Socrate .
Ὅπερ ἔδει δεῖξαι.
(Hóper édei deîxai.)
En latin : Quod erat demonstrandum. (QED)
Ce qu'il fallait démontrer : CQFD .
Ὁ χρόνος διδάσκει τοὺς ἀνθρώπους.
(Ho khrónos didáskei toùs anthrốpous.)
Le temps instruit les gens.
Π
Παίζων ἤ… σπουδάζων.
(Paízôn ế… spoudázôn.)
En s'amusant ou en étant sérieux.
C'est ainsi que Socrate instruisait ses contemporains, selon Xénophon , un de ses disciples.
Πάντα ῥεῖ καὶ οὐδὲν μένει.
(Pánta rheî kaì oudèn ménei.)
Tout coule et rien ne demeure (Héraclite ).
Πάτερ ἡμῶν.
(Páter hêmỗn.)
En latin : Pater noster.
Notre père .
Πίστις, ἐλπίς, ἀγάπη.
(Pístis, elpís, agápê.)
En latin : Fides, spes, caritas.
La foi, l'espoir, l'amour[ 8]
Πλεῖν ἀνάγκη, ζῆν οὐκ ἀνάγκη.
(Pleîn anánkê, zễ̃n ouk anánkê.)
En latin : Navigare necesse est, vivere non necesse.
Il est nécessaire que je parte ; il n'est pas nécessaire que je vive[ 9] .
Ρ
Ῥοδοδάκτυλος Ἠώς.
(Rhododáktulos Êốs.)
L'aurore aux doigts de rose.
Éos est une Titanide , déesse de l'Aurore. Elle est souvent qualifiée de l'épithète homérique « aux doigts de rose » (ῥοδοδάκτυλος / rhododáktulos) ou encore « en robe de safran » (κροκόπεπλος / krokópeplos).
Σ
Σπεῦδε βραδέως.
(Speûde bradéôs.)
En latin : Festina lente.
Hâte-toi lentement.
Précepte d'Auguste .
Τ
Τὸ σῶμα καὶ τὴν ψυχὴν γυμνάζειν.
(Tò sỗma kaì tền psukhền gumnázein.)
Exercer son corps et son âme.
Cette expression utilisée par Isocrate évoque l'idéal équilibre des anciens Grecs.
Υ
Ὕϐρις φυτεύει τύραννον.
(Húbris phuteúei túrannon.)
La démesure enfante le tyran.
Ὕπαγε, Σατανᾶ.
(Húpage, Satanâ.)
En latin : Vade retro, Satana .
Retire-toi, Satan .
Φ
Φωνὴ βοῶντος ἐν τῇ ἐρήμῳ.
(Phônề boỗntos en tễ̃i erếmôi.)
En latin : Vox clamantis in deserto.
La voix de celui qui crie dans le désert.
Référence à Jean le Baptiste .
Χ
Χαῖρε, κεχαριτωμένη, ὁ Κύριος μετὰ σοῦ.
Χαῖρε, Μαρία, κεχαριτωμένη, ὁ Κύριος μετὰ σοῦ.
(Khaîre, María, kekharitôménê, ho Kúrios metà soû.)
En latin : Ave Maria gratia plena, Dominus tecum.
Je vous salue Marie pleine de grâce ; le Seigneur est avec vous.
Χεὶρ χεῖρα νίπτει.
(Kheìr kheîra níptei.)
En latin : Manus manum lavat.
Une main lave l'autre.
Χρώμεθα γὰρ πολιτείᾳ […] καὶ ὄνομα μὲν διὰ τὸ μὴ ἐς ὀλίγους ἀλλ’ ἐς πλείονας οἰκεῖν δημοκρατία κέκληται.
(Khrốmetha gàr politeía […] kaì ónoma mèn dià tò mề es olígous all’ es pleíonas oikeîn dêmokratía kéklêtai.)
Notre régime politique […] a pour nom démocratie parce que le pouvoir est entre les mains non d’une minorité, mais du plus grand nombre.
Périclès , discours rapporté par Thucydide [ 10] .
Ψ
Ψυχῆς ἰατρεῖον.
(Psukhễ̃s iatreîon.)
Officine de l'âme.
Inscription à la porte de la bibliothèque sacrée de Ramsès II [ 11] .
Ω
Ὦ ξεῖν᾿, ἀγγέλλειν Λακεδαιμονίοις ὅτι τῇδε κείμεθα, τοῖς κείνων ῥήμασι πειθόμενοι.
(Ỗ xeîn’, angéllein Lakedaimoníois hóti tễ̃ide keímetha, toîs keínôn rhếmasi peithómenoi.)
En latin : Dic, hospes, Spartae nos te hic vidisse iacentes, dum sanctis patriae legibus obsequimur.
Étranger, va dire à Lacédémone qu'ici nous sommes morts, fidèles à ses lois.
Épitaphe des morts des Thermopyles , composée par Simonide de Céos .
Ὡς τυγχάνει.
(Hôs tunkhánei.)
Comme cela se trouve, au hasard.
Notes et références
↑ Platon , Protagoras , 343 b.
↑ Les Présocratiques , Bibliothèque de la Pléiade, Thalès A II & A III, pp. 9-10
↑ Érasme, Collectanea Adagiorum, 869. I, IX, 69.
↑ Politique , Livre I, II, 9.
↑ Dion Cassius, XLIV, 19, 5
↑ Guerre du Péloponnèse , livre I, XXII, 4.
↑ Aristote , Éthique à Eudème (Ἠθικὰ Εὐδήμια ).
↑ 1 Corinthiens 13:13
↑ Plutarque , Vie de Pompée, ch. 50
↑ Guerre du Péloponnèse , Livre II, XXXVII, 1.
↑ Diodore de Sicile liv. I, ch. 49
Voir aussi
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